On ne peut pas toujours louer vos mérites.
Et tout le monde n’est pas à vendre.
Pour les statistiques du logement neuf, c’est plus complexe.
Entre les ventes et les mises en vente, quand l’une dévisse, c’est du vice.
Quand c’est les deux, c’est un tour de vis.
Et vis et vers ça. Et versatile parfois…
Ainsi va le monde du neuf, inconstant, fragile et pourtant implacablement logique !
A ce point là ? 🙂
Comment s’étonner, en cette fin de période de sieste nationale, qu’un grain de sable s’échappe des espadrilles pour gripper la mécanique du logement neuf ?
La confusion entre maillot et mayo s’estompant rapidement à la rentrée, comme le bronzage du choc d’offre promis, il faut bien reconnecter rêve et réalité (d’oreiller ?).
Et parler chiffres. 🙂
Deuxième trimestre 2018 : MEV à te faire voir ?
Petite précision : en langage promoteur, MEV signifie Mises En Vente.
Et MEV à te faire voir, c’est simplement qu’on veut vous montrer les mises en vente de logements neufs, bien sûr ! 😉
Rooooô… vous aviez imaginé que CRO vous envoyait vers d’autres zoo rizons ? 🙂
Foi d’animal, il s’en gardera bien ! 😉
Non, non, plus prosaïquement, ces statistiques du deuxième trimestre sont intéressantes en tant qu’étape, car elles illustrent la « progression » régressive du réapprovisionnement du marché du logement neuf.
En matière de choc d’offre et d’ELAN généralisé, il y a encore beaucoup de travail, surtout si on laisse régulièrement Bercy mettre le bazar dans ce qui n’en a pas besoin et qui rapporte tant à l’état.
Donc, voilà ce qui nous est rapporté, en résumé :
- les ventes progressent globalement (un peu) par rapport à 2017, au profit du collectif et au détriment de l’individuel
- dans ce panorama général, les zones B2 et C (agglos moyennes et secteur « rural ») améliorent légèrement leur score, ce qui est quasi anecdotique sachant qu’elles ne pèsent ensemble que 15 à 16 % des réservations
- tandis que les zones hyper urbaines A et Abis (Paris, une grande partie de l’Île-de-France, la Côte d’Azur et la zone frontalière suisse) font un joli score à +10.2 % tandis que le flop trimestriel est celui des autres grandes agglomérations de province B1 à -10.3 %
Restent les mises en vente, qui nous intéressent aujourd’hui :
- A et Abis : plouf à –7.2 %
- B1 : plouf plouf plouf à –20.6 %
- B2 : plouf à –6.7 %
- C : plouf à –11.9 %
Bref, un immense choc d’offre généralisé ! A rebours….
Un mécompte à rebours, nouveau concept officiel ?
En clair, le signe moins est de rigueur partout. Et la rigueur, c’est moins.
Ca tombe bien, en plus ! 🙂
Heu, non, en moins…
Mais comment se fait-ce ? Pas de cul chance ?
Si la chance est la fille du bonheur, j’aime autant croire que son absence n’a aucun lien avec la chute généralisée des mises en vente.
La marche à vent est enclenchée, sauf qu’elle manque de souffle. 🙂
En gros, ce que l’on disait déjà est toujours d’actualité et les raisons de ne pas faire mieux s’accumulent :
- recentrage Pinel et PTZ, plus restrictif
- épisode (non terminé) de la baisse de loyers HLM pour économiser sur l’APL, avec les retentissements sur les capacités d’investissement des organismes HLM et sur l’équilibre de gestion + les prix d’achat des ventes en bloc (VEFA promoteurs)
- ralentissement proportionnel et parallèle de l’offre privée otage des programmes mixtes non financés par défaut d’acquéreur HLM
- augmentation des prix de vente aux particuliers (foncier rare et politique malthusienne des collectivités, coût des travaux en hausse, péréquation du manque à gagner des VEFA HLM, au prix de plus en plus décorrélé de la réalité)
- prudence cynique et coupable de collectivités dont certaines (la plupart ?) ont davantage en tête la proximité des élections municipales de 2020 (la production d’immobilier neuf étant un cycle lent) et l’ardent désir de la réélection que le souci de voir les grues se multiplier sous le nez d’associations de quartier dont la logique NIMBY (Not In My Back Yard = ne pas construire près de chez moi) s’appuie sur de faux arguments écolos à la petite semaine.
Bref, tout va bien puisque c’était prévisible ! 🙂
Analyse et tendance : Ministère et boules de gomme !
Ben oui… il faudra attendre un peu la parution de l’intégralité de la loi ELAN en version définitive pour en estimer la portée réelle et les améliorations apportées par le Ministère par la suite.
Portée probablement déceptive.
Sinon, faisons nous à l’idée que la forte baisse « universelle » des mises en vente de ce trimestre promet inéluctablement une baisse des ventes, car moins de nouveaux produits et à des prix plus élevés que les précédents, c’est forcément moins de réservations à venir, dans les deux trimestres qui viennent.
Comment vendre ce qui n’existe pas ? Tatras… 😉
Ce qui ne veut pas dire pour autant que les opérateurs (sauf ceux qui ne regardent que les volumes et les pourcentages de parts de marché) ne tireront pas leur épingle du jeu. Si si. 🙂
Car moins de programmes en commercialisation, c’est aussi (à taux d’intérêt et système fiscal constants) moins d’offre pour un potentiel de prospects globalement invariant, et donc – programme immobilier par programme immobilier – une capacité correcte à commercialiser l’offre réellement disponible (celle qui aura eu son permis, sans recours des tiers en cours, avec des coûts de travaux compatibles et avec une VEFA HLM bouclée, notamment).
Pour les statistiques et en grandes masses, en revanche, on sera à coup sûr moins généreux dans les 6 mois qui viennent !
Même si, individuellement, on ne vit pas de statistiques . 🙂
De toute façon, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, et ça aussi, c’est une donnée connue et universelle !
Et, comme ce n’est pas du tout la fin des haricots…
En CRO, quoi ! 😉

Comme quoi… il faut toujours regarder vers le haut quand on veut surmonter une difficulté !
On y trouve parfois motif d’espoir et coin de ciel bleu.
Et les haricots, tant qu’il en reste, il faut savoir les apprécier… 😉
Bonne semaine à tous !
Et prenez en de la graine. Géante… 🙂