Le foncier, c’est d’abord une recherche de terrain.
Oui, oui, ça paraît une évidence, mais c’est bien sur le terrain que ça se joue !
Dans la vraie vie – et au-delà des sophistications du big data et de ses prestataires qui permettent un premier repérage – le terrain comestible est d’un naturel timide et discret. 🙂
Qu’il faut donc amener à maturité et apprivoiser… enfin, c’est surtout l’environnement du terrain qu’il faut mettre à niveau !
Car la chute des permis de construire, ce n’est pas une absence de terrains constructibles, c’est d’abord une absence de volonté de valoriser des terrains pourtant constructibles.
La transformation de la patate en truffe est en route ! 😉
Purée ! C’est la fin de la patate !
La ressource abondante et commune ? Terminé.
Le foncier abordable et généreux ? Oublié.
Pas assez cher, les enfants, faut savoir vivre avec son temps. 🙂
Passez à la truffe ! 😉
Truffes et cas K.O. ?
On a déjà évoqué ensemble la prospection foncière.
A une époque pas si lointaine, on cherchait des patates ; maintenant, c’est des truffes qu’il faut trouver, bien plus rares et chères.
Parce que la patate, entre ceux qui l’ont perdue et ceux qui la trouvent trop commune, c’est dépassé ! 🙂
Alors, forcément, la truffe… chez les promoteurs, ça joue sur le profil du prospecteur foncier.
Surtout quand il faut faire face avec un nouveau profil ? 😉
Parce qu’un bon truffier, ça ne passe pas inaperçu : se promener en ville avec son cochon en laisse, c’est moyennement discret, même si le cochon s’appelle Albert et qu’on lui colle un béret sur le crâne !
Les voisins et les concurrents vous repèrent illico ! 🙂
Ce qui n’est pas le moyen de faire ses petites affaires tranquillement.
Remarquez, on pourrait aussi préférer chercher des pépites, mais là, il faut un matériel d’extraction adapté.
Et puis, les promoteurs… ils commencent à avoir tellement l’habitude d’être pris pour des truffes, que, finalement, chercher des congénères, c’est bien plus naturel !
Oui, mais voilà, la pêche à la truffe, ça ne marche pas à chaque fois.
Ca réussit ou ça rate. La pêche au terrain reste très aléatoire.
Ca dépend des cas.
Il y a des cas d’astres (ceux qui font rêver), des castagnes (qu’on échange), des caramels (qu’on suce), et des camemberts (qui puent et coulent). Et vous échappent.
Et des cas K.O.. En poudre. Qui vous laissent pourtant sur le carreau ! 🙂
Mais, heureusement aussi, les Carrare, ceux qu’on grave dans le marbre.
Pour mieux s’en rappeler ! 😉
La terre, sous le niveau de l’amer ?
La rareté du terrain comestible de nos jours, c’est celle du terrain théoriquement constructible qu’il faut passer au tamis.
T’as mis tout ton savoir-faire ? Non, pas celui-là.
Il faut avoir toute la collection de tamis, avec gros trous, moyens trous, petits trous, tout petits trous et trou la la itou ! 😉
Le tamis anti-hauteur, le tamis anti-densité, le tamis électoral, le tamis voisinage, le tamis copains, le tamis ton pantalon à l’envers et le tamis Stigri (et, celui là, on se le garde définitivement ! 😉 ).
Bref, c’est difficile d’être tamis avec tout le monde, mais ça, vous le saviez déjà, pas vrai ? 🙂
Et, c’est pour ça que, le terrain, ça se gagne où ? Sur le terrain !
Car la différence entre la théorie et la pratique, au-delà de l’identification initiale (indispensable, certes, mais largement insuffisante), c’est d’arriver à transformer un potentiel en réalité.
Et donc de payer de sa personne en instaurant des dialogues multiples avec des interlocuteurs – privés comme institutionnels – parfois crispés, ne comprenant pas d’autres enjeux que ceux de leur intérêt immédiat, et avec qui il faut parvenir à tisser, au-delà de la méfiance, la colère ou l’amertume (le fameux niveau de l’amer), un embryon de dialogue et d’acceptation de la logique de l’autre pour faire le premier pas.
Qui ne garantira pas que le deuxième sera fait et au-dessus du niveau de l’amer… pourtant indispensable pour remettre un projet à flot ! 🙂
Et pourtant, que l’on parle des riverains d’un projet, des services techniques instruisant les permis de construire ou des collectivités à l’origine des documents d’urbanisme (et à la conclusion de l’histoire du permis par le refus ou l’accord), cette somme d’acteurs extérieurs au porteur du projet écrit parfois l’histoire au mépris des lois et de l’esprit des lois, sans qu’une quelconque autorité supérieure n’élève la voix.
Il faut dire que les trufficulteurs ne sont pas si nombreux ni très populaires… 😉
Ce qui pousse néanmoins le cours de la truffe à la hausse !
Enfin, comme toujours, le principal, c’est de savoir s’adapter, n’est-ce pas ?
Comme la corporation des CROspecteurs fonciers le prouve tous les jours !
Mais quelle déception ! Un CROspecteur avec un chien truffier ! Où est donc passé Albert avec son béret ???
A tous les coups, un PIGnapping avec demande de rançon très bientôt… quand on tient une vedette, on en tire forcément avantage ! 😉
Bon, je vais aller vérifier si je trouve une truffe par là.
En chocolat, c’est plus facile !
Et vous, acteur de terrain ? Ou truffe en devenir ? 🙂
Bonne semaine quand même !