Quand l’air de la campagne nuit à la ville….

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Ville et campagne. C’est jour et nuit !

Mais quand c’est la campagne qui nuit, la ville ne voit plus le jour….

Hé oui, en ville, l’air est pollué, ça tout le monde croit le savoir. 🙂

Mais l’air (de rien) de la campagne est tout aussi nocif.

Pour le logement. Pour la ville. Pour la démocratie locale.

Sans avoir l’air d’y toucher, la monarchie a de beaux restes, et il est bien des royaumes qui n’en portent pourtant pas le nom…

Enfin, le non, plutôt !!! 😉

 

Elections, piège à gonds !

Les élections, c’est toujours un moment charnière, n’est-ce pas ? 🙂

Les promoteurs le savent depuis très très longtemps. Mais là…

Là, la ligne rouge est en train d’être allègrement franchie. 🙁

L’air de la campagne n’est plus ce qu’il était !

Municipales ou foncez ?

A l’allure où l’on va, on ne va pas croire que l’on est autorisé à foncer.
Vraiment pas.

Les visages pâles ont du mal à vaincre le signe indien. 🙂

Et les effluves des municipales n’ont pas le goût ni les couleurs d’un été indien.

Mais l’égout et les couleurs, vous savez…

Donc, nous y voilà. Dans l’ère des municipales, dans l’air blafard et fétide de la campagne.

Sans pesticides pourtant ! Ni régicide, hélas ? 😉

Les tribulations d’un chinois en niche

Ben oui, en niche, pas en Chine ! Les municipales, c’est en France, et les promoteurs, c’est à la niche.

Fiscale, bien sûr… on ne va pas chinoiser là-dessus ! 🙂

Supposez donc que les promoteurs soient des chinois et qu’ils soient obligés de vivre en pleine campagne.
Mais qu’est ce qu’ils se diraient ?

Chinois 1 : oh… mais c’est que ça devient de P.L.U. en P.L.U. difficile de gagner son bol de riz !

Chinois 2 : oh, ça c’est sûr, les maires nous mènent à la baguette !

Chinois 1 : moi, y en a un qui m’a demandé de ne pas déposer mon permis de construire !

Chinois 2 : ah, et pourquoi ?

Chinois 1 : parce que sinon, il y aura une grue dans le ciel pendant la campagne électorale des municipales !

Chinois 2 : et il n’aime pas les grues ? Elles sont pourtant très belles, les grues cendrées !

Chinois 1 : non, lui il préfère voir les grues descendre… Mais il y en a un autre qui m’a demandé d’accélérer mon chantier, il veut que tout soit livré avant la fin de l’année !

Chinois 2 : et pourquoi ???

Chinois 1 : ben, je crois qu’il veut que les gens aient oublié l’image de la grue au moment de voter.

Chinois 2 : et on t’a demandé d’autres choses bizarres ?

Chinois 1 : oui, on m’a demandé de ne pas mettre en commercialisation un permis déjà obtenu et de décaler le chantier après les élections.

Chinois 2 : ??? hein, mais c’est dans plus d’un an !

Chinois 1 : je sais, mais si jamais le Maire est réélu je pourrai continuer à travailler sur la commune.

Chinois 2 : tu ne crois pas que c’est à cause des statistiques ?

Chinois 1 : si, bien sûr. J’en ai aussi un autre qui m’a dit qu’il signerait le permis de construire la veille du second tour des élections. Pour ne pas être dans des chiffres de la campagne. Sans doute pour ne pas faire de peine à l’opposition ? 😉

Chinois 2 : ils sont vraiment tous très gentils de ne pas vouloir bousculer leurs concitoyens, tu ne trouves pas ?

Chinois 1 : absolument. Et puis ils veulent agir en douceur, pour ne pas être assimilés à un rouleau (compresseur) de printemps !

Chinois 2 : là, ils ont complètement tort !

Chinois 1 : de faire quoi ? De compter les grues et les logements ?

Chinois 2 : oui, quand on nem on ne compte pas ! 🙂

Chinois 1 : non mais, t’as pas honte de faire des blagues pareilles ?

Chinois 2 : si, mais on n’en fait jamais CRO ! 😉 Et puis, ce n’est pas nous qui avons commencé !

Chinois 1 : ça, c’est vrai. Les provocateurs sont les factieux qui ne respectent pas la loi.

Chinois 2 : oh, toi, tu as l’air en colère ?

Chinois 1 : oh oui, et je rêve de voir l’instruction des permis de construire confiée à un tiers vraiment  indépendant.

Chinois 2 : tu voudrais décentraliser la décentralisation ? C’est pas un peu comme une recentralisation ?

Chinois 1 : non, c’est plutôt comme choisir un arbitre plutôt qu’un joueur pour animer les débats.

……..

Ils sont quand même bizarres, ces chinois ; c’est pas chez nous que des choses pareilles pourraient survenir.

Hein, non, pas chez nous… on le saurait… 😉

Personne n’en doute, au moins ? 🙂

Maires amers ou rois dans l’arène ?

Pourtant, à force, on en vient quand même à douter.
Même ici.
1789, c’était avant ou après CRO Magnon ? 🙂

Parce que, si couper la tête à un roi en fait surgir 36 000, va falloir trouver un nouvel Hercule de l’urbanisme pour raccourcir les dreadlocks à cette hydre moderne !

Pour faire la chasse… aux excès ? 😉

De fait, quand – sous couvert de représentativité locale – on assène des arguments bidon pour bafouer en même temps :

  • un droit élémentaire et républicain : celui d’obtenir un permis de construire conforme en tous points aux règles édictées,
  • la déclinaison locale de la politique nationale du logement (dont offre sociale de logement),
  • l’accompagnement logement d’un élan démographique important (dans les zones dites tendues),
  • la pondération de l’évolution des prix par une offre suffisante (vous savez, le fameux choc d’offre qui se gaufre !),
  • la logique économique de toute une filière de production, à la fois légitime et utile,

est-on vraiment dans l’esprit républicain de la démocratie, ou même dans la défense de l’intérêt général, dont on prétend officiellement se revendiquer ?

Heureusement, il y a encore, ça et là, des maires bâtisseurs.

Si, si ; à la retraite. Et au musée. 😉
Mais pas que là ! 🙂

Bon, d’accord, y en pas CRO ; pas vrai LéonarCRO da Vinci ? 🙂

Léonardo da Vinci en mode préhisto
Représenter l’intérêt général ? Suivez mon regard, bande de faussaires !

Mais il en reste. Certains, qui ont le courage d’assumer la nécessité d’accueillir de nouvelles populations sans miter les espaces agricoles. Et qui intègrent courageusement la logique de développement durable dans leur argumentaire.

Pour faire comprendre à tous leur conviction que l’évolution dynamique des espaces bâtis ne se résume pas à un pseudo droit d’aînesse des premiers arrivés, ni au confort d’un entre-soi égoïste.

Condition « sine qua non » de l’évolution équilibrée de la cité…
Car quand la campagne devient vile et que la ville capitule en rase campagne, qui gagne la bataille ?

Question ouverte et subsidiaire : on fait comment pour rectifier le tir des élus déviants ? 😉

Et rappelez vous toujours que c’est en forgeant qu’on devient forgeron !
(et c’est d’ailleurs en sciant que Léonard devint scie)

Conclusion : si la fonction crée l’organe, il faudrait peut-être continuer à faire « scier » un maximum d’impétrants ! Pour en faire des Robin des bois ? 🙂

 

Méditez là-dessus et… bonne semaine ! 😉

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