Territorialiser la politique du logement ?

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Il y a ça et là des idées qui se lèvent.

Et des ambitions qui se couchent.

Prenez l’idée émise par le ministre du logement de « territorialiser nos politiques pour coller le plus possible aux réalités du terrain » .

Au premier degré, on lit ça et on applaudit des deux mains ! 🙂

Et dès demain aussi, on risque de le regretter très fort… 🙁

C’est si difficile de savoir ce qui se loge dans une parole publique quand elle est privée… de cohérence ?

La politique du logement, avant d’être nationale ou locale, est-elle d’abord ambitieuse ou défaitiste ?

 

Le centralisme jacobin de la politique du logement aurait-il déjà vécu ?

Des objectifs nationaux de production, des orientations marquées, dans une logique de république une et indivisible.

Un système de fabrication de logement social avec programmation annuelle.

Bref, tout ce qu’il faut de rigidité à un système centralisé pour le rendre crédible… et inefficace. 🙂

Epoque révolue ? Ou pas ? 😉

L’état… des lieux ?

Pour l’instant, la politique du logement (ou ce qu’il en reste) est nationale et centralisée.

Les objectifs de production (logements neufs, logements sociaux…) sont globaux et découlent en principe de l’application des principes décidés à Paris, à l’aide d’outils identiques pour tous au plan national.

Et quand on ne peut pas les appliquer partout (comme le PTZ ou le Pinel par exemple), le zonage qui exclut certains territoires est décidé au niveau national avec une liste limitative de communes par zone.

Bref, pour inefficace que soit le système, le moins que l’on puisse dire est qu’il est encadré. Vous voyez le tableau ? 😉

Territorialiser, comment, jusque où et pour quoi faire ?

La France n’étant pas organisée de manière fédérale comme l’Allemagne par exemple, difficile d’imaginer une décentralisation aussi nette par ici que dans les Länder teutons.

Remarquez, si on part du principe que « Les teutons petit navire » (note du CRO : désolé 🙂 ), on peut toujours espérer un miracle pour la traversée des flots entre les deux systèmes ? 😉

Tout miracle mis à part, cette idée de décentralisation est-elle d’abord ou seulement une parole apaisante à l’égard des élus locaux ?

Ou bien une manière de se défausser du poids d’objectifs non atteints (les 500 000 logements neufs d’hier, plus tard les 500 000 rénovations, etc…) et que la communication officielle ne peut que très imparfaitement masquer ?

Ou encore un renoncement réel à une colonne vertébrale solide pour une politique du logement capable d’énoncer sans trembler des objectifs palpables (et tenables) ?

A moins qu’il ne s’agisse tout simplement que d’une marge de manœuvre réduite accordée à l’échelon local – sous son entière responsabilité –  pour mettre en œuvre des dispositifs demeurant toujours définis au niveau national ?

Comme, par exemple, l’utilisation du PTZ ou du Pinel dans des communes de zonage B2 ou C, pour lesquels l’état jouerait à Ponce Pilate en remettant la patate chaude aux territoires ?

Mince alors, mais si l’état n’a plus la patate… espérons au moins qu’il ait la pêche ! 🙂
(avec le petit navire, la pêche reste possible…)

Errare humanum est, perseverare diabolicum

La bonne nouvelle, c’est qu’il y a longtemps, vu le nombre d’erreurs commises sur la durée, que l’on sait que les pouvoirs publics sont humains et donc faillibles… 🙂

Mais il faudrait éviter de le démontrer trop souvent, que diable !

Car il y a des détails dans lesquels on voudrait bien que le diable n’aille pas se nicher.

Par exemple, si « territorialiser » c’est déléguer à l’échelon local pour lui donner capacité à être plus généreux que la règle de base définie au niveau national : oui, d’accord. 🙂

Mais en revanche, lui laisser les mains libres pour « réguler à la baisse » serait une erreur mortifère.

Dont on espère que l’idée n’a même pas effleuré les esprits qui hantent les couloirs des ministères…

Car alors, on connaît déjà le résultat.
Il suffit de regarder la fabuleuse réussite du choc d’offre et le comportement altruiste et généreux des maires en période pré électorale, jusqu’à deux ans avant l’échéance !

La somme des intérêts particuliers des élus n’est pas nécessairement l’intérêt collectif de leurs administrés, que ce soit clair… 😉

Une territorialisation bête et méchante ?

La réforme des APL qui interviendra au 1er Janvier prochain appelle de la part du ministre du logement un commentaire sur l’une des baisses antérieures qualifiées par lui-même de « bêtes et méchantes ».

C’est émouvant comme on peut se rendre compte a posteriori du mauvais caractère de certaines décisions.
Et jamais avant… 🙂

Mais en matière de bête et méchant, chez les CROs, on se méfie vraiment beaucoup. Car, si l’histoire instruit, la préhistoire rend très prudent. 😉

Et tous les CROs de la planète se rappellent avec angoisse de l’un des plus affreux jojos que la terre ait porté.

CROe Dalton !

Joe Dalton en mode CRO
C’est quoi qu’il faut flinguer, déjà ? La décentralisation ou la politique du logement ?

Du coup, plutôt que de faire à retardement l’apologie du bête et méchant, ce serait tellement bien d’avoir en temps réel une réforme intelligente et généreuse.

Ca nous changerait de l’habituel prisme de prise de décision et de la communication lénifiante venant après coup justifier, gommer ou excuser « les erreurs du passé » .

Mettre dans le mille du premier coup, c’est pas une affaire de Dalton !

Et territorialiser, c’est l’affaire de qui ? 😉

 

Paris, province…
Et si la province était plus qu’un pari ? 🙂

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