Ah, la livraison d’un programme immobilier, c’est tout un programme !
Ben oui, vu qu’on va livrer tous les logements !
Vous ne croyez quand même pas qu’on va s’en garder quelques uns sous le bras, si ? 🙂
Asymétrie : si le promoteur livre tout un programme, chaque acquéreur, lui (ou elle), prend possession de son (unique, le plus souvent) logement.
Et ça, c’est quand même un évènement notable pour la plupart des mortels !
Comme un accouchement sans douleur pour les mamans ?
Oui, oui, enfin presque : les promoteurs ne pratiquent pas la péridurale… surtout en phase de livraison.
Personne n’est parfait ! 😉
Pour ne rien vous cacher, CRO a pratiqué la livraison sans douleur cette semaine. 🙂
Une vraie libération, au terme d’une gestation digne du rythme de vie des éléphants, l’effet lent des éléphants, contrepèterie bien connue !
Et l’occasion d’une rencontre physique (quoi que masquée, certes, COVID oblige) avec ses clients. 🙂
C’est qui « ses clients » ?
En fait, quand un promoteur parle de ses clients, c’est un raccourci.
Car les clients du promoteur sont le plus souvent aussi les clients de conseillers externes (en gestion de patrimoine, ou commerciaux, ou agents immobiliers, etc), de gestionnaires (administrateurs de biens), de réseaux bancaires parfois.
Bref, ce qui est sûr, c’est que ce client, qui a déjà vécu plusieurs interlocuteurs et entendu plusieurs histoires, est souvent un peu tendu au moment de découvrir la matérialité de son investissement et de ses choix antérieurs.
Donc, ce client, vous l’avez en principe en face de vous, en instance de jugement sur votre performance quant à son logement.
Bien sûr, il y a parfois des exceptions : des clients à qui vous livrez 2 logements (le maximum expérimenté par CRO dans son parcours perso a été de 7 maisons, à un heureux investisseur qui avait gagné au loto, pour de bon) ; ou d’autres qui paient 100% du prix, dont leur appel de fonds de livraison, et qui ne viennent pas (qu’il faut relancer 10 mn avant la livraison pour qu’ils envoient un mail stipulant qu’ils mandatent leur gestionnaire pour les représenter).
Mais le cas le plus fréquent, c’est le client à la fois craintif et plein d’espoir qui ne demande qu’à être rassuré.
Héhé, pauvre de lui, il ne sait pas CRO à quelle sauce il va être CROqué ! 😉
Et on leur fait quoi, à la livraison ?
Oh la la, plein de choses ! 🙂
En tout bien tout honneur, bien sûr. On sait se tenir, en public !
Rappelons, déjà, que cette fichue livraison a été préparée bien en amont.
Mais le jour J, à l’heure Hache, le couperet tombe ! 😉
Et, pour éviter que cela ne fasse trop mal à la tête, on propose au(x) client(s) une équipe de livraison en binôme : un représentant de la maîtrise d’œuvre et un autre de la maîtrise d’ouvrage (deux têtes valent mieux qu’une, n’est-ce pas ? 🙂 ).
Ces deux-là se partagent le boulot : en consacrant en moyenne 1 heure pour un T2 et 1h30 pour un T3 pour faire le tour du sujet. Au menu :
-
- présentation des intervenants et de la méthode prévue pour cette visite de livraison
- visite technique du logement avec explications sur les équipements et leur fonctionnement
- relevé des réserves émises (sur tablette électronique et appli spécifique)
- relevé des consommations
- mise en valeur des spécificités du programme ou de celles propres au logement (fourniture des ampoules électriques, compteurs individuels d’eau permettant un contrat direct entre l’occupant et le fournisseur sans intervention du syndic, câblage fibre optique avec emplacement pour la box dans le tableau électrique, chariots libre service en sous-sol, etc)
- test des équipements, vérification d’absence de fuite sous éviers, vasques, baignoires, bon fonctionnement des volets roulants manuels ou électriques…
Bref, le tour du propriétaire complet, avec reprise ou réalisation de joints de finition (acrylique ou silicone selon les cas) et l’accompagnement d’un peintre pour corriger les quelques petits défauts de peinture sur les supports, afin de limiter au plus serré le nombre de réserves sur le document final.
Chemin faisant, petit jeu de questions-réponses techniques, réglementaires ou administratives, car la connaissance des sujets liés à la détention ou la gestion d’un logement est très disparate (et quelques propriétaires veulent gérer leur logement locatif en direct).
En fin de parcours, tout le monde se retrouve autour de la tablette pour vérifier les réserves notées, le nombre de clés, badges ou télécommandes remis, récupérer tous ces éléments dans une grosse enveloppe et signer le procès-verbal de livraison (une clé étant le plus souvent provisoirement confiée au maître d’œuvre d’exécution pour accélérer le processus de levée des réserves quand le logement n’est pas encore occupé).
Quelques explications aussi sur le contenu de la clé USB remise en bonus : DPE (diagnostic de performance énergétique), PDL et PCE (les points de livraison électricité et gaz), les notices des équipements, les coordonnées des personnes en charge des levées de réserves, le livret du résident, l’imprimé H1 ou H2 prérempli à dater, signer et envoyer au service des impôts…
On n’oublie pas non plus le rappel des garanties et des assurances (réserves de livraison, à 30 jours, garantie de parfait achèvement, biennale, assurance dommages ouvrage).
Puis vient hélas le temps des adieux ; et le promoteur volage passe au client suivant. 😉
La livraison, c’est aussi une histoire de respect du planning !
Et de ce fameux client suivant. 🙂
Et ils sont contents, les clients ?
Comment dire : si personne ne vous met de claque et si vous devinez des sourires sous les masques, c’est que c’est bon ? 🙂
Jour de fête ou de défaite ?
La logique de la relation humaine (à part quelques cas relevant plus de pathologie que de comportement rationnel) veut que si la livraison a été correctement préparée et que si le client perçoit le souci de prendre en compte son intérêt dans l’attitude et dans les réponses à ses questions, la confiance indispensable est au rendez-vous et permet une livraison sans anicroche.
Il restera ensuite à être aussi sérieux, réactif et efficace dans le processus de levée des réserves, mais une bonne livraison (avec la prise de connaissance physique de son interlocuteur), c’est déjà beaucoup.
Le langage corporel et les regards donnent pas mal d’informations à chacun d’entre nous.
Heureusement que le port de lunettes de soleil n’est pas obligatoire… avec les masques, ça suffit ! 🙂
Encore que… pour cultiver son jardin… des lunettes de soleil… ça pourrait avoir son utilité.
Mais moins qu’une attitude et un outillage adaptés ! 🙂

Récapitulons : si la livraison est ratée, ne jouez pas les candides, ce n’est pas de la faute à Voltaire.
Et un bon gros moCROculteur sera très utile pour cultiver son jardin ! 😉
Si, si, CRO l’a lu quelque part !
En plus, circuit local et bio, ce sera du légume vertueux en ces temps sanitairement troublés.
Cela étant, tant que la paix règne sur les livraisons de logements neufs, le reste n’est que peccadilles !
Ben zut, alors, avec toutes ces histoires de motoculteur et de livraisons, vous êtes vous déjà fait livrer votre propre motoculteur ? 🙂
Pour cultiver, vous savez bien !
A chacun son sillon.
A condition de filer droit… 😉
Avant la livraison il y a (parfois) la visite cloison.
La livraison, c’est un sacré moment, la fin d’une aventure et le début d’une autre, surtout quand il y a beaucoup de réserves.
Pour l’anecdote, dans mon cas, j’ai retrouvé la salle de bain carrelé du sol au plafond avec un hideux carrelage, ils ont découvert trop tard qu’ils ont carrelé le mauvais logement… Hmm qu’est-ce qu’on fait dans ce cas ?
@ Ma2t : tiens, tiens, une (vieille 😉 ) connaissance ? Ah, le carrelage… Tant que ce n’est pas vous qu’ils ont laissé sur le carreau, vous ne devriez pas vous plaindre ! 😉
Pour l’erreur sur le carrelage, si vous pouvez prouver qu’il y a eu erreur sur le carrelage posé par rapport au choix, vous allez pouvoir négocier quelque chose. Soit une indemnité si – à la réflexion – le carrelage devient moins hideux (on s’habitue à beaucoup de choses avec une contrepartie !), soit casser et recommencer. C’est techniquement possible, mais c’est « un peu beaucoup » le souk et ça va prendre du temps : desceller les carreaux, refaire la chape, reposer des carreaux (+ délai de commande et livraison, si ce n’est pas du carreau courant…) ; entamez rapidement le dialogue avec votre vendeur ! 🙂
En effet, une vielle connaissance 🙂
Je vous confirme que le carrelage est effectivement devenu moins hideux avec le temps et après avoir négocié le changement du lavabo par une vasque. On a finalement rapidement compris que ce carrelage était une plus-value intéressante pour la salle de bain. Une vraie aubaine cette histoire.
L’aventure dans le neuf continue, nous avons réservé cette fois une maison, non plus en PSLA, mais en VEFA. Nous avons d’ailleurs peut-être contractualisé avec un de vos concurrents, il s’agit d’un promoteur Toulousain qui s’essaye au marché Francilien.
@ Ma2t : comme quoi, tout est relatif ! 🙂
Mais si vous vous mettez à nourrir mes concurrents, la vie va devenir difficile ! 😉