Mais non, c’est une blague !
Quel est l’imbécile qui ferait des bonds de joie dans le logement neuf aujourd’hui ?
A part – bien sûr – ceux qui sont bien sous tous rapports (genre, le rapport sur la qualité du logement ? 😉 )…
L’heureux bond, c’est donc loupé. Reste le rebond ?
Houla !!! Mais c’est qu’après nous avoir promis la reprise et la relance (sans les avoir jamais vues 🙁 ), on aurait forcément droit à un rebond ?
Et si le rebond faisait lui aussi faux bond ?
Faux c’qui faux, hein, bon… 😉
Y a bon Banania, mais y a pas bon se faire bananer.
Relance et reprise sont dans un bateau. Une galère.
Relance et reprise tombent à l’eau.
Qu’est ce qu’il reste ? 🙂
Une paire de rames ? 😉
Improbable n’est pas français
Deux amateurs de logement neuf se croisent dans la rue.
Ne riez pas, des amateurs de logement neuf, bien sûr qu’il y en a !
Vu que les pros, c’est bien plus rare ! 😉
Donc, deux amateurs, Dimitri Sellektif et Gérard Menvussa, entament une conversation animée (des meilleures intentions, celles dont l’enfer est pavé, vous savez ?).
– Gérard : Salut Dimitri, tu vas bien ?
– Dimitri : Bouh, alors là, non, mon Gégé ; ah, on est vraiment mal dans le logement neuf !
– Gérard : Tu peux développer ta pensée ?
– Dimitri : Le privé est privé.
– Gérard : Jusque là, j’arrive à te suivre.
– Dimitri : Non, mais, privé de foncier, privé de permis et bientôt privé de Pinel de qualité.
– Gérard : Ah, mince, c’est grave, ça…
– Dimitri : Et le social est asocial.
– Gérard : Hein ? Mais non, si le privé est privé, le social est social !
– Dimitri : Tu te moques ! Ca serait trop simple ! Si vraiment il était social, il ferait péter les High Scores dans le social !
– Gérard : Et là, il n’y arrive pas ?
– Dimitri : Ben, on est plus près de faire Tilt que de claquer une extra ball, je te le dis !
– Gérard : Arrête, tu me fais flipper ! Et qu’est ce qui te fait dire ça ?
– Dimitri : Ben, le rapport !
– Gérard : Quoi, le rapport, encore ce rapport ?
– Dimitri : Non, un autre, le « Bilan 2020 des logements aidés », de source ministérielle tout ce qu’il y a de plus autorisée.
– Gérard : Qui dit quoi ?
– Dimitri : Il dit en 93 pages que la production de logement social est en berne, au plus bas depuis 15 ans. On n’en a jamais aussi peu financé depuis 2005 ! Le graphique de la page 5, de 1990 à 2020 est édifiant. Ou consternant, plutôt. Sans compter…
– Gérard : Ah, tu as oublié des logements ?
– Dimitri : Non, sans compter… qu’on parle là fort pudiquement des logements financés et pas des logements commencés ou livrés. Il pourrait y en avoir moins.
– Gérard : Hébé, mais si le privé est privé et le social asocial, avec cette production en miettes, le ministère du logement doit être atterré ! Aux 400 coups ! En train de pousser à fond à la relance ! Faut rebondir ! Fissa et puissamment !
– Dimitri : Groumpffff… ne me fais pas rire ! En guise de rebond, le ministère se cherche un dérivatif médiatique du côté de la qualité et du Pinel. Un bond de côté, quoi.
– Gérard : Hein ? Mais détourner l’attention médiatique, c’est pas le sujet ; la crise, c’est d’abord le manque de logements, et leur cherté par ricochet !
– Dimitri : Et par Toutatis, aussi ! Vas donc l’expliquer à ces aliens de la vie…
– Gérard : Mais c’est une hérésie ! Un peu comme si tu voulais faire la réforme des retraites avant la fin de la pandémie !!!
– Dimitri : Ah, tiens, je n’y avais pas pensé… Il faudrait peut-être le leur dire comme ça ? 🙂
Tout va bourre le mieux ?
Se faire bourrer le mou par une manœuvre de diversion, quand le logement est à la bourre, ça bourrait être mieux, non ? 🙂
Rappelons opportunément aux gouvernants sans gouvernail, la fabuleuse devise pacifiste : « faites la bourre, pas la guerre ! » .
L’injonction affective et conjoncturelle de faire plus et mieux étant évidente, pourquoi donc se payer le faux luxe d’une erreur d’aiguillage qui va immanquablement conduire à du logement plus cher et plus rare ?
Le plus difficile, dans la vraie vie, est souvent d’être à la hauteur des enjeux, et de ne pas se prendre pour des géants quand on a du mal à s’élever au-dessus des pâquerettes.
Ceci me rappelant incidemment un très glorieux ancien, CRO amoureux (lui aussi 🙂 ) du beau geste.
Mais dont le niveau n’était pas à la hauteur (encore !) de ses ambitions. Et de l’adversité.
N’est pas un Harlem CRObe-trotter qui veut ! 😉
Hé oui, le sens du spectacle authentique n’est pas donné à tout le monde !
Reste à le faire comprendre aux impétrants empêtrés dans leurs contradictions, n’est-ce pas ?
Mais on laissera ça à d’autres. Faut qu’on retourne s’entraîner.
Pour être à la hauteur ! 😉 En attendant le rebond..
Hop, tout le monde s’y colle.
Bienveillance et ambition collective au menu de la semaine ! 🙂