L’ambiance est au beau fixe pour le logement neuf !

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Il devient difficile de le cacher.

Il y a vraiment de l’ambiance en ce moment côté logement neuf. 🙂

A tel point que les esprits s’échauffent plus vite que les températures météo.

La faute au réchauffement planétaire ? Ou au refroidissement budgétaire ?

A l’offre ou à la demande ?

A la bêtise ou au cynisme ?

Bref, l’ambiance, une ambiance de plus en plus chaude, est au beau fixe. 😉

Le logement neuf, en revanche… 🙁

 

L’actualité du logement est contradictoire.

On a l’impression de faire du surplace, et pourtant des choses se passent. 🙂

Le calme plat (relatif) avant la tempête ?

La montée en puissance du volcan avant l’éruption ?

Ou un énième épisode de la commedia dell’arte à la française ? 🙁

Mais de quoi s’agite-t-il ?

C’est vrai, ça, de quoi parle-t-on exactement ?

Et qui s’agite, sur la scène comme en coulisses ?

Pour planter le décor (oui, oui, on sait, c’est le logement qui est planté et il est déjà dans les décors, mais il faut savoir dépasser les apparences… 😉 ), que disent les différentes parties ?

Enfin… quelques unes d’entre elles !

A- le gouvernement

Après avoir longtemps nié l’évidence, sa posture officielle du moment est de voler au secours du logement, au moins dans les mots.

Mais :

– alors que le marasme actuel trouve sa cause profonde dans une insuffisance très sévère de la demande (absence de politique incitative d’accession à la propriété, assassinat en règle de l’investissement locatif par les particuliers avec la mort annoncée du PINEL PLUS en fin d’année, taux d’intérêt plus élevés qu’il y a 2 ou 3 ans etc)

– et alors que la cause est donc la demande, le mantra obsessionnel des pouvoirs publics est « l’offre, l’offre, l’offre »

– ceci caractérisant à la fois une profonde incompréhension des phénomènes à l’œuvre, tout comme une volonté de recourir à la méthode Coué en tentant un passage en force par la communication et l’esbroufe, puisque – par définition – le roi a toujours raison même quand il a tort et qu’il sait mieux que les autres le remède qu’il convient d’administrer

– le fond du débat étant cependant plus sournois, à savoir que l’immobilier n’est pas l’enfant chéri des dirigeants actuels et que la dépense budgétaire est un tabou absolu, même quand cette dépense rapporte plus qu’elle ne coûte

– une partie de cette réticence trouvant sa cause dans l’obsession de conserver auprès des agences de notation internationales une note correcte et non dégradée

– et l’autre, dans la conviction profonde, mais fausse hélas, que ces cochons de professionnels finiront bien par baisser les prix de vente quand ils seront exsangues. Et qu’en conséquence, le marché se régulera tout seul sans avoir à bourse délier et avec une baisse généralisée et durable du niveau des prix. Un nouveau paradigme, quoi…
(sauf que – petit détail qui a son importance – le prix de vente d’un logement neuf est d’abord un prix de revient technique et pas un prix de convenance, et qu’en l’absence durable de marge, hors déstockage ponctuel pour sauver sa peau, le prix ne peut pas descendre puisque tous les composants augmentent… ce qui conduit à ne plus rien faire plutôt qu’à risquer sa peau tout en faisant des pertes !).

Hélas, 3 fois dans la mélasse, prendre ses désirs pour la réalité n’a jamais modifié la réalité, mais ceci est un concept apparemment aussi complexe à admettre que de comprendre qu’un arbre que l’on prive d’eau ne pourra plus donner autant de fruits (s’il ne meurt carrément pas…).

Hors sol, vous avez dit hors sol ? 🙂

B- les professionnels

Après avoir longtemps cru que les pouvoirs publics étaient intelligents et raisonnables (immense erreur d’appréciation, ou volonté d’ignorer l’hypothèse du pire ?), ils se rendent bien compte que la médiocrité intellectuelle et les postures médiatiques l’emportent sur la rationalité la plus élémentaire. 🙁

Déception… ???

Ceci ayant conduit à la mise en œuvre de l’Alliance pour le logement, première et unique manifestation d’un front commun de tous les professionnels de l’acte de bâtir devant l’évidence du bras d’honneur (mais pas donneur… 😉 ) que leur adressait le gouvernement.

La constitution de cette alliance n’ayant pour l’heure donné aucun résultat concret significatif (le projet de loi pour le logement abordable est un aimable gadget sans réelle portée sur la relance de la filière), les professionnels ont tendance à devenir plus agressifs ou offensifs, au rythme des pertes constatées, des charrettes de licenciements, de la chute vertigineuse des débouchés commerciaux, du chiffre d’affaires et de l’absence de perspectives positives.
Le désespoir rend les gens moins aimables et moins enclins aux courbettes, l’aviez vous déjà remarqué ? 😉

Cet état d’esprit est d’autant plus marqué que, contrairement à certaines revendications qui fleurissent parfois, l’effort de compréhension (et d’action consécutivement) demandé aux pouvoirs publics est totalement fondé et partagé par toutes les filières du secteur.

En attestent les dernières statistiques publiées, reflet du 1er trimestre 2024 (sachant que la tendance perdure au-delà).

En résumé, tout le monde comprend, sauf… le décideur. Ennuyeux, n’est-ce pas ? 🙂

C- les maires des grandes villes

C’est un aspect amusant de l’équation.

Alors que le ministre du logement, Guigui Kasbarian 😉 , énième trublion de passage (?), fait comprendre qu’il est prêt à aider le secteur à la double condition que ça ne coûte rien et qu’on ne cherche pas de noises aux élus locaux (forcément, puisqu’ils sont supposés être les relais de la relance de l’offre via les caresses qui leur sont prodiguées dans le projet de loi sur le logement abordable), ces ingrats 🙂 viennent de faire savoir par la voix de France Urbaine (une association des villes de France) que – avec ce projet de loi – le compte n’y était pas du tout

Il faut dire que chacun a compris que ce projet de loi ne créera aucun logement supplémentaire, sauf au jeu de chaises musicales interne entre logement social et logement intermédiaire ?

=> ce qui ne permettra donc pas du tout de résorber les tensions sur le marché du logement, n’aidera donc pas les gens à trouver des solutions pour se loger (tout simplement) ou pour améliorer leur situation patrimoniale à terme (ce dont tout le monde semble gaillardement se foutre à l’heure actuelle, alors que des individus porteurs d’espoir sont le maillon de base d’une nation saine)

=> ce qui handicape également la mobilité des ménages et la logique de réindustrialisation du pays (pas de solution logement = refus de bouger)

=> ce qui plombe aussi, et fortement, l’emploi dans les entreprises locales du bâtiment

Accessoirement, du côté des départements notamment, l’assèchement des finances lié au recul des taxes perçues sur les transactions immobilières ne vient pas renforcer la popularité de la tactique gouvernementale envers le logement (dont aussi le volet financement du crédit immobilier aux particuliers et la polémique liée au HCSF)

Pauvres décideurs : si même les gens qu’on déclare vouloir aimer vous en veulent, on fait comment pour être apprécié ? 🙂

Et efficace ? (oups, pardon, encore un gros mot, c’est une question qu’ils ne se posent pas, idéologie oblige ?)

Et au-delà des paroles, trouver les bons maux ?

Mouais. Et surtout les bons remèdes !

Imaginez un peu que l’ingénieur Eiffel ait voulu construire sa tour aujourd’hui.

Mais on lui aurait dit quoi, à ce bonhomme ?

« Mais non merci, mon bon monsieur, tout ce métal, vous n’y pensez pas ! Le terrible bilan carbone que voilà !

Développement durable oblige, veuillez recourir au matériau le plus noble et le plus facilement recyclable, le bois ! » .

On lui aurait sûrement dit ça, oui. 😉

Et il aurait été obligé de s’adapter, le pôôôôvre !

Version bois de la tour Eiffel
Version bien pensante d’une tour connue

Ce qui nous aurait donné… autre chose !

Pauvre tour… vermoulue, attaquée par les termites et si fragile.

Reflet déliquescent du savoir-faire (semblant) moderne à la française ?

La tour est frêle dans sa splendeur décadente ! 😉

Faut dire aussi, avec tous ces charlots qui confondent « on tient le bambou » avec « on tient le bon bout » , on n’est jamais sûr que la version alternative de leur vérité soit la bonne. Pour tous les autres !

Car trouver de bons mots, c’est une chose, mais accepter d’identifier les vrais maux pour les assortir de remèdes efficaces, c’est sortir de la communication pour aller vers une certaine forme de communion. Des esprits.

Allons, rien n’est perdu ! Comme personne n’est content et que ça va se voir de plus en plus, il y aura bien un moment où un tour de passe-passe permettra de concilier de vraies solutions sans faire perdre la face aux chantres (mous 😉 ) et autres magiciens du totem de l’offre…

On en re-demande ! 😉 😉

 

Mais tant que ce n’est pas encore notre tour…
On va continuer à essayer de comprendre. Difficilement. 🙂

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