Bon. Il n’est pas bon. Et même carrément désastreux.
Quoi ? Le chiffre de la production de logements sociaux en 2020.
Cela, étant, tout le monde se doutait qu’il ne serait pas folichon.
Difficile de s’abstraire totalement du monde réel, quand coronavirus et élections municipales se donnent la main.
Avec une mention très spéciale aux élus locaux de la république à qui le virus sert fort opportunément de bouc émissaire. Sans causalité réelle.
Le tout avec la complicité de l’état et de ses serviteurs délocalisés (les préfets), dont le principal souci est de ne pas déranger les potentats locaux pour s’en faire des alliés plutôt que de donner un grand coup de pied au cul dans la fourmilière, manière de remettre à chacun les idées (et les principes républicains les plus élémentaires) en place.
L’indice de performance du logement social est-il d’abord quantitatif ?
Ce qui est sûr, c’est que le niveau de production de 2020, en dessous de tout par rapport aux ambitions affichées et souvent proclamées, fait vraiment tâche.
Et une tâche, c’est comme l’honneur, ça se lave !
Dans le sang ? 😉
Oh ! Surprise ?
D’où l’intervention, autant défensive qu’offensive (la meilleure défense c’est l’attaque !) d’Emmanuelle Cosse, mettant en cause le reste de la planète mais pas le mouvement qu’elle représente.
Que les maires ne soient hélas pas tous vertueux et qu’un trop grand nombre soigne davantage sa cote d’amour et son thermomètre électoral (effet secondaire du couillonnavirus ?) que l’intérêt collectif, alors qu’ils sont supposés en être les défenseurs ?
Grande banalité dont les entreprises du bâtiment ou les promoteurs s’émeuvent depuis plus de 2 ans, sans que cela ne gêne outre mesure le landerneau de la sphère publique ou parapublique.
Que l’écologie soit instrumentée ou pervertie pour souvent justifier l’immobilisme vertueux « simplissimement » opposé au bétonnage sauvage, ça on l’a déjà entendu des milliers de fois.
Sans plus de réaction indignée, que tout analyste intelligent et indépendant d’esprit aurait pourtant pu manifester.
Donc, oui, Emmanuelle Cosse a raison – au premier degré – en incriminant les pouvoirs publics au sens large et les collectivités (voir ses déclarations).
Ce qui n’avait cependant l’air de gêner personne tant que les volumes étaient suffisants pour sauver les apparences.
Mais, que les chiffres de la construction de logements sociaux passent sous la barre des 100 000… branlebas de combat !
Hé oui… En termes de communication, ne pas arriver à franchir la barre des 100 000, c’est un peu comme si un sauteur à la perche de l’élite se faisait éliminer à 5 mètres en qualifications du tournoi préolympique de Trifoullis les Cactus… 🙂
Ca pique. Et il faut donc réagir. Pour justifier son statut. Sauf que.
Débat.
Sauf qu‘il n’y a pas que le logement social dans la vie.
Le logement privé est dans la même galère, sans générer d’émotion particulière, et c’est aussi en grande partie la chute de la production privée (sachant que la part des achats en bloc au privé représente quasiment la moitié de la production HLM) qui plombe les chiffres de la production sociale.
Sans programme privé initié, pas de programme mixte (les VEFA HLM) et donc moins de logement social…
Sauf qu‘il n’est pas normal que les plafonds de ressources HLM permettent de loger (PLAI, PLUS et PLS compris) quasiment 70 % des ménages français.
Quelle est donc cette perversion intellectuelle qui voudrait faire croire que le logement social serait un logement d’exception quand 70 % de la population y aurait droit (une exception potentiellement majoritaire, c’est bien français, ça…) ?
Est-ce ainsi le rôle du logement de compenser le déficit des revenus ? 🙁
Car il serait bien plus logique qu’un système de logement d’exception vise à se contenter de loger 20 à 30 % (grand maximum) de la population, ce qui supposerait en conséquence que les revenus des autres ménages leur permettent de « trouver abri » dans des logements du secteur banalement libre.
En gros, il n’y a pas de politique du logement, sauf à comprendre que le logement social doit compenser le pêché originel des revenus insuffisants, justifiant ainsi son existence et les totems qui en font un secteur d’exception.
Difficile ensuite de s’étonner de la cascade shadokienne réglementaire et législative :
logement social compensateur => le favoriser => pas assez de logements sociaux ? => servitudes de mixité sociale loi SRU 20 % => toujours pas assez ? => loi ALUR 25 % => toujours pas assez ??? moins de 95 000 logements ? => ben merde alors, ce n’est pas le thermomètre qui crée la température ??? 🙂
Moyennant quoi, quand on confond avec autant de facilité un thermomètre avec un radiateur, tout le système si bruyamment pensé (oui, bruyamment, parce que pour brillamment on repassera ! 🙂 ) est à la fois injuste, incohérent et inefficace.
Il suffit juste de s’en rendre compte de temps en temps ! 🙂
Et ça fait du bien que ce soit Emmanuelle Cosse en tant que représentante de l’USH qui s’émeuve de la graduation du thermomètre électorectal (autre manifestation d’un annus horribilis annoncé ? 😉 )
On l’écoutera peut-être ?
Tiens, et si on inventait la pompe à logements chaleur ?
On n’est pas à une (fausse) invention près… 🙂
Et ensuite ?
Mais rien bien sûr !
Quand le politique fait fausse route depuis des décennies et que sa haute administration (aussi performante que celle de la santé… ce sont des clones) ne craint aucune remise en cause, pourquoi vouloir changer le logiciel d’une équipe qui perd ?
Faudrait vraiment être un bolchévique ! 😉
Genre Stalone ou Staline, quoi !
On ne peut donc rien attendre de rationnellement positif d’un tel attelage…
Faisons alors, et derechef, appel – encore une fois 🙂 – à l’irrationnel, à la magie CRObienne, celle qui associe de tous temps mages et ferments lactiques, et dont le plus auguste représentant appartient bien sûr à la tribu des CROmages (qui puent…).
Bref, braves gens, me voilà obligé de déposer mes fromages à vos pieds. 🙂
Et mes hommages ? Je les garde pour des circonstances vraiment magiques !
Le jour où la sphère publique retrouvera le chemin de la raison plutôt que celui de l’oraison…
C’est pas si compliqué avec un bon mage ! 😉
Allez, je sors ma baguette !
Et je vous transforme en princes charmants !
(oh, les garçons, vous pourriez au moins faire semblant d’y croire ; pour les filles, ce sera une autre fois… 😉 )