L’actualité budgétaire, politique et économique française est bouillonnante.
Ca remue dans tous les sens, même quand ça manque d’essence ou de sens commun.
Le bon sens n’est pas un sixième sens, qu’on se le dise, et le goût des parlementaires pour l’impôt supplémentaire n’est pas de très bon aloi.
Avant de vouloir lever davantage d’impôt, mieux gérer la ressource existante en visant d’abord à réduire la dépense superfétatoire paraitrait un raisonnement d’une logique déconcertante.
Justement, c’est le cas. Nos parlementaires se concertent en étant déconcertés et nous offrent un concerto en scie majeure capable de nous faire trépasser d’un concert du cerveau…
Et pendant ce temps, le logement ? Mais il va bien, très bien, et même de mieux en mieux. Mais si ! 😉 Réfléchissez…
Le raisonnement est simpliste.
Comme le marché du logement neuf est quelque part entre le 3ème sous-sol et les 40èmes rugissants, le début de l’esquisse d’une éclaircie, fut-elle médiatique, suffit à émoustiller les neurones des acteurs de terrain, aussi sûrement qu’une cure de cannabis récréatif infligée à un pasteur anglican. 🙂
Tout le monde aurait tellement envie de se lâcher… 😉
Fous alliés : ministre ou parlementaires ?
On évoquait la semaine dernière la posture positive du néo ministre du logement, Vincent Jeanbrun.
Sauf que… si l’intention paraissait louable, la communication semblait l’emporter sur le fond.
De fait, vouloir reprendre un projet (le statut du bailleur privé) en le vidant de sa pertinence par une trop grande soumission au diktat de Bercy (avec des plafonds et des pourcentages d’amortissement largement insuffisants pour déclencher l’envie d’investir chez un cortex normalement constitué) ne constitue pas une solution – par manque d’efficacité extrêmement prévisible – mais plutôt une manière de se défausser.
On évoquait donc ensemble ce risque la semaine dernière et… ô surprise… on n’était pas les seuls ! 🙂
Il semblerait que d’autres impétrants aient l’intention d’aider le nouveau ministre du logement (à son corps défendant ?) à passer de l’ordinaire au super. Si !
Mouais, bon, sauf qu’avant d’en arriver là, il faudra quand même pousser à la roue pour aider l’initiative parlementaire qui s’est fait jour.
Et tant qu’à valider le dicton « plus on est de fous plus on rit » , autant être fous alliés entre ministre et parlementaires : on rira d’autant plus fort !
Si le résultat est au rendez-vous… 😉
Une sorte de contre-attaque ?
Une croisade pro logement œcuménique (et non, pas au cul Monique, vous vous êtes trompés de blog !). C’est à cela que ressemble l’initiative transpartisane de plusieurs parlementaires, mécontents du peu d’ambition de l’amendement gouvernemental en faveur du statut du bailleur privé (une habitude, le peu d’ambition en faveur du logement depuis quelques années…).
Pour résumer la chose, cette escouade de valeureux soldats de la cause logement a recruté tous azimuts dans l’hémicycle : Socialistes, Horizons, Liot, Modem, Communistes, Ecologistes, Ensemble pour la République.
Et cette joyeuse troupe veut promouvoir un compromis favorable à une sortie de crise aussi bien pour le logement social que privé.
En actionnant 2 leviers principaux, le statut du bailleur privé, donc, et une réduction de la RLS (ponction financière sur le logement social) à ramener de 1.4 milliard à 700 millions en 2026.
Du côté du statut du bailleur privé, les parlementaires sont moins timides que le ministre, en évoquant un amortissement fiscal de 3.5 % par an, plafonné à 80 % de la valeur du logement (et à 10 000 euros annuels avec un maximum de 2 logements), avec des contreparties accordées aux locataires (plafonds de ressources et de loyer) ressemblant beaucoup à celles du logement intermédiaire, lui-même aligné sur les valeurs du défunt dispositif PINEL.
Et le gouvernement, en réaction à cette initiative ?
Le ministère indique que « la volonté du 1er ministre est que le compromis soit bâti au Parlement » ; pas de carton rouge immédiat et une (vraie ou fausse ?) piste de validation de l’initiative des députés.
Du côté de Bercy, l’annonce est que « Bercy veut accompagner le compromis » … pour mieux l’étouffer et le vider de sa substance une fois de plus, ou le porter sur les fonts baptismaux ? Question primordiale.
Parce que, pour ce qui est de la confiance à accorder aux inaptes ineptes de Bercy… il vaudra mieux éviter que cet accompagnement ne soit trop empressé ! 🙂
C’est quoi le score à la fin du match ?
Ouverture, contre-attaque, jeu placé : la tactique ou l’évolution de la partie risque de nous occuper quelques semaines avant que l’on ne connaisse enfin l’épilogue : le score à la fin du match ! 🙂
Sans oublier, hélas, que cette passe d’armes sur le logement n’est qu’une escarmouche dans le cadre d’une guerre bien plus ample, pouvant déboucher sur une annulation de tous les progrès potentiellement enregistrés (censure, 49-3, ordonnances etc).
Il ne s’agirait pas de se comporter une grenouille qui prendrait la grosse tête. Et pas que la tête, d’ailleurs… 😉

Remarquez, à force de nous pomper l’air, les pouvoirs publics suscitent enfin une réaction contraire significative. Mais s’ils arrêtaient enfin de grenouiller, ce serait vraiment un progrès ! 🙂
Allez, affaire à suivre, après la Toussaint, ce serait agréable de fêter autre chose que les défunts…
On y croit tous ! Ou au moins on fait très fort semblant. 😉
Jusqu’à la semaine prochaine et au-delà !
