Logement neuf : une commission pour faire la course en tête ?

Actualités de l'immobilier Laisser un commentaire

Mais non, on dit faire les courses ! Pas la course.

Ou aller faire les commissions. A la Rebsamen.

Mais c’est quoi, cette histoire de course dans le titre ? Y a pas l’feu pour le neuf !

Si ? Ah, zut, on n’avait pas tout compris alors. 😉

Et puis faire une petite ou une grosse commission, c’est juste quand on est dans le besoin !

Alors que le logement neuf n’a besoin de rien, il se suffit à lui-même ! 🙁

Sauf si on veut passer en configuration de course…

En tête ou dans la tête ? 😉

 

Jusqu’ici on faisait du cyclotourisme. On musardait. Sans souci de la performance.

Qui nous le rendait bien. 🙂

Mais voilà que le logement neuf doit passer en mode compétition !

Et pour changer de braquet, sans braquer personne, la solution c’est quoi ?

Une commission…

C comme mission ou Commission ?

La commission a donc une mission et une lettre de mission.

Pas « démission » , hein, pas tout de suite 😉 ; même si l’on dit souvent que, pour enterrer un sujet, on crée une commission.

Mais évacuer un sujet, est-ce si grave quand on est le roi ?

Avec droit de chasse.

Bref, la mission de la commission, c’est de faire cracher du permis de construire à tour de bras à la machine enrayée du bâtiment FRANCE.

Du coup, on pense illico à un esprit commando, mais comment dire, le commando, ça ne se commande pas ! 😉

La lecture de la composition de cette commission est – dans cette optique – plutôt étonnante de prime abord :

    • 7 élus locaux
    • 8 parlementaires
    • 6 professionnels
    • 3 économistes + 1 essayiste
    • 7 autres personnalités qualifiées

Au total 32 membres, ce qui nous fait un très gros commando, et un équipage très orienté puissance publique puisque parmi les 3 économistes, 2 sont publics (Trésor et Banque de France) et que parmi les 7 autres personnalités qualifiées, on a une ancienne ministre (Emmanuelle Cosse) et au moins 3 autres membres inféodés (1 préfet, 1 délégué Caisse des Dépôts, 1 haut fonctionnaire).

Bref, une commission très dodue et très institutionnelle.

En contrepoint, 6 représentants des professionnels supposés apporter leur expérience de terrain et la réalité des problèmes rencontrés (et quelques propositions de solutions aussi, hein, ce serait bien ? 🙂 ) , au nom de leur organisation :

    • ACTION LOGEMENT
    • La FFB (Fédération française du bâtiment)
    • La FPI (Fédération des promoteurs immobiliers)
    • NEXITY (en tant que plus gros promoteur français, qui plus est non adhérent FPI)
    • l’association Club Ville Aménagement (pour les aménageurs).
    • BOUYGUES IMMOBILIER (pourquoi ? Pas le plus gros et déjà représenté par la FPI…)

A noter l’absence totale des concepteurs et de la maîtrise d’œuvre ainsi que la préférence donnée à une association au lieu de l’UNAM (Union nationale des aménageurs) pour représenter les professionnels de l’aménagement.

Il y a parfois des paramètres échappant à la compréhension du commun des mortels ! 🙂

Une composition orientée  : pour garder quel cap ?

Celui de Bonne Espérance, bien sûr !

Et laissant une large place au dialogue ? 😉

Ginette : non mais, t’as vu la composition de la commission Rebsamen ?

Albert : quoi, 32 personnes ?

G : oui, mais pas les architectes, ni les constructeurs de maisons individuelles par exemple.

A : c’est des professionnels, ça ?

G : hein, mais tu veux te faire planter un compas dans l’œil ou quoi ? Bien sûr que c’est des pros. Tu me diras, les constructeurs de maisons individuelles, tout le monde s’en fout, c’est pas le sujet. Les petites maisons dans la prairie, ça ne gêne pas les maires. Mais les archis…

A : ils sont archi concernés ?

G : ben oui, c’est quand même eux qui dessinent les permis et qui se font ramasser, en même temps que leurs clients porteurs des projets, et le principal sujet, c’est d’abord les programmes immobiliers en zone urbaine.

A : en zones tendues, ils appellent ça.

G : c’est ça ! Du coup, les pauvres, ils en sont réduits à se faire ausculter auditionner !

A : remarque, ils auraient une commission de 5 membres resserrée en version commando, ils auraient pu auditionner toutes les parties concernées sans souci, et sans vexer quiconque ?

G : ah, mais oui mais non !

A : hein ? Mais oui ou mais non ?

G : Mais oui que c’est non ! Là, ils font comme avec les vaccins ; ils ont incorporé les toxiques dans la commission pour mieux les entourer avec la protéine tueuse de virus et

A : et je ne comprends plus ta parabole sanitaire. Tu peux m’expliquer ?

G : pffff… Mais tout le monde sait que ce sont globalement les élus locaux le problème. Ce sont eux qui refusent les permis sur le terrain et pas souvent pour les bonnes raisons. Mais on ne veut pas les ostraciser, les froisser, se friter avec quoi ! Donc on les appelle en tant que membres de la commission, on essaie de trouver des solutions consensuelles et après ils aideront à les porter au lieu de les combattre. Tu piges ?

A : ah ouais, quand même, c’est rusé. C’est comme le cheval de Troie, sauf qu’ils sont 32 !

G : tu vois, tu commences à comprendre l’idée. 🙂

A : oui, mais toi, tu l’as compris comment ?

G : c’est quand ils ont dit aux archis qu’ils seraient auditionnés, le ministère a promis qu’il n’y avait pas d’ostracisme et que c’était une question d’angle !

A : ah oui, pas une question de légitimité, de compétence ou quoi. Juste une histoire d’angle ???

G : oui, alors c’est forcément un angle d’attaque politique transpartisan, pour faire potentiellement de chacun des membres de la commission un futur moine missionnaire porteur des solutions.

A : ouahhhhh, mais c’est presque génial, ça ?

G : pourquoi presque ?

A : parce qu’avec 32 membres dont la plupart sont coincés des neurones sur leur versant libération des énergies constructives, je ne vois pas comment ils vont pouvoir imaginer et avaliser des solutions radicales en termes d’efficacité. Parce qu’en gros, ton truc, c’est de faire en sorte que le grand méchant loup demande à ce qu’on pose des pièges à loup.

G : tiens, je ne l’avais pas vu comme ça. Loupé.

A : et tu crois qu’ils sont aussi cons, les loups ?

G : arrête avec tes loups, déjà que tu vas m’énerver les architectes !

A : et alors, c’est quoi le risque ?

G : de te prendre une bonne tèque en plein museau. Et même une archi tèque !!!

Un coquard en mode CRO
Aïe. Ca devient archi dangereux, les commissions. Un coquard sinon rien ?

Les solutions choc, en fait, c’est ça la seule issue. 🙂

L’eau tiède ou les dispositions optionnelles, en revanche…

Et on espère quoi de la commission ?

Mais tout ! Et on n’en attend rien. 🙂

Parce que faire le grand écart entre un discours de décentralisation, un affichage de « consensualité » , et la mise en œuvre de mesures efficaces sans qu’elles ne soient contraignantes pour les élus locaux, c’est un peu comme un exercice de kamasutra sans les plaisirs de l’amour.

Du contorsionnisme, quoi ! 🙂

Le risque le plus évident est donc que la montagne accouche d’une souris, sauf à ce que – pour une fois – le courage, la lucidité et le sens des responsabilités ne l’emportent ?

Une petite commission d’arbitrage (sur les refus abusifs de permis de construire)  institutionnalisée sous égide du préfet et avec décision finale revenant à ce représentant local de l’état, hum, ça vous dirait à vous aussi ? 😉

Qui vivra…

En attendant, on va continuer à faire nos courses, avec ou sans commission !

 

Bonne semaine à tous !
Plein pot, vu l’ambiance de course… 🙂

Je m'abonne aux articles
(je recevrai un mail quand un article est publié (pas de spam)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *