Qui peut le PUP peut le moins ?

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Mais comment avons nous pu vivre sans le PUP ?

Le PUP, raccourci de Projet Urbain Partenarial, était encore assez peu répandu il y a une dizaine d’années, même si l’outil est bien plus ancien que cela.

Mais sa pratique, son essaimage ou sa démocratisation, s’est amplement diffusée ces derniers temps.

A tel point qu’on a du mal à y échapper. Comme au temps qui passe.

L’intérêt du PUP ? L’argent. Bouh, comme c’est pas beau ! 🙂

Oui, mais de l’argent pour la collectivité qui doit délivrer le permis de construire ou d’aménager !

Ben oui, c’est trivial mais il en faut un peu pour lever les objections… 😉

 

La réticence initiale au bien fondé d’un programme immobilier, « tu veux ou tu veux pas ? » peut ainsi se trouver fort bousculée par la mise au point d’un PUP.

Les états d’âme ou la retenue d’une collectivité se demandant pourquoi elle devrait dire oui à un projet qui ne sera pas électoralement populaire et qui va coûter au budget communal (crèches, écoles, transports…), ces états d’âme, donc, trouvent un début de réponse dans ce document.

Le PUP, couteau suisse de l’urbanisme français… 😉

PUP : l’important c’est de participer !

C’est comme pour les Jeux Olympiques. Faut participer.
Mais financièrement ce coup ci. 🙂

Dès lors, comment vous expliquer ce très inconfortable sentiment de promoteur, celui de s’être mué en fils de PUP !

Hé oui, car il est devenu tellement répandu, le PUP, que si un promoteur vous lance cette interjection au visage, vous pouvez derechef lui répliquer « toi même ! » . 🙂

Et il ne trouvera rien à y redire car nous sommes tous devenus des fils de PUP. Hélas.

Prompts à la compromission avec les pouvoirs locaux afin de sortir, par les voies naturelles basses, le nouveau bébé résidentiel issu de la conception partenariale.

Le PUP, c’est le PACS momentané, l’idylle raisonnée d’un porteur de projet et d’une collectivité. 🙂

Après les mères porteuses, les maires porteurs ; avouez que ça a du sens, non ? 😉

Non ? Ben, tant pis, mais c’est comme ça !
Le partenariat, ça se mérite. Même quand ça irrite ? 🙂

Des sous, toujours des sous ?

Mais non, c’est pas pour l’argent, c’est juste que c’est devenu normal.

1- L’amour des français pour l’immobilier

On le sait tous, on l’entend partout et ça ne se dément pas.
Les Français adorent l’immobilier. Oui.
Mais pas à côté de chez eux. 🙂
Plutôt embêtant quand on parle de mutation du tissu urbain, de régénération et donc d’immobilier neuf en général.

2- L’amour des maires pour leurs électeurs

Pareil. On le sait tous et on le vérifie à chaque fois.
Les maires adorent les électeurs.
Surtout quand ils votent pour eux. 🙂
Et la tentation de ne pas les contrarier est forte.
Car pourquoi irriter les électeurs riverains actuels sans savoir quand et comment les électeurs futurs du nouveau programme immobilier vont voter ?
Lâcher la proie pour l’ombre ? 🙁

3- L’amour des maires pour leurs ressources fiscales

Les temps sont durs pour les ressources et les budgets communaux.
Entre le regain d’inflation récent (en passe de se calmer quand même) et la hausse de taux d’intérêt qui s’est ensuivie (en léger reflux aussi), il n’y a pas eu ici de compensation à la baisse des ressources fiscales des communes.
Qui ont perdu gros dans la réforme de la taxe d’habitation, financièrement et pédagogiquement (car les occupants non propriétaires ne paient plus rien à ce titre).
Donc moins de sous, snif.

4- L’amour des maires pour les promoteurs

Circulez, y a rien à voir.
Foi de CRO, y en a jamais un qui m’a sauté au cou et couvert de bisous en me disant « je n’attendais que vous » .
Et tant mieux, car il y aurait eu matière à être perturbé. 🙂 🙂

Quand on fait la somme des 4 points ci-dessus, comment s’étonner que la contrepartie, tout autant que la justification pré électorale, d’acceptation d’un programme immobilier réside autant (hum, souvent davantage) dans sa capacité à verser son obole que dans sa qualité intrinsèque d’objet urbain et résidentiel ?

Réponse : ben, on ne s’étonne plus, on signe et on paye.

Les fils de PUP, c’est bon à rien mais prêt à tout ! 😉

Et c’est normal, tout ça ?

Normal ou légitime ou logique ?

Voyons voir, on le prend dans quel ordre ? 🙂

Rappelons nous avant toute chose que, quand il y a PUP, la part communale de la Taxe d’Aménagement disparaît, et que pour que la commune ait intérêt à valider un PUP c’est donc qu’elle pense en tirer plus d’argent (que cette part communale de la TA).

On oublie les poètes ou les Bisounours et on sort la calculette, qui sert en l’espèce à autre chose qu’à mesurer le volet éthique des choses.

En fait, le PUP aurait du s’appeler le PAP (Pompe A Pognon) mais l’anagramme PAP était déjà pris et l’appellation était moins partenariale… 😉

Donc, avec cet éclairage :

C’est légal, à condition de bien habiller le contenu (quel périmètre, quels travaux, quelle répartition…), donc oui, c’est normal.

Mais non, ça ne l’est pas toujours car le projet ne génère pas si souvent de nouvelles et vraies dépenses d’infrastructures et l’habillage (tellement partenarial…) vient seulement – par le respect de la forme – sauver les apparences.

Et légitime ? Oui selon la collectivité, qui n’a pas un kopeck en caisse et qui voit là l’occasion de se refaire modestement et ponctuellement la cerise.
Non, selon le promoteur qui va devoir augmenter le prix de vente pour absorber le surcoût fiscal.

Logique ? Si c’est légal et légitime, c’est forcément logique, non ?
Et, même le porteur de projet en arrive à se dire que c’est un moindre mal en vue de sortir élégamment le permis de construire avec l’aval objectif de la collectivité.

Il semblerait que l’être humain soit adaptable… 🙂

Ce que l’on peut constater au vu du dessin ci-dessous, extrait original et authentifié des parois de la grotte de LASCRO ! 😉

Le KiteSurf préhistorico écolo
Quand on n’a pas les moyens, on s’adapte !!!

Ahlala, comme c’est émouvant une œuvre primale, dans sa touchante ingénuité… 🙂

Il n’avaient pas d’argent, nos ancêtres, mais tellement plus d’imagination.
Ca se monétise l’imagination ? Dans le prochain PUP ?

Bon, on va arrêter de rêver, je ne sais pas vous, mais moi, j’en peux PUP.

On va passer à autre chose, au moins pendant une semaine.

 

Allez, on se relance et on surfe sur la vague de la rentrée.
En se méfiant des crocodiles ! 😉

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