La complainte du promoteur

Promoteurs et programmes 2 commentaires

cropompeDire que les temps sont durs pour la profession de promoteur est globalement vrai.

Les derniers chiffres nationaux ne sont pas spécialement brillants. Même si les situations, selon les régions et les produits proposés à la vente, sont fortement contrastées.

Heureusement, il n’y a pas que les résultats ou les chiffres dans la vie !

Il y a aussi ce sentiment diffus et languissant d’une fin d’Automne sans relief.

Comme un petit goût de spleen. Et cette question lancinante…

Quelle thérapie adopter ?

 

C’est la puissance du contexte qui impose la réponse. Soigner le mal par le mal.
Loin de déchanter, le promoteur doit évacuer son malaise en musique. Disperser la pression par l’expression. Artistique. Musicale.
Les chants désespérés étant les chants les plus beaux, il peut ainsi a minima espérer se défouler voire même sortir le tube du moment qui le transformera en artiste reconnu. 😉

Car c’est de notoriété publique, les promoteurs connaissent la chanson !

Sans être des maîtres chanteurs, bien sûr. Ca se saurait ! 😉

Franchement, les promoteurs sont-ils bien portants ?

Mais bien sûr, les promoteurs vont très bien. Ils s’adaptent à tout.
Et on ne va pas passer tout son temps à se plaindre !
Si ? Ah bon…  😉

Alors, pour dynamiser les plaintifs professionnels et congénitaux, j’ai réfléchi aux paroles d’un nouvel hymne national, « la complainte du promoteur » destiné à permettre de garder le sourire en périodes de basses eaux (à fredonner sur l’air de la chanson d’Ouvrard « Je n’suis pas bien portant »).
Je donne le la. Là. Enfin…. en dessous. 🙂

Depuis que je suis promoteur,
On va se le dire entre nous,
J’ai un tigre dans le moteur,
Le pauvre est devenu tout mou,
Là, il faut qu’je vous explique
Le motif de l’instant critique….

J’ai la foi qu’est plus là
L’ PLS en détresse
L’PTZ qui décède

L’PLU vermoulu
L’accession tout au fond
Et la marge à la marge
Le chantier démonté

Le foncier défoncé
J’ai le spleen qu’est pas clean
Le remords bien trop fort
La thermique qui me pique
La technique pas pratique
Les labels qui s’emmêlent
La ministre qu’est sinistre
J’ai la vente toute en pente
La précom c’est tout comme
Le prix d’vente en détente
Le social qui s’emballe
Le privé entravé
Et les coûts bien trop fous
Et l’avenir quel soupir…

Ah ! Bon Dieu, qu’ c’est embêtant d’avoir une tête à claques,
Ah ! Bon Dieu, qu’ c’est embêtant, je suis trop bien portant !!!

Avouez qu’avec une telle ritournelle, il y aurait sûrement matière à introduire le débat sur de nombreux sujets d’actualité sur un mode non conflictuel, du genre « j’suis promoteur mais je me soigne ». 🙂

Tout va très bien, on vous dit !

Donc tout va bien. Dans le meilleur des mondes.
Si, si et d’autres l’ont dit avant moi !

Comment garder son équilibre quand on est promoteur
Pour éviter de tomber de haut, le plus simple c’est encore de rester à plat ventre !

Rassurez vous, je ne vais pas vous infliger un deuxième remake de chanson dans le même article ! (il faut que je garde des cartouches !) 🙂

Mais à part ça, il faut que je vous dise, je déplore un tout petit rien….

C’est ça que j’aime bien dans la parabole de « Tout va très bien Madame la Marquise ».

La banalisation d’un drame par l’annonce édulcorée et graduelle des différents évènements qui le composent.

Le Marquis qui met fin à ses jours, le château qui brûle, les écuries itou et la jument grise décédée, en commençant les annonces par la jument.

Dans l’immobilier, c’est le renoncement aux 500 000 logements immédiatement, le report de l’objectif en fin de mandat, la prise de conscience de la dégringolade et le rideau de fumée de la consultation des professionnels sur les moyens de gagner du temps sans rien faire résoudre efficacement la crise du logement.
La chute de l’investissement locatif et de l’accession à la propriété en corollaire.
Et quelques dispositions de la loi ALUR pour bloquer tout ce qui fonctionne encore en point d’orgue.

Histoire d’être sûr que le malade mourra guéri et en paix avec la bonne conscience (pas la sienne, ce serait trop simple) des pouvoirs publics.

Car n’en faire qu’à sa tête en enfonçant avec méthode et constance tous les planchers de construction à la baisse année après année et en confondant idéologie et idées aux logis ou idéaux logis prouve au moins une chose.

Que si suffisance et morgue sont synonymes, le deuxième sens de morgue pourrait bien sonner le glas des espoirs du secteur en les enterrant.
A moins d’une souhaitable, improbable, salutaire et rapide réaction ?

Croisons les orteils !

 

Bon, et si on faisait un petit concours ?

Celui ou celle qui nous fait en commentaires le plus beau couplet pour compléter celui de l’article sur l’air de « Je n’suis pas bien portant » gagne un dessin original de CRO signé par l’artiste.
OK ?  🙂

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2 réflexions au sujet de « La complainte du promoteur »

  1. Qu’est ce que ça fait du bien de rire un peu, même sur des sujets sérieux ! Alors je reprends volontiers ces quelques strophes en cœur, pour apporter à tous ces petits malheurs un peu de bonheur ! A bientôt.

  2. Merci, merci, et si vous voulez écrire quelques lignes ne vous privez pas. Je ne suis pas gourmand en droits d’auteur ! 😉

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