Le déni oui oui, c’est comme un béni oui oui, mais en plus sophistiqué.
En pire, quoi ; ou en plus vicieux, si vous préférez.
Le déni oui oui, comme le béni oui oui, participe d’ailleurs bien volontiers au bal des faux-culs où son sens du faux rythme et des faux arguments s’exprime à merveille.
Dans l’histoire récente de la production de logements neufs, ce genre d’individu utilise abondamment sa fonction dominante pour asséner contre-vérités et incongruités avec l’aplomb que le fil n’a plus (le fil à plomb est en voie de disparition, comme chacun sait)…
Rien d’étonnant, donc, à ce que le déni oui oui ait les fils qui se touchent ! 😉
Et que cela génère autant de faux contacts que de court-circuits dans le cycle de production ?
Dommage. 🙁
Tous les connaisseurs du secteur sont d’accord.
Mais pas le Président ni les ministres. Sur le soutien au logement, le personnel politique tique. Et tac ! 😉
Bref, comment faire en présence de soi-disant intellectuels quand ils ne comprennent ni le fonctionnement d’un marché, ni les arguments techniques ou chiffrés, ni le rapport entre les gens et leur logement, ni même des statistiques avérées illustrant abondamment l’erreur colossale commise ?
Plus qu’une erreur, d’ailleurs, une faute. Volontaire.
Le dernier qui parle qui a raison ?
On se croirait dans une cour d’école primaire (oui, forcément primaire…) avec des raisonnements de même niveau.
Et encore, ne soyons pas méchants avec les enfants ! 🙂
Exemple : sur la séquence d’actualité récente, nous avons eu le bonheur d’entendre 2 tirades de solistes néanmoins coordonnés…
Tic et Tac ? Non, plutôt tactique. 🙂
Episode 1 : le min-histrion du logement, G. Kasbarian
En promenade au MIPIM le 12 mars, le spécialiste logement du gouvernement ( dont le nouveau slogan à la façon de la méthode Coué est « de l’offre, de l’offre, de l’offre », slogan décalé, éculé et daté ) a énoncé une première série de mesures. Presque bien.
Enfin, ce sera bien surtout s’il y a d’autres mesures très bientôt, et très différentes, parce que celles-là…
C’est un peu comme si : « Docteur, je me suis cassé la jambe, je ne peux plus marcher ! »
Et que : « Je vais vous donner un petit sirop contre la toux… »
Oui mais : « Docteur, ça me fait une belle jambe ! » . 😉
Pour en revenir à ces mesures, elles n’ont ainsi rien de critiquable en elles, sauf qu’il s’agit de mesures qui, à la fois, auraient pu être prises depuis fort longtemps et qui – surtout – sont largement à côté de la plaque pour soigner le mal actuel.
Le mal ? La faiblesse voulue et organisée de la demande.
Concernant ces mesures, leur principal mérite est de ne strictement rien coûter au budget de l’état et de faire semblant de venir au secours du malade.
L’empathie, c’est tellement beau quand c’est spontané ! 🙂
Episode 2 : Le Sinistre des Finances, par ailleurs Ministre de la Déconomie et des Mécomptes Publics
C’est magnifique de médiocrité et quasiment magique de cynisme.
Dans la même semaine, le grand désargenté de la France commence par venir pleurer sur l’échec du non respect de l’objectif de déficit public en 2023 (4.9% du PIB) « en raison de la perte de recettes fiscales en 2023 » .
Est-il drôle, cet homme ? Découvrir que les recettes baissent alors qu’il perd des milliards en maltraitant volontairement et autant un secteur non délocalisable, productif et porteur de bien-être pour la population ???
Le premier imbécile comprendrait ça, sans recours à l’intelligence artificielle… 🙂
Et, comme la découverte de moindres recettes fiscales l’a fortement perturbé, il poursuit sa semaine magique par une deuxième resucée de grosses bêtises en suivant :
Le financement de 10 000 logements locatifs intermédiaires « supplémentaires ».
C’est à dire une goutte d’eau dans l’océan, et pas forcément renouvelable, en tordant le bras aux institutionnels pour qu’ils volent à son secours. Tout un tintouin pour faire croire à une prise en charge sérieuse du sujet. Ce qui n’est pas le cas.
Et en ne résolvant rien du problème de fond, qui tient autant au niveau de production qu’aux destinataires de cette production.
Qui HLM bien châtie bien ?
Les principaux maltraités ? CRO a beaucoup entendu parler, dans la presse, du logement social parmi les victimes, sur l’air du détricotage de la loi SRU, le logement locatif intermédiaire venant mordre sur les contingents de logements sociaux.
C’est globalement vrai. Mais on reste toujours dans le cercle des institutionnels.
Or il y a bien pire que le sort des institutionnels, ce que tout le monde, et c’est à la fois navrant et effrayant, feint de ne pas voir ou ne pas vouloir prendre en compte.
Les vrais scarifiés sacrifiés sont les gens ordinaires, ceux qui aspirent à l’achat immobilier pour leur résidence principale ou pour se constituer un patrimoine locatif en vue de la retraite.
Du flingage, il y a quelques années, de l’APL accession (mal remplacée récemment par l’horreur sociétale du BRS) à l’abandon de toute forme de soutien aux investisseurs particuliers, l’orientation est claire.
=> on favorise les copains institutionnels au détriment des individus et de leur légitime aspiration d’ascension sociale (que les gens modestes s’enrichissent serait peu vertueux ?)
=> on dit que le logement est trop cher sans changer les règles de constitution du prix de revient
=> et on assèche totalement le soutien à la demande au prétexte d’économiser des sous pour l’état 🙁
Sauf qu’on fait ainsi du mal en termes de vivre ensemble, qu’on détruit des espoirs et qu’en plus on met à mal le budget de l’état par une politique de Gribouille qui détruit une recette bien supérieure au coût des mesures de soutien.
L’état ne veut plus arroser les pieds de tomate. Et croit que les fruits seront quand même là ?
Vivent les intellectuels ! 😉
Escalader le mont Ventouse ?
Les dernières déclarations des ineffables (de La Fontaine…) ministres Kasbarian et Le Maire seraient ainsi à faire pipi de rire (donc rire…jaune ! 🙂 ) si elles n’étaient aussi intensément désespérantes de crétinisme profond.
Soyons cependant nuancés. On ne sait jamais, s’ils venaient à être touchés par la Madone et changer d’avis. 😉
Jusqu’ici, le doute est en effet encore permis. Mais pas le permis… de construire.
De toute façon, que peut-on raisonnablement espérer d’une époque qui a remplacé Robin des Bois par Robin des Noix, et l’objectif de redistribution par celui de simple débouchage des tuyaux budgétaires ?
Et dire qu’on essaye partout de se débarrasser des voitures ventouses. 🙂
Et le logement qui n’arrive pas non plus à décoller… La vie est mal faite.
Vivement un appel d’air constructif !
Sur les sommets provençaux ? Comme celui… du mont Ventouse ? 😉
Allons, courage, une semaine de moins à attendre jusqu’au redémarrage de l’activité !
En attendant, soignez vous bien.
Mais sans ventouses ! Faut pas exagérer… 🙂