Ah, la grandeur de la France !
Cette capacité franco-française à se projeter glorieusement vers l’avenir.
Cette facilité à conceptualiser la rencontre de la vertu et de la cohérence en matière d’évolution de l’environnement réglementaire de la construction…
Cette exubérance dans le choix des appellations contrôlées.
Au fait, CSCEE ou bien C’est est-ce c’est euh euh ?
La difficulté sera bien de s’affirmer dans un monde d’incertitudes… 🙂
pour le tout nouveau Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Energétique !
C’est super difficile.
Dès qu’un nouveau machin officiel sort, tout le monde s’en moque.
Je ne participerai pas au mouvement général.
Moi, je me retiens… 🙂 Mais à grand peine… 😉
Le Conseil Supérieur de la Construction et de l’Efficacité Energétique
On a un petit problème avec nos élites, c’est qu’elles ont la folie des grandeurs.
Au faste de la monarchie ont succédé les ors de la République.
C’est quoi ce nom, ronflant comme un turbo diesel qui se prendrait pour un V12 ?
Conseil, je veux bien, encore que les conseilleurs ne soient pas les payeurs.
Supérieur ? A quoi bon ? Aurait-on pu imaginer un conseil inférieur ???
Efficacité énergétique ? Moi, rien que de lire le nom de ce truc, je suis déjà épuisé.
Non, franchement, avec de tels objectifs, il aurait fallu faire plus sobre, plus maigre, plus oecuménique, plus S.E.C. quoi !
Le Synode des Experts de la Construction, ça, ça aurait eu de la gueule ! 🙂
La voie du seigneur des travaux.
Sans les hobbits bien sûr. Nain porte quoi …. 😉
Quels objectifs pour le CSCEE ?
C’est là que j’ai comme un doute.
A en lire l’article du Moniteur, j’ai l’impression que, si l’intention initiale est d’éviter la suractivité normative pour favoriser la construction, la somme des sujets sur lesquels le CSCEE pourra être interpellé fait penser à un inventaire à la Prévert ou à la liste des courses de Mme Michu.
Je ne sais pas quel est l’âge moyen des membres, mais avec une réunion par an et un spectre de compétences aussi large, le burnout paraît inévitable.
Remarquez, on s’en fout.
Ils n’ont qu’à réviser la réglementation incendie s’ils ne veulent pas être carbonisés ! 😉
Un autre facteur de pondération de mon enthousiasme, c’est qu’il ne s’agit que d’un avis consultatif et que le CSCEE est rattaché au ministère du logement.
Rattachement logique ? Ben oui, je l’admets.
Mais comme, en pratique, le pouvoir est d’abord à Bercy ou chez le premier ministre, il faudra éviter d’aborder des arbitrages sous forme de rapport de force ou de dépenses budgétaires supplémentaires.
C’est l’intention qui compte
Alors là, oui. Si on ne parle que de l’intention, je suis à fond pour.
Anticiper les évolutions réglementaires, soupeser les incidences et les effets des normes envisagées, amener de la cohérence, de la raison et de la visibilité : l’affichage est louable et séduisant.
Comme souvent, il faudra cependant juger sur pièces au moment du passage à l’acte.
Ce conseil fonctionnera-t-il de manière fluide et en adéquation avec les objectifs initiaux ?
Saura-t-il éviter les luttes intestines ou les pressions des lobbyistes (certificateurs, labellisateurs, industriels notamment) ?
Ses avis seront-ils écoutés et suivis par le ministère du logement ?
(sachant que la techno structure de celui-ci adore produire des règles qui auto entretiennent son utilité supposée)
Celui-ci sera-t-il suivi par le reste de la machine gouvernementale ?
Bref, ce CSCEE sera-t-il efficace ou simplement un énième comité Théodule destiné à l’affichage politique ou à servir d’alibi à la conscience des décideurs ?
A voir.
Mais en priant pour éviter à tout prix le syndrome du pétanqueur.
Car nommer ou pointer un objectif ne suffit pas pour améliorer les choses dans la vraie vie, encore faut-il l’atteindre !
A vous de jouer, si vous avez des conseils supérieurs ou de simples petits avis à donner, lâchez vous en commentaires ! 🙂