Quand le logement va… se faire voir ?

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Changement de dicton : exit le « quand le bâtiment va, tout va » .

Pour le Président de la République, on serait plutôt sur une ligne comme…

« Circulez, y a rien à voir ; et donc, allez vous faire voir ! »

C’est en tout cas le sentiment de tous les professionnels du logement après la double gifle reçue. 🙁

D’abord, l’annulation (un report, pour les très très pudiques) des décisions et mesures qui devaient être annoncées le 9 mai, en suite des conclusions du CNR Logement.

Et ensuite une interview lumineuse de notre numéro 1 national.

Enfin, numéro 1… on ne peut pas être bon en tout, hein ? 🙂

Et le logement, c’est tellement spécial ! 😉

 

Voilà donc que le monde du logement et de la construction constate à ses dépens les déclarations de notre Président de l’Arrêt Public (pour le logement).

Dommage, parce que, justement, tout le monde lui demandait de redonner du mouvement et de l’élan à une machine en train de caler au vu et au su de tous.

Et d’autant plus dommage que pas grand chose ne tient dans son argumentation, face à la réalité des faits.

Remarquez, les faits du logis, c’est magique ! 😉

Mais que fait l’arbitre ?

Ces derniers temps, on avait – enfin – bien l’impression que le ministre du logement, tout gêné aux entournures qu’il soit, avait timidement l’envie de bien faire et d’apporter des solutions pour faire avancer la cause du logement.

Pas toujours facile, hein, surtout quand le ministère des Finances (Bercy beaucoup, encore une fois !) essaie de vous étrangler avec le sourire. 🙂

On attendait donc le 9 mai (disparu des tablettes comme on l’a dit), et une annonce minimaliste de la 1ère Ministre sur le prolongement du PTZ en 2024 avait été la bienvenue pour rassurer un tantinet sur les intentions en faveur du logement, pour pallier les effets de la crise, maintenant avérée.

Hélas l’arbitre est rentré sur le terrain avec des idées préconçues et bien arrêtées (tu m’étonnes qu’on ne bouge pas !) et avait décidé de distribuer des cartons jaunes, même en l’absence de faute notable des joueurs.

Et comme un parti pris n’est plus à prendre, il a pris celui de soutenir la cause du grand ministère de Bercy contre les velléités du petit ministère du logement. 🙁

Enfin, ça, c’est le ressenti subjectif du cerveau reptilien d’un CRO de province, hein ?
Bas de plafond à forcer de se heurter à des murs, on est d’accord… 🙂

Mais ce mécanisme de réflexe présidentiel anti logement a immanquablement rappelé à CRO, le même petit jeu, quand Emmanuelle Wargon demandait l’aval de Jean Castex et que Barbara Pompili mettait des bâtons dans les roues en faisant appel en douce au Président pour contrarier la construction (l’économie des ressources, quand ça vous tient… 🙂 ). Enfin, il paraît…

Le jeu d’équipe, c’est tellement plus efficace ! On s’en rend compte tous les jours…

Donc, le parti de l’arbitre, c’est qu’il est partie (prenante) et pas beau joueur !Les apparences, trompeuses ou pas, ne suffisent pas à inverser une réalité, dommage que tout le monde ne le comprenne pas…

Ou ait très envie de faire semblant de ne pas le comprendre (?), ce qui – en fait – revient au même pour le reste du monde.

Quand le résonne ment ?

La parole présidentielle a donc raisonné résonné. Et « oraisonné » ?
Funèbre (et funeste) pensée.

Mais tout ce qui résonne n’est pas parole d’Evangile, un peu à la manière d’une communication tactique officielle mais insincère, tellement répandue sous nos latitudes temporelles. Snif. 🙂

Examinons gentiment les arguments et assertions, tirés d’une interview diffusée mercredi 10 mai (réalisée par Challenges et commentée par Batinfo) :

A- « A mes yeux, on a besoin d’un double choc. D’abord une simplification et une réduction des délais pour produire des nouveaux logements » .

=> heu, il va falloir envisager une visite chez le premier ophtalmo venu, parce que la simplification est la tarte à la crème la plus redondante et la plus hypocrite depuis des décennies (hypocrisie factuelle largement confortée par des réglementations récentes à la fois complexes, contradictoires et contre-productives) et la réduction des délais n’a jamais produit un logement de plus, outre le fait que les dernières évolutions n’y ont en rien contribué.

B- « regarder comment développer beaucoup plus de logements locatifs intermédiaires pour baisser les prix, parce que la crise du logement se situe là » .

=> merveilleuse saillie à la manière de Saint-Jean Bouche d’Or… ou comment enfoncer des portes ouvertes sous forme de vœu pieux sans apporter la moindre ébauche de solution. Sans omettre le fait que le logement intermédiaire peut être le fait d’investisseurs particuliers comme institutionnels, mais sans doute avec une (très) grosse préférence pour les institutionnels dans l’esprit du Président ? Préférence pourtant injustifiée au plan social ou sociétal, question (subjective, certes) de vision collective.

C- « d’accompagner la construction de logements dans des zones où il y a de la tension sur l’emploi » .

=> non ? C’est pas vrai ? Mais ça ne serait pas des zones tendues pour la plupart, ça ? Heu, c’est déjà la logique des pouvoirs publics depuis plus de 15 ans ! Et ça va changer quoi dans l’équation technico financière ? (réponse : rien, mais tout le monde s’en fout ?)

D- « via une conférence des parties » , soulignant qu’ « on ne peut (pas) tout attendre de la réforme gouvernementale » .

=> juste une remarque ; il y en a déjà eu plusieurs, des pseudo coférences alibis, notamment avec la commission Rebsamen en 2021 et maintenant avec le CNR logement qui vient de prendre un arrêt buffet ? Pour quelle utilité, à part l’effet dilatoire attendu et évident ?

E- « Vous avez aussi des maires, mis à la tête de grandes métropoles, qui ne veulent plus construire » .

=> oui, c’est vrai, mais on a aussi des pouvoirs publics qui ne veulent sciemment pas donner les moyens de les contraindre, en faisant jouer au niveau local une carte essentielle aux préfets pour contrer les dérapages des maires non coopératifs. La politique…

F- « un système de sur-dépenses publiques inefficace. La vérité, c’est qu’on a beaucoup d’aides et qu’on a créé un paradis pour les investisseurs immobiliers » .

=> aïe, ma migraine me reprend ; l’état gagne un argent fou (plus de 50 milliards en 2021 et davantage maintenant, voir ci-dessous) sur le dos du logement et il vient de durcir largement l’investissement locatif en faveur des particuliers (le PINEL PLUS) pour diminuer la dépense budgétaire et donc le volume de logements, et cela avec une absence de visibilité honteuse (rien au-delà de 2024).

G- « Mais ce n’est pas au cœur de la crise qu’il faut déposer le moteur et le refaire » .

=> ah ? OK. Alors, on s’assoit dessus et on attend ? C’est durite à comprendre quand on veut mieux carburer… 🙂 Ca va faire avancer le schmilblick, ça ! Une bonne nouvelle quand même : il paraît qu’il y a réellement un moteur ! Si ! Content de l’apprendre… 🙂

Bon, voyons voir, résumons nous enfin « sérieusement » (assimilation rapide des arguments présidentiels pour les ramollis chroniques du cortex) :

Comme il ne faut pas aller vite, on va attendre la fin de la crise et on va convoquer une conférence des parties, qui ne devra pas donner plus d’avantages aux investisseurs, ni contrarier les maires, ceci devant mécaniquement permettre à la fois de créer des logements intermédiaires et de résorber le manque de logements en zones tendues !!!

C’est juste génial ! 😉

Mais à quel point les professionnels du secteur sont stupides de ne pas l’avoir compris spontanément !

Mais c’est bien sûr !
Les interactions subliminales, le clair obscur limpide, la prophétie auto réalisatrice !
C’est ça ! Ca doit être de la mécanique quantique du logement ! Si, si, si, c’est au moins ça ! 🙂

Pas étonnant, dans ces conditions, qu’on ait besoin qu’on nous l’explique de manière aussi intelligible que péremptoire…

(Pssstttt : j’aurais du faire Maths Stup et Maths Space, CRO a raté sa vocation première… 🙂 )Mais pas de quoi se mettre en pétard non plus ! 😉

D’autres indices posés ?

En fait, on comprend mieux la dialectique en toc tactique « prési dans ciel » quand on écoute en parallèle les déclarations d’Eric Lombard, Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations, interrogé sur BFM TV le 10 mai.

Le garçon, fan absolu de logement social, qu’il finance abondamment à coups d’encours de livret A, a reçu mission, via sa filiale CDC Habitat, de déplanter le secteur en achetant 15 000 logements (sociaux et privés).

L’idée est de ne pas les acheter trop cher, avec des décotes sur les prix de vente, pour se constituer un patrimoine à bon prix, tout en désembourbant les programmes en mauvaise posture (et les promoteurs qui vont avec), afin que lesdits promoteurs ne restent pas encalminés et puissent rebondir en reprenant leur activité sur leurs nouveaux programmes (ne pas casser l’outil de production, juste lui donner une petite leçon et en profiter pour accélérer la constitution de patrimoine locatif institutionnel pour la CDC…).

Tout ceci a donc pour seul effet (non négligeable, quand même, surtout pour ceux qui sont dans l’œil du cyclone) d’éviter un plantage généralisé à l’instant T, ce qui ne modifie en aucun cas, il faut en être conscient, les termes de l’équation de la production de logements neufs.

A l’évidence, si rien ne change ou n’est prévu pour changer, on peut donc bien sûr attendre.
Jusqu’aux calendes grecques, c’est à dire après 2027 ? 🙁

Ou un peu avant, s’il vous plaît, vu que la fin du PINEL et du PINEL PLUS, c’est décembre 2024, en l’état actuel des textes… 🙂

Et étant aussi donné que c’est le logement privé qui tire la production de logement social à plus de 50% par la mixité des programmes.

Un détail, certainement 😉 , au moment où les institutionnels ne seront toujours pas en capacité ou en volonté (comme actuellement avec la remontée des rendements des actifs financiers) de prendre le relais partout, en lieu et place des particuliers (les mal aimés de la pensée budgétaire dominante) ?

Ami chemin, quelle est la feuille de route ?

Non mais, ça va pas des questions comme celle-là ?
Une feuille de route ? Quand on ne veut pas bouger ?
Et pourquoi pas une carte pour tracer la route pendant qu’on y est ?

Devant tant d’obscurantisme, CRO a donc choisi de prendre le contrepied et s’est mis à l’heure de la modernité. 😉

1- Puisque le logement n’est – de source officielle – manifestement pas en crise et qu’il n’a pas besoin de remèdes (à en juger par le peu d’allant présidentiel et gouvernemental),

2- Et, qu’en plus, le poids du logement dans le budget des ménages ne semble pas être un sujet intéressant pour nos élites (étrange, n’est-ce pas, alors même que les contorsions se multiplient pour contrer les effets de l’inflation ?),

CRO a spontanément pris la ferme décision d’agir au mieux : faire les choses à moitié !

Et c’est sans doute bien trop ? Mais comment ?

En vous offrant votre ami de la semaine, celui qui fera le chemin avec vous.

Mais à moitié, bien sûr !!!

Le bonhomme MI-CHEMIN, vous connaissez ? 😉

le bonhomme MI-CHEMIN, un MICHELIN ancienne mode
Je suis certainement moins célèbre, mais j’ai déjà fait la moitié du chemin ! Pas si mal…

Hé oui, nous sommes d’accord, MI-CHEMIN c’est déjà bien gonflé, surtout avec des dégonflés !

Mais on est tellement habitués aux rustines et tellement nombreux sont ceux qui ne manquent pas d’air… qu’on arrivera peut-être à faire remonter un peu la pression dans la chambre à air.

Et dans les chambres à coucher, et dans le séjour, et dans la salle de bain.
Et dans le logement en général ? 🙂

Croisons les orteils, en formant le vœu que la raison et l’intelligence finiront par l’emporter sur la logique posturale de départ.

Affaire à suivre ? Et ne pas manquer… 😉

 

Mais pour l’heure, pas de sortie de route !
A mi-chemin, ce serait du gâchis ! 🙂

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