Quand on est pauvre, il ne faut pas avoir la prétention de vouloir améliorer sa situation. 🙁
Au moins en ce qui concerne sa trajectoire résidentielle, et singulièrement la dimension patrimoniale de celle-ci.
Parce que, dans un monde où l’on somme fréquemment chacun de choisir son camp, il ne faut surtout pas envisager sereinement d’en changer !
Vous imaginez le topo ? Passer pour un social traître alors que vous voulez juste assurer l’avenir de votre tribu.
Lourd tribut que la tribu ! Mais pas l’attribut du sujet.
Sujet que l’on va traiter, bien sûr ! 🙂
Il fut une époque, braves gens, où chacun pensait pouvoir aspirer à améliorer sa situation.
Par le travail, oui.
Et par le logement, oui aussi.
Mais, comment dire ? L’époque a perdu certains repères ! 🙂
Aspiration, inspiration ou expiration ?
Aspirer au bonheur résidentiel, ça se respecte.
Surtout quand votre ticket a expiré, frappé de péremption culturo conjoncturelle.
LA solution ? Retrouver l’inspiration…
En faisant appel à nos deux philosophes maison, les bien nommés Dimitri Sellektif et Gérard Menvussa !
Dont la conversation, ô combien éclairante, illustrera cette fameuse perte de repères actuelle… 🙂
Dimitri : Salut mon Gégé, ça boume ?
Gérard : Comme un moteur à explosion qui serait passé à l’électrique, mon Didi !
Dimitri : Houla, te sentirais-je un tantinet désabusé, mon Gégé ?
Gérard : Ben, quand c’est trop abusé, c’est désabusé. Oui, c’est bien ça.
– Tu pourrais développer ton spleen existentiel ?
– No problemo ! J’ai discuté ce tantôt avec l’adjoint à l’urbanisme de Pedzouille Les Flots, et j’en suis encore tout retourné…
– Fais demi-tour, tu seras à nouveau dans le bon sens ! 🙂
– Pas faux, vu que le bon sens, ça manque un peu trop souvent, ces temps-ci. Bref, il m’a dit des choses…
– Mais sur quoi, mon Gégé ?
– Un remake de la lutte des classes, revisitée à la sauce coercitive et collectiviste pour le bonheur des gens malgré eux, en ne faisant cependant pas celui des autres. Un peu alambiqué le concept…
– On dirait que ça te touche personnellement, mon petit Gégé ?
– Oui, bien sûr, imagine que nous à l’époque, avec Mathilde, on avait pris l’ascenseur social ; et jusqu’au 7ème ciel en plus !
– Heu, tu vas m’épargner les détails, on est d’accord, hein ?
– Mais bien sûr, mon Didi, le truc c’est que personne ne voyait d’objection à ce que notre projet nous permette d’améliorer significativement notre sort ! Alors que maintenant..
– Maintenant, si tu achètes ton logement et que ça te fait du bien pour la retraite ou en le revendant avec une plus-value, on dirait que tu as volé l’argent de la collectivité ! C’est bien ça ?
– Oui et ça, c’est parce que le bonheur résidentiel est rare et qu’il est donc cher. Et que les pouvoirs publics en général ont du mal à comprendre que c’est la somme des individus, avec chacun ses aspirations et son cheminement, qui fait par son accomplissement le ciment d’une société heureuse. Alors que la tendance actuelle, c’est d’interdire la plus value ou de la limiter sévèrement, voire même d’empêcher la pleine propriété. Dingue, non ?
– Oh purée, on dirait du Zola avec de la chantilly… 🙂
– Rigole pas ! L’adjoint, là, il me raconte qu’ils envisagent de supprimer dans leur PLU la possibilité de compter le PSLA dans les quotas de l’accession sociale pour ne retenir que le BRS. De la folie dogmatique !
– Et pourquoi ça ?
– Parce que le pimpin qui achète en PSLA peut revendre quelques années plus tard en faisant une plus-value. Et que ça leur file des boutons qu’un pauvre ne le soit plus. A Pedzouille les Flots, ils envisagent donc de trucider le PSLA ! Ils veulent assassiner de la TVA à 5.5 %, c’est criminel, non ?
– Mais c’est pas grave, ça, il en naît tous les jours des pauvres !
– Moque toi ! En attendant, on a une sphère publique qui ne rêve que de la contrainte, et dont le pire cauchemar est qu’un ménage puisse faire une plus-value en revendant son logement.
– Heu, et c’est gênant, ça ?
– Mais oui, c’est précisément quand tu ne roules pas sur l’or et que tu démarres en bas de l’échelle sociale que tu as besoin et envie de faire ton bas de laine ! Si on te coupe l’espoir à la racine, crois tu que la société s’en porte mieux ?
– Donc, toi, tu dis que si on permet aux gens de devenir heureux par le logement non contraint, la somme des gens heureux fera une société plus bienveillante ?
– T’es pas loin du truc, là, mon Didi, c’est bien pour un début ! 😉
Bon sens ou sens interdit ?
C’est un peu la question du moment.
Les théoriciens du bonheur résidentiel sont comme les médecins de la première heure.
Il faut saigner les faibles pour éviter qu’ils ne se portent trop bien. 🙁
Avec un raisonnement malthusien qui part du principe que la plus-value c’est mal, parce qu’elle se fait forcément au détriment des autres, ceux qui n’en ont pas ou qui ne pourront pas en avoir.
Et que le logement est tellement rare que renouveler le stock (et donc fluidifier en abondance la production) est chose tellement difficile qu’il ne faut pas autoriser l’évaporation du parc résidentiel surtout si la plus-value doit être captée par les individus et pas par la puissance publique…
[CRO simplifie à peine le mécanisme à l’œuvre dans des esprits rabougris ; et qui, hélas, rédigent souvent les règles au plan local ou national.]
Alors qu’il vaudrait bien mieux s’atteler à la tâche de la relance du volume dans une offre diversifiée (et non pas contrainte) où chacun pourrait trouver chaussure à son pied ?
Entre sens interdit et bon sens, chacun choisira son camp ! 🙂
Mais en attendant…

L’important, c’est de se préparer dans les meilleures conditions.
Et de favoriser les moments de récupération.
Sans les donneurs de leçon, théologiens tenants de « la trajectoire pure et idéale » à imposer aux vils profiteurs ordinaires que nous sommes !
Pouf, pouf, je ne sais pas vous, mais moi, j’ai CRO envie de faire une petite sieste.
Pendant une semaine entière ! Si ! Pile poil ! 🙂
Alors, profitez en aussi pour vous requinquer.
L’avenir proche nous attend ! 😉
