Ah, ça fait du bien ! Une bonne nouvelle !
Par les temps qui courent et qu’on a du mal à rattraper !
Bon, d’accord, il faut bien chercher et c’est (un peu ? 😉 ) sujet à interprétation.
Mais quand même, on ne va pas faire la fine babouche quand on a le moral dans les chaussettes !
Donc, c’est sûr, on assiste à l’inflexion des courbes, qui doit nous conduire à l’harmonie ultime.
Être aussi près de l’objectif après avoir vécu aussi longtemps dans l’à-peu-près et la gabegie, ça vous requinque un promoteur…
Ou plutôt, ça devrait ? 😉
Nous sommes tous des Abbé Pierre.
Le dénuement, le dépouillement, le don de soi, ça nous parle de plus en plus.
La nouvelle aventure des temps modernes, c’est le dresscode adapté aux circonstances de fait et aux consignes ministérielles.
A poil et en col roulé, bon, ça pique un peu, mais on ne sait plus trop si c’est à cause du froid ou de la laine.
Ou de la conjoncture ? 🙂
L’équilibre parfait : autant de hausses que de baisses !
Ben oui, c’est trop cool. Autant de hausses que de baisses !
Les prix montent, les ventes baissent, les taux montent, les mises en vente baissent.
L’inquiétude monte et le moral baisse.
C’est bien connu, l’équilibre c’est zen.
C’est d’ailleurs toute la saveur des conversations actuelles entre promoteurs !
-
- Tiens, tu vas bien toi ?
- Non
- Pourquoi ?
- Parce que j’ai eu un permis de construire.
- Hein ? Mais tu devrais sauter de joie ! Tu as eu un recours et tu ne peux pas l’exploiter, c’est ça ?
- Non
- Mais alors ???
- Je n’arrive pas à réaliser ma précom, les clients ont du mal à avoir leur crédit.
- Ah ? Mais sur ton programme à côté de la mairie, le « Fingers in the nose », là, tu as bien vendu ?
- Oui.
- Et alors ?
- Ben, je le regrette.
- Hein ???!!!
- Je le regrette parce que je n’arrive pas à boucler mon budget travaux. Il a explosé.
- Et alors ?
- Rien, je rame. Je me console en me disant que j’ai eu un permis, qu’il est consolidé, que j’ai fait une bonne précom et que ça m’a permis d’engranger des pertes.
- Comment ça ?
- Ben, quand tu vends un produit qui coûte plus qu’il ne rapporte, ça s’appelle une perte. Donc, à l’heure actuelle, quand tu réussis, tu perds.
- Ah. Et tu aurais préféré ne pas aller au bout ?
- Ben non, pas davantage.
- Et tu veux faire quoi ?
- Acheter un col roulé. Pour passer l’hiver.
Bon, ok, c’est un poil (à bois ? 🙂 ) exagéré, mais pas si loin de la vérité.
Ou de son ressenti.
Car les permis ont longtemps fait défaut, ce qui était un problème quantitatif d’approvisionnement du marché et donc un facteur de déséquilibre sur les prix.
Mais maintenant, alors que les permis sont tout juste convalescents (et que les pouvoirs publics, avec une guerre de retard semblent enfin comprendre le problème), le hiatus s’est déplacé du côté de la solvabilité : hausse violente des travaux et crédit en berne entre les refus de prêt et le durcissement des conditions tarifaires.
Donc, on va arriver incessamment – et c’est ça la bonne nouvelle ! – à un vrai moment d’équilibre avec un marché à l’étiage.
(on se l’était déjà dit – et dès le mois de Mars – que cet équilibre à bas niveau nous pendait au nez...)
A quel étage ? Non, pas étage, étiage !!! Raplapla, quoi.
Le logement collectif en mode pancake, on s’en approche.
Et même quand on n’est pas surpris, la douleur n’est jamais agréable… 😉
Les stats arthritiques, c’est des stats qui tiquent ?
C’est exactement ça ! Comment avez-vous deviné ? 🙂
Les statistiques actuelles font voler en éclats les écrans de fumée dressés jusque là par les pros de la com.
Le déni n’est plus possible et les postures de convenance ne parviennent plus à masquer l’imposture.
Bref, c’est l’heure de vérité devant nous et on va bien voir quelles réponses seront apportées.
Pour l’instant, la FPI a rendu publics les chiffres du 3ème trimestre.
Globalement, par rapport à 2021, un recul des ventes de 29.3 % (dont -22 pour les logements ordinaires et -54.6% pour les ventes en bloc).
Que les citoyens ordinaires n’y arrivent plus et que les investisseurs institutionnels (bailleurs sociaux et grands investisseurs privés, les fameux « zinzins » ) brillent par leur absence.
Situation d’autant plus dommageable que les permis de construire vont un peu mieux, mais que c’est la suite qui… ne suit plus ! (les mises en vente, les ventes et les mises en chantier).
Les mauvais esprits (Note du CRO : hein, qui ça ? 🙂 ) auront tôt fait de pointer du doigt les errances et l’absence de cap d’une politique du logement qui a tout faux depuis longtemps :
– priorité donnée aux institutionnels par rapport aux citoyens ordinaires (alors que les institutionnels privés sont uniquement opportunistes dans leurs arbitrages financiers)
– généralisation des ventes à perte via les servitudes de mixité sociale imposées
– surcoût consécutif répercuté sur les logements (et les acquéreurs) ordinaires
– absence de dispositif significatif (lisible, universel et efficace) visant à soutenir l’accession à la propriété sous conditions (le PSLA est loin de réunir toutes les conditions)
– priorité donnée aux artifices visant à dissocier vainement les éléments du prix de revient pour en minorer facialement l’impact (le BRS qui fait la part belle aux collectivités au sens large, en séparant le foncier du bâti) au lieu de tenter de peser sur la formation des prix de revient à la base (le volet foncier avec un dispositif adapté, par exemple)
– aggravation continue des prix de revient par des réglementations plus exigeantes que dans les autres pays (RE2020) ou une surenchère qualitative déplacée (les critères nouveaux du PINEL Plus)
Sûrement le fait du hasard, tout ça, pas vrai ?
Le hasard faisant mal les choses, c’est bien connu… 🙂
Et encore, on a de la chance d’avoir la meilleure administration du monde, vous vous rendez compte, sinon ? 😉
A moins qu’il ne faille incriminer le niveau politique ?
Ou les deux pour complicité ? 🙂
Bah, c’est mesquin tout ça… la situation n’est pas aussi désespérée qu’en Ukraine, de quoi se plaint-on ???
ZeCROnimir Zelenski, notre lointain cousin, lui, il ne s’est pas laissé abattre par la première contrariété venue !

Ah, tiens, c’est pas faux !
Ce n’est pas parce que le moral fait du yoyo et que les statistiques du logement ressemblent aux montagnes russes (en descente pour l’instant) qu’il faut désespérer !
Quand on est aussi près du point bas, finalement, soit on saute du wagonnet, soit on attend qu’il remonte très vite !
Et la vue est tellement plus belle depuis le ciel ! 🙂
Bon, on y croit. Super, on va enfiler un passe-montagne.
C’est toujours mieux qu’un col roulé !
Et une bonne semaine à tous ! 😉