Tout le monde sait que le vent, c’est… du vent !
Essayez un peu de valoriser un courant d’air pour voir.
A moins d’exploiter un champ d’éoliennes, l’impact sur votre chiffre d’affaires devrait rester très modéré. 🙂
Donc, en ce moment, chez les pros du logement neuf, ça souffle fort. Très fort.
Et, en 2022, « il vente » , ça n’a pas fait « des ventes » .
Il y a des pluriels qui se méritent, c’est singulier…
Et les ventes, ça s’évente, qu’on se le dise ! 😉
Tout ce qui se susurrait déjà se confirme. Ah ?
Les chiffres 2022 des ventes et mises en vente viennent de sortir.
Ce qui a conduit la FPI (la Fédération des Promoteurs Immobiliers) à communiquer, comme elle le fait régulièrement.
Et à constater l’ampleur des dégâts. Dégâts des os ? 😉
C’est ça !
On est à l’os et pas à l’O.S., nuance !
Commençons par vous donner la source : le dossier de presse FPI.
Et précisons qu’en verbiage de promoteur, O.S. veut dire « Ordre de Service » , quand on lance un chantier en demandant aux entreprises de s’y mettre.
Alors que « os », comme dans l’expression « ne pas faire de vieux os » , ou « être à l’os » , c’est quand même moins positif.
On serait là bien plus proche d’un ordre de sévice que d’un certificat de bonne santé !
Bref, le gras et les muscles semblent largement entamés quand on entre un peu dans le détail de la présentation des chiffres de 2022.
Pour les coûts de revient, c’est la hausse puissante (on en parlait, il y a quelque temps, do you remember ?), et pour les ventes c’est la forte baisse ; or une forte baisse, c’est pas la hausse, et c’est là qu’est l’os. 😉
Mais pas les O.S..
L’osmose morose ?
Compter sur les doigts ?
Il paraîtrait que certains professionnels seraient à deux doigts (oups…) de revendre leur ordinateur.
Si ! Faut dire qu’au rythme où vont les ventes, on pourrait même garder les moufles. Il y aura toujours assez de doigts.
Mais comme le printemps approche, le moral va forcément remonter ? 😉
Toujours est-il que les chiffres de l’année écoulée (ou est coulée ?) ont simplement confirmé le ressenti de la profession. Forcément et fortement négatif.
Bref, vous pourrez le lire vous même dans le dossier de presse, mais :
– moins 24.6% de ventes en 2022
– et même moins 36 % sur le dernier trimestre civil (accélération de la baisse, donc)
– la baisse des ventes aux particuliers s’est accompagnée d’un très fort recul des ventes en bloc : 36.6 % en retrait !
Petit commentaire en passant : quand les pouvoirs publics comptaient récemment sur les institutionnels pour investir dans le logement, jusqu’à quelle profondeur s’enfonçaient ils le doigt ? (mais non CRO, il ne faut pas non plus demander « et où »… C’est dans l’œil, bien sûr ! 🙂 )
Les institutionnels privés cherchent d’abord du rendement et le moindre risque, ils n’ont pas la vocation du logement à tout prix ; donc, quand l’immobilier devient plus cher (trop cher) et que les autres classes d’actifs offrent une rentabilité en croissance, que font-ils ?
Ils s’évaporent, comme par le passé, et comme à chaque fois que cela leur sera profitable.
Conclusion : a-t-on besoin d’investisseurs institutionnels privés s’ils n’achètent que quand le marché est à la hausse et le désertent quand ils seraient utiles ? 🙁
Autre constat : le recul des opérateurs sociaux pour une raison plus pragmatique.
Quand les prix de revient s’envolent, l’équilibre de gestion leur demande mécaniquement plus de fonds propres (et tout ça pour construire moins de logements ou en acheter moins in fine).
CQFD !
Pour en revenir aux logements ordinaires, on en est quand même à -19 % aussi, hein…
Pas de quoi pavoiser.
Et compter sur la mise à l’index de la chance ?
La chance ne sera pas un kit de première urgence pour soigner le mal.
Il faudra davantage.
Quand on voit les scores de 2022 et que :
1- on constate que les mises en vente (qui sont l’approvisionnement du marché, sensées favoriser les ventes de demain) ont régressé de 7.6 % sur l’année (et de 12.7 % sur le dernier trimestre, accélération de la chute ici aussi),
2- ce niveau d’approvisionnement du marché est le plus faible depuis 2015,
3- les permis de construire sont en recul (-25.5% sur le dernier trimestre 2022),
4- et que les mises en chantier, quoiqu’en diminution de 2.2 % sur cette même période, sont plus nombreuses que les permis (!) (116 400 contre 87 700),
on comprend vite que les indicateurs d’activité sont en vrac et très détendus ; bien davantage que les opérateurs, en tout cas… 😉
Et, pendant ce temps, l’offre commerciale remonte, composée d’un renouvellement insuffisant et de l’écart entre des mises en vente faiblardes et des ventes plus anémiques encore.
Ceci venant allonger le délai moyen d’écoulement et favoriser l’apparition d’un début de stock d’invendus à terminaison de programme. Ouille.
Le fait du hasard, peut-être ?
Heu, pas tout à fée (du logis, bien sûr ! 🙂 ).
La hausse conjuguée des prix de vente (principalement en réaction au prix des travaux qui flambe) et des difficultés d’accès au crédit (augmentation des taux, sélectivité accrue des profils d’emprunteurs) est la cause première d’une équation économique difficile à boucler.
Equation que les excès réglementaires traditionnels d’une administration du logement peu lucide ou prétentieuse (comme depuis des décennies…) va venir aggraver, avec – au choix – le moindre attrait pour un dispositif PINEL aux taux de réduction d’impôt dégradés sur 2023-2024 ou un PINEL PLUS plus cher à construire (et à vendre…) avec sa somme de contraintes.
Bref, les données de base ne sont pas joyeuses, et il n’est pas certain qu’une sortie éventuellement rapide du conflit russo-ukrainien détende assez fort et assez vite les prix des matériaux pour tout résoudre d’un coup de baguette magique.
Il faudra donc, soit une intervention des pouvoirs publics (ah ? Et on ne nous a rien dit ? 🙂 ), soit se faire à l’idée (et à la pratique) d’un nouveau marché à équilibre de bas niveau en termes de volumes (scénario le plus hautement probable).
Dans lequel chacun devra se montrer humble et pertinent pour tirer son épingle du jeu ?
A votre bon cœur ! 🙂
Ceci n’étant de toute façon qu’un épiphénomène de circonstance, pour une planète souffrant de maux tellement plus intenses !
N’est ce pas ? 😉
A chacun suffit sa peine et chacun porte sa croix, c’est bien ça ? 😉
Pauvre ATLAS, lui qui croyait pouvoir sauver le monde…
Avant la séance de tirs au but. 🙂
Bon, en ce qui concerne CRO, il va essayer de sauver sa semaine. 🙂
Car mieux vaut un petit objectif atteint, qu’un grand dessein mal dessiné !
Que chacun fasse de même avec le sourire !
Et à la semaine prochaine… 🙂