J’aime bien les gâteaux à la crème.
Ceux aux fruits ou au chocolat aussi d’ailleurs. 🙂
Mais les tartes à la crème du logement sont plus lourdes à digérer. 🙁
Vous savez, ce genre de contre-vérité absolue mais tellement bien présentée, comme une évidence pour petits enfants ?
Voilà, ça c’est une tarte à la crème, industrielle a priori, et c’est vrai qu’il y en a qui se perdent…
Des tartes. A la crème. Parce qu’elles ne sont pas aux fruits… du hasard.
Stratégie, stratégie, quand tu nous tiens ! Tu ne pourrais pas nous lâcher ? 😉
Quand on dit une bêtise à voix basse, c’est une bêtise.
Quand on la dit avec un mégaphone, ça devient plus intelligent ?
Non. C’est comme faire une faute d’orthographe.
Quelle que soit la taille du stylo… faut savoir respecter la langue.
Et parfois… savoir la retenir ? 🙂
Industrialiser les processus de construction, vraiment ?
Au hasard (bien organisé 🙂 ) des lectures de fin de semaine, un article vient de me titiller la rétine.
Un dirigeant de grand groupe immobilier, interviewé dans un (le ? 😉 ) journal de référence du secteur de la construction y professe ses credo ré mi fa sol la si do.
Jolie petite musique corporate, classique au demeurant, sauf une affirmation assénée avec la tranquillité d’un missionnaire empli de cette certitude : l’industrialisation des processus comme solution évidente pour faire baisser les coûts de la construction.
Ah… c’est vrai que ça peut paraître une bonne idée. A première courte vue. 🙂
Industrialiser, rationaliser, la logique de la production hyper organisée et si possible en grande série serait donc la voie royale pour infléchir les prix de revient de la construction vers le bas ?
Comment dire… dans l’espace ou dans l’aéronautique, tout est super industrialisé. Les prix sont-ils bas ?
Non.
Pourquoi ? Parce que la concentration des acteurs (quel qu’ait été le processus qui les a conduits là) fait qu’il n’y a aucune raison de se faire du mal.
Quand est-ce que les prix du pétrole sont au plus haut ? Quand ils sont manipulés par un cartel réduit de producteurs, quels que soit le motif ou les circonstances invoqués.
Donc, la petite musique de l’industrialisation… si elle doit rimer avec concentration, n’est qu’une perte de lucidité ou le rêve éveillé d’un acteur pensant faire partie du futur quarteron d’intervenants bénéficiaires du nouvel éco (ou égo ? 🙂 ) système…
Faire baisser les prix de sortie des logements ?
C’est CRO rigolo ces histoires de baisse des prix.
Vouloir les circonscrire au seul prix de revient des travaux.
Alors que le prix du foncier, l’impôt déguisé de la péréquation, l’impôt réel de la fiscalité immobilière, le poids des frais de commercialisation représentent autant de pistes bien réelles et aussi conséquentes.
Mais sur ces sujets, parfois pudiquement évoqués récemment, on est toujours tout nus, à poil.
Rien de bien concret à se mettre sous l’Adam, quoi ! 🙂
Vous reprendrez bien une petite feuille de vigne ? 😉
(mais non, pas une vignette ! stop à la fiscalité !)
Pourtant, mis bout à bout, tous ces facteurs seraient sans doute très significativement utiles à une détente des prix de revient globaux et donc à une démocratisation des prix de vente.
Mais, toucher à ces leviers donnerait le même avantage à tous les acteurs de la filière et pas uniquement aux mammouths de la profession.
C’est super CRO mignon les mammouths… 😉
Parfois un peu encombrants, certes, et pas toujours délicats, mais… tiens, à propos de délicatesse et de maîtrise des prix…
Il courait de cela quelques siècles une vieille blague sous forme de contrepèterie à propos d’une chaine d’hypermarchés préhistoriques, dont certains ancêtres ( ! 😉 je sais, j’exagère ) se souviennent sûrement.
Ne jamais confondre : « Mammouth écrase les prix et Mamie écrase les prouts » .
Quand on vous dit que l’argent n’a pas d’odeur… 😉
(et pardon à toutes les mamies, pour les mammouths on s’en fout, ils ne savent pas lire 🙂 )
Ou leur seul coût théorique de construction ?
Parce que si l’on s’intéresse vraiment à la maîtrise des prix de revient, à leur pérennité et à leur généralisation sur les territoires, c’est d’abord de diversité qu’il doit s’agir.
Que se passe-t-il quand vous construisez un immeuble de 10 étages ? Ca coûte plus cher qu’un immeuble de 2 étages.
Normal pensez vous, car c’est plus technique, plus complexe, plus lourd en moyens de levage et autres ? Oui, c’est vrai.
Mais ce n’est qu’une partie de la vérité : beaucoup d’entreprises savent faire des immeubles de hauteur modeste mais peu savent « grimper dans les tours » ! 😉
Donc, faire jouer la concurrence sur certains types d’ouvrages (surtout en période de surchauffe de l’outil de production), c’est quasiment impossible.
Vœu pieux.
Autant rester couché alors ? Oui, dans son vieux pieu… 🙂
Au lit soit qui mal y pionce ! (CRO a presque honte… 😉 )
Par ailleurs, dans bien des domaines, on entend très régulièrement que la justice a sanctionné des ententes d’industriels. Pourquoi ?
Parce que c’est possible. Comment ?
Parce qu’ils ne sont pas très nombreux à dominer le marché.
Du coup, le vrai remède n’est pas d’industrialiser « à l’ancienne » mais bien au contraire de démocratiser au maximum les voies et méthodes d’une construction accessible.
Sans endosser un costume qui n’est pas le sien et sans travestir la réalité.
Par exemple, un homme n’est jamais un léopard, sauf… peut-être… un certain type de léCROpard ? 😉

Pauvre léCROpard, encore un qui croit que l’habit fait le moine…
Hors sujet ! 😉
Car l’industrialisation en tant que telle n’est pas le sujet. Le sujet, c’est :
Ne pas favoriser – par une réglementation aveugle ou hypertrophiée – une filière au détriment des autres (béton, bois, acier, bio sourcé etc…) de manière à laisser le choix de la conception. Et de la réalisation sur le terrain.
Ne pas non plus exclure du jeu les artisans ou PME modestes de la construction qui irriguent les territoires.
Et ne pas obliger ces acteurs à recourir à des solutions industrialisées « clé en mains » , car alors la plus-value de tous sera captée par un seul ou quelques élus (industriels ou distributeurs), ce qui est d’ailleurs déjà en partie le cas aujourd’hui mais ne doit pas s’aggraver.
Il faut ainsi absolument éviter tout ce qui donnerait trop de pouvoir ou d’influence à un type d’acteur ou de filière ou de méthode, car seule la diversité des processus et des entreprises sur le terrain leur donnera liberté, indépendance et maîtrise, garanties d’une certaine transparence de constitution du prix de revient.
Mais alors, faut rester préhisto ?
Oh, là… faut pas CRO tenter le cro-magnon qui sommeille en nous ! 🙂
Mais non ! Comment pouvez-vous penser, ça ???
Faut s’inscrire dans l’air du temps, recourir à la 3D, produire en ateliers des sous-ensembles (mais en veillant à ce que de petites unités artisanales ou industrielles locales puissent intervenir) ; bref, rendre plus intelligente et plus propre (mais pas plus dépendante, l’écueil est là) la chaîne de production du logement.
Et préparer en amont les chantiers comme jamais avant.
Mais, (comme toujours ? 🙂 ) rendre ce progrès technologique accessible à tous et même aux « petits faiseurs » pour faire avancer l’ensemble de la filière et ne pas sur-avantager les mastodontes de l’ingénierie, de l’industrie, de la distribution, de la construction ou de la promotion immobilière.
(si vous faites le parallèle avec les géants de l’agro-alimentaire ou de la grande distribution, ça vous parle mieux ?)
En résumé, du progrès pour tous ou sa captation par quelques uns ?
(avec les flux financiers qui l’accompagnent…)
Zatizecouechtieune !
(en anglais phonétique, Shakespeare n’était pas né au temps des CROs… 😉 )
Il y a des interviews, comme ça, qui déclenchent de vieux réflexes reptiliens d’auto-défense… C’est CRO bête.
Allez savoir pourquoi ! 😉
Bonne semaine à tous les hyper rationalistes.
Et aux rêveurs aussi ! 😉
Je le pensais comme vous et j’ai changé d’avis après avoir assisté à une conférence sur la construction hors site organisée par le bureau de contrôle BTP Consultant.
Les pays anglos saxons sont entrain de s’y mettre sur les hôtels, Ehpad et résidences de tourisme avec des fabrications en pologne et en chine.. La marche disruptive pour l’appliquer au logement risque d’arriver plus vite que prévue !!
@ Drevon : ce n’est pas tant le principe d’une industrialisation qui pose problème, mais sa nature et la capacité de la filière construction à rester diverse afin d’éviter la captation d’un savoir-faire ou d’un procédé dominant par quelques uns seulement. Sinon, il est certain, effectivement, que certains ensembles ou sous-ensembles de logements ou d’immeubles vont être industrialisés ou réalisés sur place par des machines. Mais dans quelle proportion, par quels acteurs et à quel prix, c’est ça qui sera intéressant. A suivre… 🙂