C’est un sujet souvent à rides. Et aride.
Vu qu’on s’en fait souvent, sans que ça nous déride franchement.
La consultation des entreprises, c’est du sérieux, un moment de vérité.
Avec des choix à faire, des arbitrages à rendre. Techniques, humains et financiers.
Des partenariats éphémères (ou pas ?) à nouer, le temps d’un ou plusieurs chantiers.
Un mariage à l’essai avec un côté loterie, pas forcément lié au statut de loto entrepreneur ! 🙂
Bref, il s’agit de ne pas faire n’importe quoi…
Dans la bouche des clients, c’est souvent plus une affirmation qu’une question.
« Bien sûr, vous travaillez toujours avec les mêmes entreprises » , ou alors « vous connaissez bien toutes vos entreprises » ?
Ben, non, deux fois non. 🙁
Par la magie de la consultation. Et pas forcément de manière volontaire.
Une consultation sans docteur
Un chantier n’étant pas une maladie (enfin, tant qu’il n’a pas débuté ! 🙂 ), il n’y a pas d’ordonnance et pas de médecin.
Cela étant, s’il existait une prescription miracle chez un spécialiste, il y a longtemps qu’il aurait fait fortune… Et j’aurais pris un abonnement ! 🙂
Chaque chantier étant une aventure au long cours, il faut donc bien peser le choix des intervenants.
Et comme la consultation s’appelle aussi « appel d’offres » , il ne suffit pas d’ouvrir la consultation ou de lancer l’appel d’offres pour réussir à tout coup.
Car il y a offres et offre, celles que vous allez peut-être recevoir et celle que vous voudriez avoir reçue, pour la retenir. 🙂
Donc, après la phase de mise au point du Dossier de Consultation des Entreprises (alias DCE), la consultation est lancée et, 3 à 5 semaines après, la date de remise des offres étant dépassée, le dépouillement exhaustif avec ouverture des enveloppes et analyse des offres par le Maître d’œuvre et le Maître d’ouvrage peut commencer.
Bien sûr, entretemps, ce tandem aura pris la précaution d’appeler ou de faire quelques mails ou sms personnalisés pour s’assurer d’un maximum de réponses qualifiées.
Oui, mais… on n’est pas à l’abri d’une cochonnerie de dernière minute ! 🙂
Le moment de la découverte
Le moment de l’ouverture des plis (on appelle aussi parfois comme cela la sortie de l’offre de son enveloppe) peut parfois décoiffer.
A cause de la mise en plis ? 😉
Mais oui ! Car ce sont les entreprises et les entrepreneurs qui ont l’initiative :
- celui qui est trop chargé sur son planning / carnet de commandes ne vous aura pas répondu, ou répondu avec un prix stratosphérique (histoire de pouvoir encore sous-traiter avec marge).
- celui qui ne vous connait pas ou ne vous apprécie pas ou qui a des griefs à l’égard de votre maître d’œuvre, idem.
- il va y avoir des lots (des corps d’état) pour lesquels vous n’aurez pas ou peu de réponses (aïe… reconsulter ou faire chauffer le téléphone) et d’autres, parfois moins stratégiques, où l’abondance de candidatures n’apportera pas grand chose.
- vous recevrez des offres d’entreprises ayant une réputation moyenne, d’autres de parfaites inconnues (parfois de bonnes surprises) et d’autres, les plus agréables, d’entreprises connues et appréciées avec lesquelles vous avez déjà fait un bout de chemin sur d’autres programmes dans une satisfaction partagée.
Pour autant, dans ce dernier cas, il va quand même falloir vérifier que vous aurez la bonne équipe avec un encadrant efficace (car toute entreprise peut avoir plusieurs équipes et plusieurs chefs d’équipes à la compétence variable), ce qui en cas de réponse négative vous conduira à un arbitrage décisionnel : non /// ou oui avec connaissance de ce risque /// ou encore décalage du démarrage de chantier (quand on peut, cf dates de livraison annoncées au client, année civile de livraison pour le Pinel etc… pour avoir la ou les bonnes équipes).
Et bien sûr, en parallèle de l’analyse qualitative des réponses et de leur conformité au cahier des charges technique (CCTP), le petit jeu de la saisie du montant des offres sous Excel qui va rapidement vous indiquer si vous allez rentrer dans votre enveloppe budgétaire ou pas.
Adrénaline, quand tu nous tiens…. 🙂
Car les promoteurs étant des gens fondamentalement désintéressés… travaillant uniquement pour la beauté du geste et se nourrissant de l’air du temps, le recours à Excel n’est bien sûr qu’une formalité inutile ! 😉 😉 😉
(mais tais toi un peu CRO, t’es pas crédible ! Ah, bon, ça se voit ? Zut… 🙂 )
Mais tellement rassurante !
Et celui de la décision
En toute logique, il va falloir répondre à des contraintes convergentes, et donc :
- rentrer dans le budget
- trouver des équipes capables de tenir le planning (démarrage et délai global d’exécution)
- s’assurer que ces compagnons de route sont fréquentables en termes de qualité du travail, de respect des règles sociales, fiscales et de sécurité et présentant une certaine fiabilité financière (pas la peine de faire semblant de se faire plaisir en bouclant une liste théorique sous Excel à l’instant T si c’est pour constater un abandon de chantier ou un dépôt de bilan en cours de route…).
Avant l’arbitrage définitif, il va donc falloir demander des renseignements bancaires et vérifier la réputation ou le savoir-faire des entreprises quand elles sont peu, mal ou pas connues du tandem Maître d’ouvrage / Maître d’œuvre.
Histoire d’éviter un tour de cochon si l’une d’entre elles ne construit pas assez bien ou n’a pas les épaules assez larges…
Car l’étroit petit cochon, ça va, hein, on a déjà donné ! 🙂
Pas vrai, mon CRO ?
C’est vrai que dans le passé, des cochons… on en a connu 3 petits très célèbres qui ne construisaient pourtant pas tous très solidement. 😉

Surtout dans les filières expérimentales en matériaux bio-sourcés ! 😉
Faut dire, quand on expérimente, il y a souvent un loup ! 🙂
En fin de compte, et pour répondre à la question fréquente de nos clients sur le choix des entreprises, dans l’offre et la demande d’un chantier, il y a d’abord des offres.
Et ensuite, on fait au mieux, en fonction des circonstances !
Qui vivra verrat ! 😉 Grouink !
Et bonne semaine…
Merci pour l’ensemble de vos articles.
@ Yomoi : de rien ! 😉
Bonjour,
super intéressant, on comprend mieux pourquoi certains promoteurs locaux ou même nationaux avec une super réputation en arrivent malgré tout à avoir des problèmes pour livrer dans les delais.On se rend compte qu’il peut être très difficile de trouver les bons artisans.
J’ai une question vous dîtes « il va donc falloir demander des renseignements bancaires »
concrètement, quels renseignements bancaires « osez-vous » demander?, ce sont des pratiques courantes dans la profession ?
Merci super blog
@ Bibi75 : avant de démarrer un chantier, on peut demander à sa banque des renseignements bancaires sur les partenaires (fournisseurs) envisagés. C’est vrai dans tous les métiers, par exemple pour limiter les risques d’impayés ; mais dans le cas d’un chantier, du point de vue promoteur, c’est pour éviter de se faire planter par une entreprise trop fragile financièrement pour aller au bout… ce qui est très compliqué à gérer en planning et financièrement.