Tu m’en diras tant ! Il paraît que 2018 n’a pas été un grand cru pour le logement neuf.
Mais il aurait fallu être fou pour le croire !
Déjà que même un cerveau de cro-magnon était capable de l’anticiper… 🙂
Mais le fond de l’histoire n’est pas de savoir ou de croire.
Il faut mettre en perspective. Et relativiser une bonne ou une mauvaise année.
On compare à quoi quand on dit que ce n’était pas terrible ? Et on s’adresse à qui ?
Et on en tire quelles conclusions pour les acteurs de terrain ?
Comme le disait fort justement Irma la CROphète, notre arrière grand tante trisaïeule de tous les CROquignolets de la planète : « il n’y a pas de petites économies ; mais il faut surtout faire très attention à la micro économie. Et à la micro-magnon économie aussi… » .
Car l’infiniment petit contrarie parfois les grands desseins ?
Faut vous faire un CROquis ? 😉
2018, annus horribilis pour le logement neuf ?
C’est en lisant un article de La Tribune que j’ai eu un déclic.
2018, aNNus horribilis pour le logement neuf ?
Mais pourquoi tant de N ?
C’est vrai quoi, Annus avec 2 N ? Sûrement un réflexe de pudeur provoqué par l’horreur de statistiques vacillantes ? 😉
C’est si dur d’accepter l’idée d’une régression… alors que les statistiques traînent juste un petit peu la savate ! 🙂
Savate y pas trop bien quoi, mais rien de dramatique, vous allez voir…
Bref, c’est vrai que 2018 a été moins bonne que 2017 en volumes de ventes comme en signaux de production future (permis, mises en chantier).
Mais comme elle sera meilleure que 2019, on aurait au contraire pu considérer que c’est une très bonne année ! 😉
Ah, on n’a pas encore de statistiques pour 2019 ?
Mais que fait l’INSEE ? 😉 INSEE ou il n’sait pas ? 🙁
C’est pourtant pas très difficile d’anticiper : avec des permis qui plongent et des négociations foncières toujours plus difficiles, doublées d’une hyper frilosité des décideurs locaux à l’approche (oui, je sais, encore 14 mois, mais eux ils y sont déjà…) des élections municipales, nul doute que le non renouvellement de l’offre commerciale dans des volumes cohérents va peser de tout son poids sur 2019.
Qui sera encore moins prolifique que 2018 ; mais bien meilleure que la véritable annus horribilis ; 2008, fille des subprimes et des excès du dispositif De Robien, qui avait connu un véritable coup d’arrêt au cours du second semestre.
En 2008, petit retour sur image pour les développeurs (et leurs patrons mercenaires) de moins de 30 ans qui croient encore que les arbres vont jusqu’au ciel et que le Père Noël a des actions en bourse, les ventes avaient chuté de 124 000 à 76 000 logements réservés (source ECLN) , soit une énorme gamelle de presque 40 %.
Pas une glissade, hein, un écroulement massif.
Là, rien de tel, mais un affaissement progressif et logique.
Pour mémoire, et en comparaison, 130 000 réservations en 2017 (selon ECLN, l’observatoire FPI donnant des chiffres supérieurs) et une baisse probable de l’ordre de 10 % en 2018.
Une quasi rigolade…
Certes appelée à se renouveler en 2019. Mais quand on se poile, y a pas de raison de s’arrêter ! 🙂
A moins que le choc d’offre ? 😉
Le choc d’offre ? Ou le choc qui se gaufre ?
Le choc qui se gaufre paraît un vocable plus adapté. 😉
Ou le choc qui traîne la savate. Savate y pas trop bien quand on craint un choc…
Car le choc d’offre n’existe que dans une expression hologrammique hors sol, sorte de pulsion fantasmée et projetée de communicants officiels et donc peu lucides.
Une méthode Coué et blessures, ce fichu choc ? Ou un choc fichu ? 🙂
Pour être très clair, la loi ELAN ne créera donc aucun choc d’offre ; elle instillera juste, et ce n’est déjà pas si mal, ça et là, quelques gouttes d’huile dans la machine.
Mais elle créera beaucoup moins que ce que Bercy peut détruire (et il l’a déjà prouvé avec la suppression de l’APL accession, l’épisode baisse des APL / baisse des loyers HLM, plus le remodelage de certains dispositifs) et ce sans commune mesure, avec la constance d’un rabot sans âme et sans intelligence.
Ce qui se passe, en fait, est un redéploiement de l’activité immobilière du neuf sur le territoire national, très disparate suivant les territoires et la manière dont ils sont traités par les règles du jeu (zonage, fiscalité).
Au global, l’activité va donc se contracter et les chiffres nationaux ployer à nouveau.
Dans les zones dites tendues, en revanche, le report de la demande (notamment celle de l’investissement locatif) maintient une réalité de marché tangible ; sauf que celle-ci (en termes de volumes) ne va pas pouvoir faire face du fait d’un renouvellement insuffisant de l’offre.
De fait, c’est un antichoc de l’offre qui est en cours ; ceci étant acté par les statistiques en baisse accélérée des permis de construire pour lesquelles le freinage des édiles locaux rétifs à la construction (non encore quantifié mais certain) dans la perspective des élections municipales 2020 ne va pas améliorer le paysage.
Simple à comprendre, non ? 🙂
Dis bonjour au micro !
Pour en revenir à la micro économie, l’opérateur local – le micro opérateur, celui qui arrive à obtenir un permis et à le consolider – ne constate pas de détérioration de son délai d’écoulement.
Car, s’il y a globalement moins de ventes, elles vont se concentrer aussi sur un nombre plus faible de programmes actifs, ce qui permet in fine de maintenir un rythme de vente satisfaisant et une sécurisation des programmes immobiliers.
Ouf…
Quelle douce musique que celle de l’apaisement.
Quand on craint de ne plus voir le jour, une petite musique de nuit est un remède incontestable.
Sacré Wolfgang Amadeus CROzart, tu l’avais compris avant les autres ! 🙂
Du point de vue du promoteur se trouvant dans cette situation, il n’y a donc rien à voir avec 2008 où l’écroulement avait été brutal, violent et généralisé.
Mais maintenant qu’on connaît la musique, on va quand même s’appliquer à soigner ses gammes, hein ? 🙂
Et à les rendre plus abordables, ce serait pas mal aussi… pour éviter les fausses notes. 😉
Bonne semaine à tous.
Et évitez les couacs ! 😉