Promoteurs : vivement les congrès payés ?

Actualités de l'immobilier, Billets d'humeur, Promoteurs et programmes Laisser un commentaire

Oui, oui, depuis 1936 les salariés ont droit aux congés payés.

Jeudi dernier (1er juin 2023), les promoteurs ont eu droit à une version améliorée du dispositif. Rien n’est trop beau pour eux. 🙂

Les Congrès payés !!!

Fabuleux et intense moment, pendant lequel – à l’occasion du 51ème Congrès de la F.P.I. (Fédération des Promoteurs Immobiliers) – les pouvoirs publics se sont gaiement et cyniquement payé leur tronche.

Expression triviale, mais tellement plus proche de la réalité, que par exemple « les pouvoirs publics n’ont pas répondu à l’attente de la profession » .

En gros, les plus hautes instances de l’état ont donné congé à l’ensemble de la filière sur le thème, « je t’aime, très chère, mais tu coûtes bien trop cher » .

L’amour aurait-il un prix insurmontable ? 😉

 

Heureusement que vous connaissez depuis la semaine dernière le haut degré spontané d’humilité des promoteurs…

Le choc eût été trop rude sans cela.

Mais l’entraînement spartiate de ces derniers mois sur le thème de la frugalité rend les âmes plus sensibles au sort des défavorisés ! 😉

Le roue tourne… 🙂

Drôle de trame ou drôle de drame ?

La trame du Congrès des promoteurs, le thème et son fil rouge, quoi, était l’audace. OSER !

Manifestement, tous les intervenants, in situ ou en vidéo, ne l’avaient pas compris, pas entendu de la même oreille ou mal interprété.

Il faut dire qu’en matière de cinéma et de grand prix d’interprétation, les pouvoirs publics ont un jeu de jambes plus rapide que le festival de Cannes.

D’où certainement leur capacité à se payer la bobine des autres ? Allez savoir !
(mais il y a quand même des aptitudes qui relèvent de l’entraînement à haute intensité, hein ? 😉 )

Bref, à force de (faire semblant de ?) ne rien comprendre à ce qui se trame dans la vraie vie, le scénario glisse d’une lettre, de trame à drame.

Peut-être que jouer au drame, c’est pour éviter le jeu d’échec ? Ou celui – revendiqué plus nocif – de jeu des chèques ? 😉
Probablement, mais uniquement pour ceux à qui il manque plusieurs cases pour noircir le tableau. 🙁

Les pouvoirs publics ont ainsi – de manière délibérée – choisi la stratégie la plus éminemment stupide et contre-productive du déni.

Perplexité… Pourtant, quand l’autruche a la tête dans le sol 😉 , son popotin dépasse toujours non ?
Manifestement, se faire voler dans les plumes, fût ce au niveau de l’arrière-train, ne fait pas peur à certains… 🙂

Mais comment arriver à une telle conclusion ?

C’est bizarre, l’impression laissée par les interventions des représentants de l’état.

On avait le sentiment que c’était comme au théâtre, avec tout écrit à l’avance et une mise en scène aussi convenue qu’implacable : unité de temps, de lieu et d’action avec 3 acteurs principaux dans la lumière du congrès.

Et des acteurs, il y en a eu beaucoup parmi les intervenants directs ou indirects du Congrès, dont plusieurs ministres et députés, parmi lesquels le ministre de l’économie (B. Le Maire), celui du logement (O. Klein) et un député ayant déjà tristement fait parler de lui, il y a quelques mois (D. Labaronne).

Mais d’autres députés aussi ont pu s’exprimer, ou anciens ministres comme J.F. Copé, chaleureusement salué à l’applaudimètre lors de ses interventions pleines de bon sens.

Alors que la culture hors-sol de certains autres à l’égard du logement laissaient l’assistance pantoise…

Bref, on se serait crus en plein scénario à la Audiard :

=> Le sniper, l’ecclésiaste et l’enfant de chœur, version moderne du bon, de la brute et du truand.

Enfin, presque… 😉

Imaginez que l’ecclésiaste (le truand ?) tienne les cordons de la bourse, une sorte de grand argentier, ou plutôt de grand désargenté, à l’en croire. 😉

Supposez que l’enfant de chœur (le bon ?) soit apparemment plus gentil, mais gêné aux entournures et en mission, peut-être à contrecœur.

Comprenez que le sniper (la brute ?) a reçu un contrat à exécuter (en même temps que sa cible, oui, on est bien d’accord ! 🙂 ).

Vous y êtes ? Hé bien, nous y étions aussi ! Ambiance de la salle ?

L’ecclésiaste chante son cantique préféré sur la musique du bal des faux-culs :

– « mais oui, on a bien compris que vous traversez une mauvaise passe, mais bien sûr qu’on vous aime, évidemment qu’on va vous soutenir, mais vous n’avez pas toujours été gentils, vous êtes coupables, tout est de votre faute et on va calmer le Saigneur avec 2 Par Terre et 3 Navrés, et surtout, pensez à ne plus rien réclamer et à vous flageller ! »

L’enfant de chœur, susurre à mi-voix ses prières, tout embêté d’avoir à se prononcer sur l’indicible puisque sa hiérarchie doit intervenir officiellement très bientôt. Le lundi 5 juin, il paraît. Comment ne rien dévoiler par anticipation, déjà qu’il n’y aura pas grand chose, sans avoir l’air de ne pas exister ?
Insoutenable dilemme existentiel…
Alors, autant avouer à mi-voix ses pêchés, ses petits penchants coupables pour le logement locatif intermédiaire PUBLIC et pour le BRS, sorte de spoliation sophistiquée des espoirs de pleine propriété et de trajectoire résidentielle et sociale des humains normalement constitués…
Hors du public, point de salut, il faut priver le privé pour sauver la vertu ???

– Et le sniper aligne ensuite sa mire sur le profil des dépenses budgétaires. Bête et discipliné comme un exécutant ordinaire et médiocre des basses œuvres, dont les balles ne font pas recette dans la salle du congrès. Forcément : parler de dépenses sans considérer les recettes, quand l’état gagne près de 50 milliards par an sur le dos du logement, c’est d’une stupidité éhontée, mais un contrat…

C’est ainsi que – hypothèse purement gratuite et faussement incertaine ? – certains cerveaux très imaginatifs voient la main du Saigneur dans la mission confiée à l’ecclésiaste et au cercle de ses acolytes associés.

Commencer par déconsidérer le secteur, improductif et dépensier ?
Afin de pouvoir affirmer sa culpabilité, et mieux l’accabler en affirmant qu’il coûte trop cher et qu’il devrait faire une cure de désintox ?

Simplissime mais vraiment super, le scénario, vous ne trouvez pas ? 😉
Aussi subtil qu’un film d’action à l’américaine.

Reste à imaginer la chute. Sans cascadeurs.
Qui pour l’instant ressemble à une immense gamelle de tout le secteur.
Pour le logement, pour les gens et pour l’économie.
Brillantissime, non ? Ah bon…

WHAT ELSE ???

C’est globalement un peu fort de café, c’est vrai..

Mais c’est tellement cousu de fil blanc.

Et tellement bête. Primairement bête…

Accuser le logement en général, et le Pinel notamment, de tous les maux, pour flinguer des subsides qui ne sont qu’une goutte d’huile aidant au fonctionnement d’une machine complexe et grippée ?

Alors que cette goutte d’huile rapporte beaucoup plus qu’elle ne coûte (ce point n’est même plus discuté !) et permet de créer des logements à la fois privés (à loyer intermédiaire) et sociaux (les programmes des promoteurs portent plus de 50% de la production annuelle nationale de logements sociaux !).

Le tout au moment où les décisions sur les étiquettes F et G du DPE vont faire sortir du marché des centaines de milliers de logements et alors que le renchérissement du coût du crédit rend plus difficiles les rénovations indispensables, tant privées que sociales !

Autant d’inintelligence abasourdit le commun des mortels.
L’histoire de taupes se prenant pour des lynx ? 🙂
Ou des autistes chroniques voulant absolument écrire une histoire triste pour punir un secteur mal aimé du Saigneur ?

Conclusion logique ?
1- Quand on veut détruire l’initiative privée et l’investissement locatif privé.
2- Et qu’en parallèle, on ne pense qu’à l’intervention publique pour s’approprier un patrimoine ou un parc résidentiel nouveau.
3- Et qu’on ne voit comme piste à développer pour les individus que le BRS (sans rien pour l’accession à la propriété de plein exercice), on en arrive très directement à une conclusion logique imparable :

L’état aime tellement les pauvres qu’il ne souhaite qu’une seule chose : qu’ils le restent…

Les logiques humaines – au service des individus formant société – de trajectoire résidentielle ou d’ascension sociale n’ont ainsi manifestement pas leur place dans cette non vision sociétale, bien sûr. Pas davantage que le bon sens. 🙁

Et pourtant, on aimerait tellement déceler autre chose dans le paysage actuel. Il suffirait d’un signe… 😉

En ne commettant pas la même erreur que CRO le naïf, homme primitif et à poil depuis tellement de millénaires, guettant le moindre signe positif… 🙂

CRO sur un cygne
On m’avait pourtant dit qu’il suffirait d’un cygne !!!!!

Avec une telle vision, on aboutit ainsi à la nouvelle manière de prétendre vouloir faire le bonheur des autres malgré eux, version moderne du despotisme éclairé de l’époque des lumières (mais après coupure d’EDF bien sûr) … 🙂

AUTOCENSURE : Il va donc sacrément falloir se bougie très fort pour éviter de paraître de mèche avec les cons cierges de service.
(NDLR : mais non, CRO, tu ne peux pas dire ni écrire ça ! C’est too much, politiquement incorrect !  Bon, d’accord, je le biffe. Mais j’ai le droit de le penser très fort ? 😉 )

Bon, pour la suite et dans un tel contexte, qu’attendre des conclusions du CNR Logement en termes de mesures ?

La 1ère ministre s’exprimera sur ce sujet lundi 5 juin (pm : on est le 2 juin au moment où CRO divague sur son clavier) mais le plus probable est qu’elle ne va rien annoncer de significatif ; un bricolage de plus, peut-être un PTZ renouvelé mais restreint, peut-être des pistes du côté du financement des ménages (taux de l’usure ?), voire des fulgurances en direction du logement locatif intermédiaire ou du BRS ? Et rappeler les programmes d’achat massif par CDC Habitat et Action Logement des stocks (PM : à prix coûtant en moyenne).

Bref, rien.
Situation d’autant plus grave que… au-delà de l’immédiat, ce qui est essentiellement en cause, c’est le lendemain. Et là…
Le Pinel est le seul moteur de la fusée qui fonctionnait (n’en déplaise à l’ecclésiaste et à ses affidés 🙂 ), et c’est lui qui permettait de porter la vente à perte des logements sociaux, voire l’accession à prix abordable.
Or Pinel et Pinel Plus prennent fin au 31-12-2024. Dans 18 mois.
Or, aussi, il faut au moins 2 à 3 ans maintenant pour sortir un programme des cartons et l’amener au stade de l’acte de vente à acquéreur.
Question pour débutant : quand on ne connaît pas la règle du jeu qui va s’appliquer pour faire démarrer le seul moteur de la fusée en état de fonctionner, on programme quoi dans le prévisionnel, on définit quoi comme produit dans les permis de construire et a-t-on seulement envie de prendre des risques en matière de prospection foncière et de développement ?
Cet aveu d’impuissance est patent dans les propos du ministre du logement et déjà à moitié avoué quand il dit que le CNR Logement « n’est pas une fin en soi » … Car il sait qu’il n’a rien obtenu de consistant jusque là et qu’il faut pourtant aller plus loin, sans savoir jusqu’où, ni quand (ni comment, sans doute 🙁 ).
Le Saigneur et l’Ecclésiaste sont si durs à convaincre !

Bah, on y reviendra la semaine prochaine en cas de (bonne ?) surprise !

Enfin, pour s’exercer un peu au petit jeu des pronostics osés, le scénario le plus probable serait peut-être celui d’au moins un à deux trimestres supplémentaires de dégringolade massive des chiffres (mises en vente, ventes, difficultés sur le secteur de l’emploi dans le bâtiment et procédures de redressement en hausse) avant que nos têtes couronnées – devant une évidence flagrante interdisant définitivement le déni – ne prennent enfin la mesure (dans le cadre du PLF 2024 ?) de ce que la vraie vie, ce n’est pas le dogme, la posture, l’incantation ou la communication.

Soyons cependant heureux, mes amis.
Car l’avenir nous attend (les bras 😉 ).

 

Allez, assez digressé pour aujourd’hui.
Revenons au quotidien. Avec allégresse et sur l’air des cantiques du déni ! 🙂
(mais non CRO, pas les dénis oui oui, tu confonds avec bénis…)

Je m'abonne aux articles
(je recevrai un mail quand un article est publié (pas de spam)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *