Les promoteurs immobiliers ont tenu leur congrès 2024 ce jeudi 27 juin.
Sur un thème bien choisi : « URGENCE LOGEMENT » .
Notons quand même l’absence de médecins urgentistes dans la salle et la non utilisation de défibrillateurs.
De fait, il subsiste assez peu de promoteurs cardiaques ; tous ceux qi avaient une faiblesse du côté des coronaires ont quitté la partie depuis longtemps.
La sélection naturelle est impitoyable. 😉
Ah, un détail : le congrès de la FPI se tenait à Marcq-en-Barœul, près de Lille.
Réflexe de bon sens : même – et surtout – dans l’adversité, il ne faut jamais perdre le nord.
Et pratiquer le sudoku ? 😉
Hé oui, c’est un basique : quand on pratique le sudoku on a forcément le nord en face.
C’est mathématique.
Ceci ne résolvant cependant en rien les problématiques contemporaines du logement neuf.
A moins que ? 🙂
Un congrès pas ordinaire
On n’ira pas jusqu’à dire que ce fut un congrès extraordinaire, car la joie n’inondait pas les visages et la conjoncture comme l’actualité n’étaient pas de nature à engendrer une franche poilade ni même une hilarité protocolaire ou convenue.
Mais n’étant pas extraordinaire, le congrès ne fut cependant pas davantage ordinaire.
On dira que le banal était banni.
Imaginez un peu :
1- un secteur en crise extrêmement aigüe
2- une dégradation continue et sévère des constantes du malade (rappelez vous : URGENCE LOGEMENT)
3- des pouvoirs publics aux abonnés absents (oui, bon, on savait depuis longtemps le désamour porté au logement mais là…)
4- un ministre longtemps espéré, mais désintégré en plein vol, ou plutôt indirectement dissous par une dissolution à 10 sous
5- et les acteurs du secteur livrés à eux-mêmes se perdant en conjectures de conjoncture
Un avantage à cette inédite configuration : un sentiment de liberté de pensée rarement atteint… 😉
Des haltères natives pour se muscler dès la naissance ?
Ouais, bon, en guise d’haltères natives, on évitera pudiquement de gonfler les biceps et de trop soigner la muscu.
Côté alternatives, en revanche, là, ça se discute.
Et ça discutait pas mal d’ailleurs. Vu qu’il n’y a plus que ça à faire : délirer et discuter !
– ouais, heu, alors moi, je crois qu’il est urgent d’attendre
– ah. Et elle est où l’urgence logement alors ?
– zut, c’est vrai. Mais comment veux-tu faire quand tu ne sais rien ?
– comment ça ? Mais on sait plein de choses ! On a la date du premier tour et du second tour des législatives, c’est déjà pas si mal !
– oui, oui, oui. Mais on ne sait pas qui va l’emporter, ni dans quelles proportions ni quel gouvernement sera formé, ni quel programme appliqué et encore moins quelles mesures pro logement pourraient être prises ???
– c’est pas faux. Mais c’est pas grave. Tu te rends compte ? Pour une fois on est libres de penser, il n’y a plus de cadre, on est autonomes !
– vu comme ça… sauf que ça ne nous dit pas comment on va finir 2024…
– à genoux. Sur les rotules, quoi.
– ni comment on va traverser 2025 !
– à plat ventre, les tripes sur le goudron si rien de positif ne se produit d’ici là.
– suppose que ce soit Macron qui gagne, on sait ce qu’il pense du logement, au moins !
– tu es sûr ? Tu as entendu son mea culpa sur le logement des jeunes ? Et les larmes de crocodile de Bruno Le Maire au sujet du logement pour lequel on n’en a pas assez fait ?
– marrant, ça, j’avais plutôt l’impression qu’il en avait fait des caisses. Dans le bashing… mais bon, du coup, ça peut pas être pire, non ?
– et le NFP et le RN, ils prévoient aussi des trucs pour le logement, il me semble ?
– oui, il semblerait, mais pas la même chose et on ne le saura qu’au dernier moment, confrontés à la réalité. Et ça ne te dit pas comment orienter ta production pour 2025.
– moi, je sais, j’ai beaucoup réfléchi au sujet… Je vais faire des kiosques à pizza. Ca marche toujours les pizzas.
– et si le secteur faiblit ?
– des kiosques à kebab, ça marche aussi, faut rester souple dans la programmation.
– et si c’est les écolos ?
– des kiosques à salades. Bio, bien évidemment.
– ah ouais, c’est pas con ton concept de kiosques...
– et toi, tu penses t’adapter comment ?
– euh, comment dire, tu voudrais pas embaucher ma femme et mes enfants pour tenir tes kiosques ? Ca permettrait de diversifier les risques et d’avoir des salaires qui rentrent. 🙂 Parce que moi…
– quoi, toi ? Tu n’as pas d’idées ?
– si, si. J’aurais bien voulu faire un EHPAD avec une section Alzheimer très développée.
– ça existe déjà, ça mon vieux !
– oui, mais le mien, il serait plus classe, genre club réservé aux élites, tu vois, un EHPAD strictement réservé aux politiciens. Je pense que le marché est énorme. Vu leurs défaillances mémorielles récurrentes…
– c’est pas couillon non plus, ton système. Et tu crois qu’on pourrait y intégrer un ou plusieurs de mes kiosques ?
– mais bien sûr, y a pas de petits bénéfices ! Avec tout ce qu’ils nous font subir, on peut bien tenter de récupérer tout doucement la mise. Et l’avantage, c’est qu’ils en mangeront tous les jours de la pizza ou du kebab, vu qu’ils auront oublié le repas de la veille !
– le programme de fidélisation ultime ! T’es un génie ! Mieux que Mac Donalds, MAX de Nazes !!! Putain, c’est beau, le marketing !!! 😉
– du coup, pour ma femme et mes gosses, dans tes kiosques, c’est bon ?
La profession à géométrie variable ?
La difficulté, dans le contexte actuel (et l’échange ci-dessous le prouve 😉 ), ce n’est pas uniquement l’adaptation des produits, c’est que la profession de promoteur immobilier va perdre beaucoup de troupes.
En période faste, quand un promoteur perdait un responsable de programmes, c’est qu’un ami et néanmoins concurrent le lui avait piqué. Une simple histoire de mercato, quoi.
Et les problèmes de personnel ne sont pas les seuls.
Par exemple, là, la conjoncture, pour aller d’un point A à un point B… Avec tous les dangers sous-jacents…
C’est super délicat pour le promoteur. 🙂
Qui peut toujours trouver plus requin que lui !
(si, si, c’est possible ; regardez du côté politique, au hasard 😉 )
Bien sûr, il est toujours envisageable de trouver des palliatifs, des solutions de bric et de broc, pour passer le Cap de Bonne Désespérance…
Bref, faut arriver à trouver des amortisseurs de conjoncture, des astuces pour sauvegarder les équilibres de base…
Et ne pas non plus sacrifier l’avenir, qu’il convient de préparer au mieux, ou au moins mal.
Or, pour en revenir aux effectifs de la profession et à la perte de savoir-faire, quand tout le monde licencie par brassées… certains reviendront peut-être, mais le risque est grand que nombre d’entre eux se réorientent.
Ce qui freinera indubitablement le redémarrage quand, bonheur ineffable et indéterminé, la conjoncture globale redeviendra favorable. Souci de riches ?
Surtout que : sera-t-il vraiment préjudiciable de redémarrer en douceur, dans ce monde de brutes ? 😉
Pour résorber rapidement le déficit criant de logements, peut-être, mais pour l’équilibre mental et financier des promoteurs, pas sûr !
Sauf pour les plus gourmands d’entre eux, comme d’habitude ?
Bah, pour l’instant on s’en fiche, on fait ceinture. 😉
Jusqu’à la semaine prochaine ?