ELAN, pire des sens, on en fait quoi ?

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L’empire des sens ?

Oui, oui, je me appelle, c’était CRO bizarre comme film.

Entre sensualité asiatique et violence retenue.

Pareil maintenant, entre sangsue alitée et violence contenue.

Comme ce film qu’on se fait avec la loi ELAN, pire des sens ?

Dont l’apparence est celle d’un véritable fourre-tout législatif qui tire dans tous les sens, mais sans les ravir 😉 , et sans aucune ambition d’ensemble.

Mais peut-on décemment comparer une liste à puces à un roman d’auteur ?

Question des tiques ? 😉 Ou de sangsues…

 

Jacques a dit : « prenez deux pas d’élan, »

Jacques a dit : « mais restez sur place, »

Jacques a dit : « et essayez de comprendre ! »

« Bon sang, Jacques, on n’est pas là pour jouer avec toi, bien sûr qu’on essaie de comprendre.

Tu nous prends pour qui ? Mais tu avoueras que tu ne nous facilites pas les choses, hein ? »

L’appât rance des choses

Il ne faut jamais se fier aux appâts rances, c’est grand maman CRO qui me l’a dit (pas Jacques…).

Le salé ou le sucré c’est quand même plus attirant, selon le moment de la journée.

Certes, surfer sur le superficiel ou la comm, c’est tentant quand il n’y a pas de vision d’ensemble ni de refonte globale d’un système à bout de souffle.

Mais surfer, à ton âge mon Jacquou, est-ce bien raisonnable ?

Le surfer d’argent ne fait pas crédit, tu sais ? 🙂

Ou pas longtemps, parce qu’entre une vraie planche et la planche à billets, l’équilibre est (in)délicat….

Mais tu m’as fait plaisir cette semaine, si, si…. tu as dit quelque chose comme  « le gouvernement dénombrera les constructions reportées ou annulées par les bailleurs sociaux à cause de la baisse des APL  » .

C’est beau… j’en chialerai presque… tu es conscient de ce que les décisions hâtives peuvent engendrer comme conséquences !

Sauf que compter ne suffira pas. Il faudra agir. Et vite.

Et il aurait été plus simple de ne pas faire de couillonnade avant de s’inquiéter mollement de ses conséquences quasi certaines. 🙂

Mais là…. supposer que réfléchir longtemps, en profondeur et avec un tantinet d’ambition soit possible ; faut vraiment être un cro-magnon de base pour en rêver ?

Le doigt à l’erreur, ce n’est pas qu’une image… 😉

De toutes façons, le parcours était tracé ; fausse consultation d’été, fausse prise en compte de la conférence de consensus pour calmer les sénateurs et une loi ELAN (pré rédigée avant la conférence et peu modifiée ensuite) en forme d’inventaire à la Prévert pour terminer.

C’est vrai que l’herbe est toujours plus verte ailleurs !

Mais pas assez goûteuse, mon Jacquou, trop d’appétence pour l’appât rance doit y jouer un rôle… 🙁

De premiers commentaires à terre

Vous avez peut-être entendu dire que les architectes seraient les grands perdants de l’abandon de l’obligation de concours pour les programmes de logements HLM.

Propos corporatistes, car tous les maîtres d’ouvrage sociaux comme privés vont quand même passer par un architecte pour obtenir leur permis (que ce soit de gré à gré ou après concours ne change pas l’obligation du recours à architecte).

Et qu’on ne vienne pas nous parler de la tarte à la crème de la qualité, car quand on voit le rendu – par exemple – de nombreuses ZAC (où les procédures de concours sont très fréquentes), on se dit « in petto » que l’argumentation inverse est très possible.

Non, les architectes sont et resteront présents – et c’est tant mieux – et ce n’est pas la nature du mode de sélection qui desservira globalement la profession, à mon avis.
Au contraire, en évitant de faire travailler à chaque fois 3 équipes pour un seul gagnant, l’économie globale du système est meilleure (les heures perdues pour une rémunération insuffisante côté architectes et le surcoût plus la perte de temps en planning pour les HLM).

Car on a pris des habitudes de riches en considérant les organismes HLM comme des institutionnels vecteurs idéaux et corvéables d’expérimentation et d’innovation (dont ils essuient parfois les plâtres), alors que leur premier rôle ne devrait-il pas être de loger une fraction de la population au meilleur coût ?

Tiens, parler d’expérimentation, ça tombe bien… parce que la loi ELAN veut ouvrir la possibilité de réserver des travaux aux acquéreurs en VEFA.

Non ??? Si ! 🙁

Des logements à finir : vaudrait mieux les achever ! (ils souffriraient moins)

Il existait déjà les TMA pour adapter les prestations des acquéreurs de logements neufs ; là c’est un pas de plus vers le prêt à finir.

Il est question de permettre aux acquéreurs en VEFA de se réserver des travaux de finition ou d’équipement. Et là…. ça peut devenir très vite rock’n roll !

Remplacer du papier peint par de la peinture, d’accord.

Mais ensuite….. même quand on nous parle de changer une cuisine intégrée ou des revêtements de sols….

Qui sera responsable du non respect éventuel des performances acoustiques (par exemple) si là ou une moquette était prévue l’acquéreur veut du carrelage (et ne prend pas les précautions de pose indispensables), ou si son cuisiniste veut déplacer des prises et des arrivées d’eau déjà positionnées dans des ouvrages en béton armé (marteau piqueur généralisé, sous la responsabilité de qui, et quel recours auprès des assureurs ?).

Et s’il s’agit d’une douche, entre l’acoustique et les fuites dans l’appartement du dessous, qui viendra-t-on chercher en responsabilité ?

Pas les rédacteurs du texte inepte. Non.

Mais l’As des As bien sûr !

Le roi de la débrouille, l’empereur de l’embrouille, le tsar de la carambouille, le César de la bonne bouille.

J’ai nommé, J.P. BelmonCRO !!!

Si vous cherchez bêtement un responsable, c’est moi ! Bébel et la bête, c’est mézigue !

Sans compter que ce traitement à la gueule du client mode de fonctionnement retardera l’entrée dans les lieux des acquéreurs (ce qui leur fera payer des intérêts intercalaires supplémentaires) car pas question pour un maître d’ouvrage ou un maître d’œuvre d’exécution d’avoir sur son chantier des entreprises tierces ne relevant pas de leur responsabilité !
Ce qui contraindra celles-ci à intervenir après la livraison.

Lisez le II et le III de  l’article 22 et vous verrez combien la simplification est en marche…. arrière. 🙂

Cette tentation du prêt à finir découle par ailleurs d’une analyse globalement fausse et fantaisiste faisant partie de l’étude d’impact de la loi, que je vous laisse le plaisir de découvrir en détail.
Enfantillage mené par des adultes. Ou supposés tels.

En gros, il est dit qu’il y a du gaspillage car les clients paient 2 fois pour du matériel cassé ou jeté (ce qui est faux car les bureaux de contrôle acceptent maintenant la livraison sans évier par exemple et que, par ailleurs, les TMA permettent d’adapter les prestations tout en gardant un contrôle total sur le chantier) ou pour des prestations de peinture (il y a longtemps que les promoteurs acceptent de ne pas peindre les murs si c’est une demande du client).

Et c’est cette analyse fausse qui conduit à la nécessité de légiférer !

Avec des extrapolations délicieuses sur la diminution du prix de vente qui permettra d’augmenter le nombre de ventes, et sur la perte de chiffre d’affaires des promoteurs du fait de ces travaux de finition non réalisés…
(mais mon bon monsieur, aucun acteur économique ne travaille pour du chiffre d’affaires sec, c’est la marge qui l’intéresse….)

A ce stade d’immaturité collective, je me demande si (au-delà du schéma simpliste de la maison individuelle) nos gentils scribes de ministère ont déjà pris connaissance de ce qu’est un chantier d’immeuble collectif avec ses interactions techniques / juridiques / assurantielles etc…

Bref, il faudra regarder dans le détail le texte définitif (le projet est transmis pour consultation au CNH et au CSCEE avant un décret en Conseil d’Etat) avant de savoir si la raison aura fini par l’emporter ou si de grandes joyeusetés nous attendent… 🙂

 

Mais si c’est joyeux, de quoi se plaint-on ?
Le CRO est vraiment râleur… une vraie sangsue, mais pas alitée !  😉

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