Ah, ça c’est sûr ! Pour être sans cible, il est sans cible.
A tel point qu’on ne sait même plus quel est l’objectif.
La complexité du sujet logement vient sûrement de là, d’ailleurs.
Pour définir un ou des objectifs, il faut savoir ce que l’on vise.
Et comme il n’y a plus personne de vraiment avisé dans le microcosme techno-politico-administratif du logement, la visée devient sensible.
Et sans cible.
L’administration scions scions du bois… fait pourtant de son mieux !
Pour perdre toute la troupe sur le champ de tir ? 😉
Mais ne critiquons pas notre appareil administratif.
Au moins, sur le champ de tir, on trouvera peut-être une cible ?
NF, recyclable, décarbonée, et virtuelle pour ne rien gâcher… 🙂
Mais est-ce vraiment là l’essentiel ?
Mais, bon sang, c’est quoi, le logement ?
De temps en temps, une question basique, ça ne fait pas de mal.
Car on a de plus en plus souvent l’impression que le logement est un sujet virtuel, théorique, désincarné, ramené par la grâce d’une sphère publique hors sol à une dimension d’une rare pauvreté.
Alors qu’il est de plus en plus cher ; mais ceci est un sujet pudiquement accessoire… à en juger par le peu de place et de soin accordés à son traitement.
Pour en revenir au sujet, l’accélération des contraintes de tous ordres (budgétaires et climatiques entre autres) met en évidence, ironiquement et piteusement, les grands écarts (de conduite) de notre techno (ou péquenauds, tendance urbaine ?) structure…
Tiens, rappelez vous : le rapport Girometti-Leclerc, en partie avalisé par la définition du PINEL PLUS (le PINEL PLUS dans les valises du rapport ? 🙂 ) avec des surfaces habitables en hausse, vous en souvient-il ( 😉 ) ?
Alors que les premières opérations ne sont pas encore sorties de terre, l’air du temps a déjà changé. Si.
Pas pour le PINEL PLUS (tant pis pour les promoteurs, ils feront avec. Ou sans.), le coup est parti.
Mais la sphère professionnelle bruisse maintenant d’informations croustillantes, comme celles de groupes de travail téléguidés par l’état, et visant quoi ? (ah, ils visent ?)
Visant à diminuer le nombre de mètres carrés par habitant !!!
C’est merveilleux, autant d’intelligence collective, de sens de l’à-propos, de coordination interministérielle, de vision sociétale…
Bref, alors que les bons esprits voulaient hier plus de m², de nouveaux beaux esprits (sûrement plus intelligents que les autres) envisagent l’avenir différemment.
Pourquoi ? Parce qu’ils réfléchissent. 🙂
Beaucoup. Mais sur un tout petit angle d’attaque.
Ils réfléchissent à la manière de promouvoir une ô combien vertueuse feuille de route de décarbonation de la filière bâtiment,sur l’autel (non, pas l’autel California) bien français de la sobriété immobilière et solidaire, et ce sur le fondement de l’article 301 de la loi Climat & Résilience.
La fin justifiant les doyens, l’une des idées serait d’inciter (contraindre serait tellement plus excitant… 🙂 ) les français à lâcher des m², par exemple les logements familiaux devenus trop grands pour les personnes âgées.
La vie selon Saint Excel et la théorie de ses cellules vertueuses (en évitant les excès des verts tueuses ? 😉 ) ?
En France, on n’a pas de pétrole, pas toujours de bonnes idées non plus, mais des concepts copieusement pourris, ça oui.
Ca fleurit… (Mérogis ?)
Donc, le logement, c’est devenu quoi, en pratique ?
Mais alimentaire, mon cher Watson : une variable d’ajustement technocratique et budgétaire à la sauce girouette. 🙁
Des visionnaires, on vous dit ! 😉
Non, allez, sérieux, c’est quoi, quoi ?
Alors là, si vous voulez en parler sérieusement… c’est plus complexe.
Faut enlever les œillères des bourrins de la pensée administrée et de la directive unipolaire pour embrasser une réalité plus riche et plus subtile ?
C’est ça, oui.
Le logement est un besoin fondamental et donc un sujet central, qui doit certes prendre en compte des réglementations transversales compatibles avec les objectifs généraux du pays (dont écologiques, économiques, techniques, thermiques, santé etc…) mais d’abord être considéré comme un ensemble unique et homogène pour lequel toutes les règles doivent être cohérentes.
Et, surtout, au-delà de cette cohérence des réglementations, prendre en compte des objectifs plus nombreux et nécessairement convergents :
– Quantitatifs : par exemple,
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- quel volume de production de logements neufs, pour quels publics et quelle répartition territoriale ?
- quelle stratégie de mise à niveau des logements anciens, pour quel volume et quel calendrier ?
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– Qualitatifs : quelles cibles (ah, on parle de cible ou de sans cible ? 😉 ) de performance (thermique, décarbonation, qualité de l’air etc…) ?
– Sociétaux : quels choix pour la place et le statut du logement ? Choisit-on la voie du 100% locatif, ou veut-on toujours permettre l’accès à la propriété ? Et si oui, comment et dans quelles proportions et conditions (de prix notamment) ?
– Patrimoniaux et affectifs : doit-on sacrifier les trajectoires et aspirations des individus / ménages / familles à des considérations purement techniques ou budgétaires ou à l’inverse prendre en compte l’affect et la volonté des parents et grands-parents de continuer à vivre dans la maison familiale (même si elle est devenue trop grande) ou de pouvoir transmettre un patrimoine à leur progéniture pour l’aider à faire son trou ?
Est-il trop demander d’avoir le choix dans une société qui se voudrait exemplaire mais qui oublierait juste (une paille..) le facteur humain ?
Bref, c’est d’abord l’ensemble de ces considérants (et d’autres qu’il est probablement CRO facile d’oublier ?) qui devrait être pris en compte pour la définition d’une politique globale, constante et cohérente.
Alors que les élucubrations erratiques ou liberticides de tels ou tels cerveaux, potentiellement brillants, missionnés ponctuellement sur de micro éléments en dehors de tout contexte global, font plutôt penser à des galipettes de chiots dans un jeu de quilles…
Mais que font leurs maîtres ? 😉
Tiens, avec ce type de gestion non transversale des sujets, on en viendrait presque à regretter notre bonne vieille administration à la grand papa !
Quand la nostalgie vous saisit, c’est CRO difficile d’y échapper.
C’est CROnique… 🙂
Au moins, vue sa vitesse, on avait le temps de suivre et même d’anticiper, ce qui garantissait un niveau minimum de lisibilité et de cohérence.
Ah, les lustrines, la plume d’oie, les bésicles, les tampons… Eloge de la grande tradition bureaucratique à vitesse humaine. (oh, CRO, faut pas charrier, quand même !) 😉
Parce que, entre nous, le tropisme de la rapidité… aller vite (voire très vite), quand on ne sait pas où l’on va, ni même où l’on veut aller, ça pose question sur le sens de la vie et de l’action publique, non ?
Et puis, les araignées, c’est tellement sympa comme petites bestioles ! 🙂
Du genre « allez, on s’fait une toile et on revient ? » .
Quand ? Mais la semaine prochaine ! 🙂
Quand vous aurez traité vos affaires sensibles.
En mettant dans le mille ! 😉