De temps en temps, à temps perdu, attends un peu, ah tant pis…
De temps en temps, donc, un petit arrêt sur image ne fait pas de mal.
Histoire de confirmer que les chiffres du logement neuf se font la malle.
Et les logements neufs avec. Avec la bénédiction complice des pouvoirs publics.
Il est donc question de statistiques, peu favorables car en régression.
Car des stats statiques, ce serait un moindre mal. Frugal.
Mais des stats qui tiquent, c’est là qu’est le hic. 🙁
Tandis que des stats en toc, c’est pas chic mais c’est là qu’est le choc ?
Une petite piqure de rappel sur la santé du logement neuf ?
Impeccable, il suffit de lire et commenter la publication officielle de l’INSEE.
Oh, rien de bouleversant, juste la confirmation de ce que chacun sait ou pensait savoir.
Et à ceux qui guettent une inversion de tendance, comment dire, prenez votre malle en patience ! 🙂
Ou en pas science pour les complotistes anti statistiques ! 😉
La baisse, c’est tendance !
Oui, sûrement un effet de mode, n’est-ce pas ? 😉
Car si c’était une tendance durable, on le saurait déjà, non ?
Ah ? On le sait déjà ?
Ben zut alors. Hé bien, ça se confirme !
C’est en tout cas ce qu’il ressort (heu, non, en fait, ça manque de ressort…), ce qui transpire des statistiques les plus récentes du ministère des pompes funèbres du logement neuf (oups, 😉 « ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires » ).
Cette publication confirme que les chiffres à fin juin 2024 ne sont pas glorieux.
=> du côté des logements autorisés : -15.3 % (347 900 logements) par rapport aux 12 mois précédents
=> et du côté des logements commencés : -21.8 % (272 800 logements)
Une performance quasi Olympique épique (et Colégram)…
Du côté des officiels, on admet donc que le reflux continue à gros bouillons.
Et avec une perte en ligne proche de 22 % entre les logements autorisés et ceux commencés (ce chiffre n’ayant cependant pas d’intérêt en lecture immédiate, car les logements autorisés aujourd’hui ne peuvent pas être commencés aujourd’hui… il faut compter au moins 3 à 6 mois de délai pour les particuliers et de 12 à 36 mois pour les professionnels).
Pour les petits curieux, ce décalage temporel des logements commencés s’explique – au-delà de la maturation minimale d’un dossier, avec le travail technique de mise au point de la consultation des entreprises + l’appel d’offres + son analyse et la négociation – pour les promoteurs immobiliers et parallèlement, par la mise en commercialisation pour atteindre le seuil de volume des ventes exigé par la banque, réussite ou échec qui décidera du lancement effectif du programme ou pas.
Car l’abandon d’un programme immobilier est la résultante d’un parcours d’obstacles. Il faut :
1- un permis de construire consolidé : obtenu et purgé d’éventuels recours des tiers (négociés ou jugés)
2- une consultation des entreprises permettant de vérifier le respect du budget travaux initial
3- une pré commercialisation visant à confirmer l’attractivité du programme et la compatibilité des prix de vente avec le prix de revient
4- un accord financier pour couronner tout ce qui précède (respect de la pré commercialisation, du Chiffre d’affaires prévisionnel et de la marge associée) afin d’obtenir le sésame de la VEFA (vente en l’état futur d’achèvement) à savoir la fameuse GFA (garantie financière d’achèvement) qui va sécuriser l’acquéreur et permettre la signature des actes de vente aux acquéreurs.
Bref, le parcours est long, complexe et risqué. Et la réponse n’est ni immédiate, ni garantie.
Et le taux de « perte en ligne » entre les autorisations de logements et les logements commencés est de plus en plus élevé quand le contexte est incertain ou troublé comme actuellement.
Et avec un décalage temporel qui n’est pas constant…
Ce serait trop facile ! 🙂
Et la méthode au logis, dans tout ça ?
Ce qui est le plus drôle dans cette page officielle de statistiques, c’est la subtilité sémantique de l’encadré du haut de page et le gros pavé « METHODOLOGIE » qu’on trouve en scrollant vers la bas de page.
L’encadré du haut de page… illustre bien la certitude 😉 qui accompagne les chiffres :
=> « les autorisations augmentent »
=> « 358 200 logements ont été autorisés à la construction »
Alors que :
=> « en avril 2024, 24 300 logements auraient été mis en chantier »
=> « Le nombre de logements commencés en avril 2024 serait inférieur de 25 % »
=> « Au cours des 12 derniers mois, on estime que… »
C’est beau l’usage du français ! 🙂
Presque autant que la technique du doigt mouillé pour les estimations !
Heureusement que le pavé « Méthodologie » est là pour nous rassurer…
Qui nous explique notamment que « Compte tenu de l’impossibilité de disposer d’estimations fiables pour les logements autorisés sur la période récente, les annulations, les délais d’ouverture de chantier et les stocks restant à mettre en chantier ne sont plus publiés ni estimés. Les évolutions passées des taux d’annulation et délais sont analysées périodiquement lors de l’exercice annuel de révision.«
J’avoue ne pas CRO comprendre le raisonnement car les professionnels (logement social, promoteurs immobiliers, investisseurs institutionnels) sont dans l’obligation de déclarer le démarrage du chantier (la fameuse DOC, alias déclaration d’ouverture de chantier, qui est réclamée par les assureurs, la banque finançant le programme et les notaires notamment) ce qui ne laisse de côté que le secteur du logement individuel (enfin, pas en entier puisqu’une partie est aussi le fait de professionnels).
Et quant aux autorisations de construire, là, les bras m’en tombent (ce qui m’empêche de me gratter alors que ça me démange vraiment d’entendre ça… c’est fou, l’inconfort statistique ! 🙂 ).
On nous explique benoîtement qu’il est difficile ou non fiable de collecter les autorisations de construire ???
Alors qu’elles sont délivrées par des entités officielles (mairies, métropoles etc…) ?
Mais il n’y a rien de plus facile à collecter que ça ! Si on s’en donne un minimum les moyens !
Conclusion de cette séance statistique édifiante : le malade est bien malade et va toujours moins bien, mais le docteur est absent et ne peut même pas prendre la température car il ne sait pas où enfoncer le thermomètre ni même si celui-ci est bien calibré.
Le genre de truc à entrer dans les annales, quoi… 😉
Désespérant, je crois bien que je vais retourner voir du sport à la télé.
Plutôt que de nager dans le flou, autant s’assurer qu’on soit synchro !
Et si on profitait encore un peu de l’été ? Non mais, à l’eau, quoi !
Bonne semaine à tous ! Et vérifiez vos calculettes.
Mieux calibrées que les thermomètres ? 😉