Le magnifique métier de promoteur immobilier

Promoteurs et programmes 1 commentaire

Ah, promoteur immobilier, quel magnifique métier !

Tellement beau qu’on n’en parle pas spontanément aux jeunes au moment de leur orientation ; parce que c’est globalement mystérieux ou de peur de les traumatiser ?

« Il est quoi, ton papa ? Promoteur ? C’est quoi, ça ? »

ou

« Beurk, promoteur bétonneur, promoteur magouilleur ! » 🙂

Et pourtant, il y a quand même des vocations, ou des reconversions plus tardives.

Pour le pognon ? Peut-être parfois. Mais pas que.

Pour la beauté de l’acte de construire, concret et utile ? Aussi.

Pour la liberté d’action ? Heu, comment dire, on en reparle en petit comité ? 😉

 

Dans une vie professionnelle, il y a parfois des bifurcations.

Des changements de cap imprévisibles.

Et de nouvelles routes à fréquenter, en essayant d’éviter les impasses ou les mauvaises rencontres ! 🙂

Le porc très robot du promoteur

Mais non, les promoteurs ne sont pas tous des cochons !

Et tous ne veulent pas de mal (à) autrui ! 😉

La preuve, il n’y a pas de portait robot de promoteur (ah, c’est comme ça qu’on l’écrit, finalement ? 🙂 ) ni de voie royale pour devenir promoteur immobilier.

Certes, il y a depuis longtemps des écoles.

Mais d’abord, c’est quoi être promoteur immobilier ?

Travailler dans une entreprise de promotion immobilière ou être le patron (opérationnel et capitalistique) d’une société de promotion immobilière ?

Parce que ça n’est pas du tout la même chose…

Question de responsabilités et d’ADN ?

Bref, les parcours sont très divers : autodidactes authentiques, écoles spécialisées en immobilier, profils d’ingénieurs ou d’écoles de commerce, on trouve de tout et bien davantage encore (même des littéraires défroqués 🙂 ) !

Tout ceci formant, dans les grands groupes ou PME très structurées, une cohorte de fonctions de spécialistes, où chacun n’a qu’une vision très parcellaire du métier de promoteur : marketing ou commercialisation, prospection foncière, administratif et juridique, financier, technique, montage d’opérations.
Mais où aucun des intervenants n’a d’emprise réelle sur la stratégie du bateau – décidée par d’autres et ailleurs – sur lequel il navigue pourtant en eaux profondes.

En eaux profondes, oui, même quand la conjoncture est à l’étiage comme en ce moment… 🙂

D’où la question qui dérange : comment grimper en étiage quand on est bas de plafond ? 😉

Liberté surveillée, de près…

Il y a donc débat sur le profil du promoteur.

Heureusement, cependant, que l’image d’aventurier sauvage du béton et du pognon lui donne l’immense liberté d’action véhiculée par l’imagerie populaire !

Le promoteur tout puissant, capable de faire plier la démocratie (locale) à son profit ?
C’est CRO beau, émouvant, ça fait frémir, des orteils à la racine des cheveux déjà tombés ! 😉
Pour vous dire à quel point pareille perspective (cavalière ?) est vivace et frissonnante ! 🙂

Il y a là quelque chose de très vrai : la capacité d’initiative permettant, à partir de pas grand chose, un bout de terrain, ou de deux maisons décrépies, d’imaginer en équipe, avec au moins un architecte, un nouveau morceau immobilier, élément du puzzle de la ville moderne.

L’imagination au service du concret, là, oui, on touche du doigt le principal levier d’engagement de ceux passionnés par leur métier.

Mais la liberté totale et absolue… la toute puissance…
Le joli fantasme collectif que voilà ! 🙂

– Bonjour M. le Maire, puis-je déposer ma demande de permis de construire ? Une trentaine de logements en zone urbaine et centrale de votre commune ; avec votre PLU qui prévoit 8 mètres de hauteur, une emprise de 60% et une continuité du bâti.

Réponses alternatives de l’édile :

    • heu, on va attendre un peu, le PLU est en révision, je vais vous opposer un sursis à statuer.
    • hum, et si vous enleviez un étage ? R+1 c’est plus doux que R+2 et 6 m de haut, c’est très bien aussi.
    • au fait, autant vous le préciser, en plus des 2 places de stationnement par logement en sous-sol, il nous faut aussi des places visiteurs accessibles à chacun. Ah, vous n’avez pas de place en extérieur ? Eh bien, vous les mettrez aussi en sous-sol, en déplaçant le portail !
    • ah, là, non, ça ne va pas être possible. Les réseaux sont saturés. Hein, vous avez un certificat d’urbanisme qui vous dit le contraire ? Pas grave, de toute façon, l’intégration dans le site n’est pas opportune et l’accès sur la voie publique est dangereux, le service voirie vient d’émettre un avis négatif.
    • zut, vous n’avez vraiment pas de chance, vous êtes en plein secteur des bâtiments de France, et là ça ne va pas plaire à notre interlocuteur, vu que vous êtes en co-visibilité avec le tympan de Notre Dame des Faux Culs…
    • houla ! 18 logements ? Mais vous êtes gravement en sur densité ! Le SCOT dit 30 logements à l’hectare et vous n’avez qu’une parcelle de 2000m², pas plus de 6 logements ! Comment ? Vous me dites que le SCOT ne s’applique pas à la parcelle et que le règlement du PLU prévaut ? Ah mais non, on ne va pas vous appliquer une règle dérogatoire par rapport aux autres réponses faites à vos confrères !
    • oui, monsieur le promoteur, mais bien sûr, madame la promotrice, nous sommes ravis que vous nous proposiez un projet immobilier rue de la Bienvenue. Il sera tellement utile pour loger nos jeunes et offrir une alternative de qualité à nos anciens. Avec leur dos cassé, un appartement central avec ascenseur et stationnement en sous-sol, c’est l’idéal !!!

On peut donc rencontrer tout un tas d’accueils quand on porte un projet, mais certaines réponses sont plus fréquentes que d’autres. 🙂
Toutes ont été vécues, et j’en oublie certainement.

Si certains veulent rajouter des anecdotes en commentaires, c’est avec plaisir !

Eviter de devenir chèvre…

Vous l’aurez compris, les images d’Epinal véhiculées sur la vie de promoteur, bien qu’ayant la vie dure, sont légèrement décalées de la réalité de terrain.

Et il arrive fréquemment que le supposé tout puissant devienne chèvre devant le cours des évènements.

Enfin, chèvre… plutôt mouton, non ? 🙂

Promoteur jouant à saute-mouton
Mouais, ce sont davantage les moutons qui jouent à saute-promoteur…

Remarquez, qu’on soit mouton ou promoteur, le principal c’est quand même de bien s’adapter aux circonstances !

Sans qu’on vous tonde de trop la laine sur le dos…

 

Souhait de promoteur.
Et une bonne semaine à tous ! 🙂

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