C’est un drôle de métier que celui de promoteur.
Oh, pas forcément le promoteur Roi Soleil qui est toujours en costard cravate modèle breveté CAC 40, hein ?
Non, il y a aussi le promoteur tout terrain, celui qui jongle entre mocassins lustrés à pompons et chaussures de protection pleines de gadoue.
Râ des villes contre rat des champs. Pas tous les mêmes.
C’est qu’il y a une grande variété de promoteurs : presque autant que de pieds…. de tomates.
Anciens, hybrides, 2.0, petits, gros, polyvalents ou spécialisés…
Un vrai bestiaire !
L’imagerie populaire est tenace.
Un promoteur, c’est…. un promoteur. 🙁
Dents longues, mains sales, bourré de fric, costard cravate, restau et petites magouilles entre amis.
Du coup, certains se croient obligés de se brosser les dents et de se laver les mains !
Hé zut, les traditions se perdent… 😉
Promoteur pour rire : lard du grand écart
Phonétiquement, lard et la manne hier, c’est un peu la même chose que l’art et la manière de faire du gras en gagnant de l’argent.
Mais comme hier ne suffit pas au bonheur et que l’argent ne le fait pas non plus, il faut bien qu’aujourd’hui et demain, on parle d’autre chose que d’argent pour distinguer les promoteurs.
Les vrais, les purs, les désintéressés.
(oh, qui a dit qu’il n’en reste pas beaucoup ? 🙂 )
Car il y a des promoteurs distingués – même si on a parfois du mal à les identifier – et des promoteurs qu’il vaut mieux oublier.
Le plus dur, c’est de les repérer.
La période la plus favorable pour cela est la saison des amours, paroxystique lors de la Fête de la Musique.
Car les promoteurs connaissent tous la musique, et la rumeur populaire les verrait bien maîtres chanteurs….
Alors qu’en réalité ils ont horreur de payer la note !
Mais, le soir de la Fête de la Musique, quand le promoteur se poste sous la fenêtre de l’instructrice de son dernier permis de construire pour la charmer de son chant le plus mélodieux, l’impensable se produit.
Elle lui dit oui !
(pour s’en débarrasser 😉 )
Il faut bien avouer, que chanter en ver(s), c’est trop la classe.
Et que se mettre à nu – comme un ver – c’est touchant et que ça humanise sympathiquement la fonction ! 😉
A la limite de la poésie…
Bref, la prochaine fois que vous rencontrez un hurluberlu qui fait la cour à la lune, ne vous dites plus « mais, c’est un Roméo lambda ! » , optez plutôt pour « mais, c’est Alfa Roméo ! » (modèle sport, svp, pour la saison des amours).
Trop facile de repérer un promoteur comme ça !
Un mâle Alpha en plein chant d’amour ! 🙁
Mais attention, parce que des promoteurs, il y en a vraiment des tas :
Il y a les pros moteur (les plus actifs), les pros boulets (les plus relou), les promauteurs (de blog ? 😉 ), les pros d’accord (les béni oui oui de service), les pros testant (ceux qui repoussent les limites), les pros ZAC (ceux qui ont besoin d’antidépresseur pour monter une ZAC, alias zone d’aménagement concerté), les pros modestes et les profiteurs.
Bref, toute une ribambelle de CROS pros que l’on pourrait assimiler d’un premier regard négligent à une profession homogène.
Ce qui, dans la vraie vie, n’est pas vraiment le cas…. 🙂
Promoteur pour de vrai : quels profils ?
Pour de vrai ? Zut, il va falloir être sérieux 5 minutes…
Il y a des promoteurs polyvalents et d’autres plus spécialisés qui ne font qu’un type d’activité, par exemple :
- logement (voire logement social ? 😉 )
- immobilier tertiaire (bureaux, centres commerciaux, commerces en général, bâtiments de stockage ou logistique…)
- résidences services destinées à un public spécifique (étudiants, séniors…)
Il y a d’abord (en volume) les grands nationaux, avec des représentations ou directions régionales sur tout le territoire français (par exemple, Nexity, Vinci, Kaufman &Broad, Cogedim, Bouygues et d’autres…).
Ceux-là réalisent – ou ambitionnent de le faire – plusieurs milliers de logements par an et raisonnent en grandes masses, en parts de marché, en chiffre d’affaires et en résultat consolidé.
La logique financière est prééminente avec le souci de l’actionnaire et des dividendes qu’il va falloir servir.
Avec le plus souvent, des directions régionales qui doivent obtenir de Paris le feu vert (via des comités d’engagement) pour valider les sites et les lancements de programmes.
Avec des équipes très structurées et des fonctions spécialisées qui peuvent parfois conduire dans quelques sièges à rencontrer des promoteurs hors sol, forts de théories mais loin du terrain.
On trouve aussi des promoteurs régionaux qui réalisent quelques centaines de logements annuels et dont certains mettent en œuvre des stratégies de croissance bien plus ambitieuses (en volumes et en territoires d’implantation) ressemblant à s’y méprendre à la logique des nationaux.
Reste enfin la cohorte des promoteurs locaux qui ne donnent pas – quelle qu’en soit la raison de fond – la priorité au volume et qui veulent d’abord exercer un métier qui les passionne sur un territoire qu’ils arpentent au quotidien.
Eux ne raisonnent pas en masse, mais programme immobilier par programme immobilier, avec le souci de l’optimisation et de l’adaptation au contexte.
Ceux là auront peut-être des chaussures crottées certains jours en rentrant du chantier ?
Ces caractéristiques de base très diversifiées induisent des comportements spontanés profondément différents, y compris dans les prises de décision.
Par exemple, les représentants locaux de structures nationales ne peuvent pas aller à l’encontre des consignes venant d’en haut, d’autant que leur statut de salarié et de gestion de carrière (par l’entremise des chasseurs de têtes) conduit souvent à un jeu de chaises musicales entre collègues régionaux (par ailleurs estimables humainement en tant qu’individus).
Alors qu’un promoteur local patron de son entreprise intègrera beaucoup plus des critères de pérennité d’activité, d’indépendance stratégique et de respect du territoire sur lequel il vit.
Alors, de grâce, ne dites plus jamais, « c’est un promoteur » .
Ni un CROmoteur, d’ailleurs, parce que ça ne veut rien dire !
Les promoteurs sont collectivement une bande presque aussi riche en couleurs que les Pieds Nickelés !
Comparaison CROquignolesque ? Peut-être…
Tout dépend de l’efficacité des pieds. Et des orteils ? 😉
Maintenant que tout le monde a compris qu’il y a promoteur et promoteur, pensez vous que leur réputation va s’améliorer ?
Je prends le pari !
D’autant que c’est bientôt la fête de la musique. 😉
Allez, le premier qui nous ramène une photo de promoteur en plein tour de chant au clair de lune a gagné ! 🙂
Et puis il y a les promoteurs qui alternent. D’ un major à un travail de couturier et versus.
Tellement agréable d’alterner de PdM en TRI (exclusivement pour les pros)
@ Da : passer d’un type de promoteur à un autre, ça, je conçois. Mais j’ai plus de mal à comprendre « de PdM en TRI » ? Part de marché vs taux de rendement interne ? Sachant que d’autres se contentent aussi d’optimiser la marge en valeur brute programme par programme. Pas besoin de jongler avec les fonds propres quand on en a plus qu’il n’en faut par rapport à la rotation de ses programmes. 😉