Y a plus d’saison !
La presse se gargarise des bons chiffres de l’immobilier en cette rentrée de Septembre.
C’est bientôt l’automne et on nous parle du printemps de la promotion immobilière….
A en croire les articles, le temps est au beau fixe et tout va pour le mieux.
La machine serait en parfait ordre de marche.
Et tous les écrous sévèrement boulonnés ?
Ben non, on utilise plutôt des rondelles. Et comme chacun le sait :
Une rondelle ne fait pas le printemps ! (CQFD 🙂 )
Le problème avec les rondelles, c’est qu’elles ne garantissent rien par elles mêmes.
Elles se contentent d’accompagner un système. A le caler.
Mais si la mécanique est branlante, une somme de rondelles, c’est comme empiler des zéros sans aucun chiffre significatif devant.
Ca ne nous fera pas une somme rondelette ! 😉
Les bons chiffres du neuf
Vous pouvez faire le tour de la presse ou des institutions.
Que ce soit le communiqué de la Fédération des Promoteurs Immobiliers ou l’article du Monde (par exemple), on nous confirme l’amélioration sensible des chiffres (permis de construire, mises en chantier, ventes de logements neufs).
Ventes (réservations nettes) de logements neufs au 1er semestre 2016 : + 22.7 %
Et, pour une fois, une progression sensiblement équivalente sur les 2 principaux segments (investissement locatif et accession à la propriété), qui serait le signe de la bonne santé retrouvée du secteur.
Santé évidente à l’instant T, mais sans doute moins solide qu’il n’y paraît sur le fond et sur la durée.
Question de facteurs qu’on ne peut pas toujours suivre à la lettre ! 🙂
Et en gardant dans un coin de la tête – pour plus tard – la possibilité que certains chiffres ne soient pas aussi fiables qu’on voudrait nous le faire croire (rappelez vous notre conversation sur les accommodements de méthodes statistiques des chiffres du logement, supposés redresser une collecte imparfaite).
Solide, l’immobilier neuf ?
C’est à dire que… quand on a recours aux rondelles pour faire croire au printemps… l’écrou et les couleurs, c’est tout relatif !
Sur le papier, le statut de l’immobilier apparaît actuellement solide.
Mais l’immobilier, ce n’est pas que du papier !
A moins qu’après les maisons en pierre, en bois, en paille, certains petits cochons ne veuillent nous faire croire au succès de la maison en papier.
CRO nase, pas crédible ! 😉

Bref, si on fait abstraction du papier et de la théorie, en pratique, il y a 3 facteurs qui en conditionnent un 4ème. Et un boulet constant qu’il faut traîner, en 5ème considérant.
Pour les 3 premiers : les taux d’intérêt, le dispositif d’investissement Pinel et le PTZ.
Le quatrième : la psychologie de l’acheteur.
Avec une question : quelle maîtrise de ces facteurs ?
(nb : le 5ème considérant est le boulet de la politique du logement en France, bien sûr)
Durée de vie des facteurs favorables de l’immobilier neuf ?
Pour le Pinel et le PTZ, c’est très simple : leur CDD se termine à la fin de l’année.
Il faut donc les renouveler, ce que le Président de la République et la Ministre du Logement ont annoncé de concert il y a quelques mois.
Pour franchir l’obstacle, il suffit donc de faire voter par le Parlement ces dispositions dans le cadre de la prochaine Loi de Finances.
Ce qui n’est – par définition – pas encore fait mais devrait l’être car il est difficile de casser une dynamique positive juste avant les élections (même si les majorités fragiles ou les processus de primaires ajoutent leur petit lot d’incertitudes à la démarche).
Dommage que ce volet purement législatif, prévisible et maîtrisable n’ait pas été sécurisé l’année dernière….
Reste également la logique de pérennité au-delà du 31-12-2017 car le nouveau pouvoir devra se positionner.
La visibilité est donc, grosso modo, d’un an.
Pour les taux d’intérêt, le maître du jeu est la BCE et c’est sans doute le facteur déterminant (tant pour l’équilibre budgétaire du pays que pour les capacités d’emprunt et de remboursement des ménages acquéreurs).
On nous disait il y a peu que 2 % était un plancher absolu ; certains taux sont maintenant en-dessous de 1.50 et en route vers les 1%, voire moins ?
La lisibilité est médiocre et la maîtrise incertaine, et pourtant le consensus est celui de taux durablement faibles.
Mais que veut dire durablement (6 mois, 1 an, 2 ans ?) dans un monde en mutation accélérée et qui cultive de ce fait au plus haut point la logique du court terme ?
Si quelqu’un a la réponse, je suis preneur ! 🙂
Une petite pensée pour une sortie juste après la rentrée ?
C’était couru d’avance. Enfin… marché d’avance.
Car comment rester quand on se met En Marche ?
Mais au moins sa sortie – en marche avant ? – aura le mérite d’une clarification indispensable aux déficients auditifs.
Parce qu’entre Soeur Emmanuelle et faux frère Emmanuel, la confusion était aisée, faux nez tiquement parlant s’entend…
Alors, au revoir Emmanuel, mais fais bien attention !
Parce qu’une longue marche quand on a les orteils à l’air, ça peut se révéler douloureux !
Quand on n’a pas CRO l’habitude… 😉
Et nous on est bien contents, parce qu’on garde précieusement notre ministre de tutelle.
C’est si bon de subir le joug d’une Emmanuelle !
Quand les chiffres sont positifs… 🙂
Rentrée, Sortie, sur place, en marche…
Vous savez où on va, vous ? 😉