Eux, ils aiment bien quand on leur parle.
C’est même leur activité favorite pendant leur congrès annuel.
Une ministre du logement, un premier ministre et les voilà tout guillerets.
Remarquez bien, à leur place je serais pareil, comme un gosse à la veille de Noël.
C’est comme ça quand on croit que le Père Noël existe ! 😉
A dire vrai, j’ai déjà été à leur place. J’ai fait partie des croyants. Pour de bon.
C’était au siècle dernier (12 ans d’une vie antérieure 😉 ) mais je me rappelle encore de la tentation de sieste qui me saisissait les paupières en écoutant les discours.
Comme un sénateur après le repas de midi.
A vous désespérer de la République….
Faut dire que le Père Noël, il arrive un âge où il finit par vous décevoir !
C’est quoi un congrès HLM ?
Ben, c’est comme un congrès des promoteurs mais en version XXL.
C’est plus. Plus long, plus officiel, plus gros, plus fréquenté, plus riche.
Plus riche ? Ben oui, loger les pauvres n’oblige pas à l’être. Y a un minimum… 🙂
Donc, on y trouve des ateliers, des débats, des discours et une grosse exposition technique.
C’est même – mis à part Batimat, sauf que Batimat c’est tous les 2 ans – la plus grosse expo technique annuelle en France avec des exposants du monde du bâtiment et de la prestation de service orientée logement.
Autant de maîtres d’ouvrage réunis au même moment au même endroit, ça vous ouvre des perspectives alléchantes, ce qui confère aussi un petit côté « marchands du temple » à cette expo.
Mais le clou du spectacle, c’est quand même l’intervention du ministre de service.
Avec tout un monde suspendu aux lèvres de la puissance publique.
La bonne parole jaillira-t-elle ?
Lyon 2014 : un congrès HLM tout en retenue ?
Sur le thème de « le Père Noël a-t-il été généreux cette année », vous lirez vous même l’intervention de Sylvia Pinel (non pas deux fois pour moi, merci !), alias la mère Noël.
Et vous apprécierez le complément de Manuel Valls cité par Le Point (source AFP) dans le rôle du Père Noël.
Au total ?
Un binôme de Noël 3 mois avant la date officielle, c’était quand même un indice !
Pas grand chose à se mettre sous la dent, mais l’Etat peut-il et doit-il encore faire beaucoup sur ce terrain ?
Au-delà du blabla et du bruit de fond habituel, je n’ai retenu que quelques tendances :
- la propension de l’Etat à s’attribuer le mérite de nouveaux objectifs ou produits, sans nouveaux moyens en face, en faisant supporter à la solidarité inter HLM (la fameuse mutualisation) le poids de leur financement : exemple évident, le « Super PLAI » rejeton du PLAI moins cher que son Papa (5 000 Super PLAI par an pendant 3 ans)
- la capacité à vouloir transformer une non régression en grande victoire (comme la prorogation de la durée d’exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties de 25 ans, qui aurait du être ramenée de 25 à 15 en 2015)
- une annonce d’intention d’amélioration du dispositif du PSLA, avec l’expérimentation dès 2015 de prêts PSLA à taux fixe par la Caisse des Dépôts, la revalorisation des ressources et la fixation des règles du jeu du PTZ+ selon les règles existant en début de parcours et pas au moment de la levée d’option (on en reparlera une autre fois, c’est un sujet à part entière).
- une annonce de tva à 5.5% sur l’accession sociale à la propriété dans les 1 300 nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville (commentaire : sachant qu’elle se substituera quasiment au dispositif équivalent déjà existant en zone ANRU…)
En résumé, 3 petits pois qui se battent en duel au fond d’une assiette, mais on avait sorti l’argenterie et la vaisselle des grands jours.
Tout le monde le sait : plus le cadeau est léger, plus l’emballage compte !
Quelle portée sur la politique du logement ?
Portée… ça me fait penser à la musique.
Ce qui sied très bien à la politique du logement, toute en subtilité et demi mesures.
La lecture en filigrane des annonces faites au congrès HLM de Lyon semble être : « faites le maximum avec le minimum, comptez financièrement sur vous et seulement sur vous, si nous pouvons vous aider à la marge sans que cela ne coûte on le fera, mais c’est tout. Nous vous soutenons moralement à fond ».
La question sous-jacente est ce que pense vraiment le gouvernement :
A- le mouvement HLM est bien assez riche (patrimoine, trésorerie) et n’en fait pas assez
B- il faudrait les aider puissamment mais la conjoncture financière ne le permet pas
La remarque de Manuel Valls sur le maintien dans le patrimoine HLM de gens qui n’ont plus rien à y faire et l’exhortation à la dynamisation des taux de rotation (faire tourner plus vite les logements du parc pour que plus de locataires y aient accès, sans prime à l’immobilisme), fait penser que, sur le fond, l’hypothèse A est la plus probable.
Mais comme elle est idéologiquement et médiatiquement difficilement audible, il faut faire semblant, sortir les beaux discours (11 pages pour ne quasiment rien dire pour Sylvia Pinel) et peut-être même que s’il y avait des sous on sortirait le chéquier pour faire bonne mesure.
Mesure…. ça me fait penser à la musique.
Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas question de nuire au mouvement HLM dont l’économie du BTP et l’emploi ont tellement besoin aujourd’hui. D’où la pantomime et les postures destinées à donner le change.
Sans aligner la monnaie.
Money…. ça me fait penser à la musique.
Une question se cachant derrière l’autre, je me demande si la suite des évènements en matière de politique du logement sera du même tonneau ; car si les annonces du 29 Août devaient trouver leur épilogue dans le même esprit, autant dire que la petite musique du plan de relance ne serait plus qu’un fabliau suranné chanté par un ménestrel victime d’une ablation que la morale m’interdit de décrire.
(mais que vous imaginez très bien ! 😉 )
Ca vous fait penser à la musique à vous aussi ? Ca tombe bien !
On a un petit CROubadour qui traîne dans les parages…
Inutile de vous préciser que l’époque musicale actuelle privilégie la balade plutôt que la symphonie.
Et que cette petite musique de nuit n’est pour l’heure aucunement le prélude au grand soir du chamboulement d’une politique du logement qui n’a pourtant besoin que de ça.
C’est ainsi, et vouloir modifier l’ordre des choses, les corporatismes, les modes opératoires stupides et arbitraires – même légaux ou réglementaires – demanderait sans doute la visite du Père Noël.
Mais le vrai ! (mince, je rechute, j’ai encore envie d’y croire ! 🙂 )
Lui, il connaît la musique….
Allez les musicos, une note sur les mesures, c’est à votre portée, non ? 😉
(dans les commentaires)