Faire semblant, comme d’habitude ?

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On a souvent le choix.

Se comporter en individu honnête, lucide et responsable, ou faire semblant.

Tourner la tête quand ça nous arrange, ou quand c’est trop compliqué.

Pour une collectivité (locale ou nationale), c’est pareil.

On peut prendre le taureau par les cornes, ou continuer à faire semblant.

Et tenter de donner le change par des subterfuges, comme la communication ou des mesurettes techniques visant à poser des pansements sans issue sur des blessures qui auraient pu et du être évitées.

Le problème, c’est qu’à force de faire sans blanc, on finit par broyer du noir.

Et à faire perdre à l’avenir les couleurs d’un désir légitime et partagé.

Le logement étant un sujet caractéristique à cet égard ! 🙂

 

L’inconvénient des vieux singes, c’est qu’ils connaissent déjà beaucoup de grimaces. 🙂

Et qu’ils finissent par ne plus apprécier à leur juste valeur les rictus et contorsions de circonstance de certains de leurs congénères.

Heureusement, en cette époque de généralisation des masques agace (Covid oblige… 😉 ) on voit moins les sourires des faux-jetons, qu’on aimerait pourtant bien démasquer dans leur vision étriquée du monde. 🙂

Le logement, un rêve de Noël ?

Il y a parfois des séquences étranges dans une vie.

On nous explique aujourd’hui que le salut de l’humanité post Covid serait dans des logements, soit plus grands, soit bénéficiant de surfaces partagées, soit dans un repli campagnard de bon aloi.

Il est vrai que les bons esprits ne manquent pas et que tartiner des idées généreuses sans avoir à les payer de son argent ou de sa personne n’est pas ce qu’il y a de plus difficile.

En revanche, pour nous expliquer comment parvenir à rajouter à un prix de revient ou à un prix de vente déjà trop élevé pour le commun des mortels des m² supplémentaires (ou des services « partagés ») qui vont coûter leur pesant de cacahuètes, là, c’est silence radio (mises à part quelques incantations du style « il faut que » ou « la loi doit imposer » ).

La vraie question étant, naturellement, comment rendre abordable pour chacun ce monde merveilleux de demain. 🙂
Parce que plus (beau/grand/confortable/performant), c’est bien, mais moins (cher/inaccessible/illusoire), c’est mieux.

Pour comprendre ça, certains ont sans doute gardé en mémoire des souvenirs d’enfance, de ces yeux brillants ou embués devant des vitrines survitaminées de magasins à Noël, si belles mais si lointaines.
Car imaginer ou rêver, oui, c’est super agréable, mais profiter (parfois) un peu, ce n’est pas si désagréable non plus, hein ? 🙂

Alors, vous en voulez combien et où des m² aujourd’hui ? Le Père Noël régale…

Quand il aura retrouvé sa calculette ! 😉

Le progrès est une régression qui s’ignore ?

En matière de multiplications, on nous apprend classiquement que « moins par moins, ça fait plus » .

En immobilier, les signes sont à l’évidence moins favorables.
Quand vous en avez moins dans le portefeuille (des picaillons), vous en avez également moins dans le logement (des mètres carrés).

Le petit plus ? Le montant du loyer ou de la mensualité du crédit. 🙁

On ne peut pas gagner à tous les coûts ! 😉

Ainsi va le cours de l’histoire avec une course… à la désolvabilisation relative (ou absolue ?) des ménages engagée depuis près de 40 ans au moins.

Une augmentation continue et inexorable des prix de revient du logement, entrecoupée de crises (économiques, politiques ou de confiance) ne remettant pas en cause la trajectoire globalement ascendante de la valeur pierre.

Dans les années 80 (une vraie éternité, mais pas pour des CROs mutimillénaristes ! 😉 ) le niveau élevé des taux d’intérêt limitait la capacité des ménages à s’endetter de trop ; le ralentissement de l’inflation et la baisse des taux d’intérêt ont ensuite diminué « le coût de l’argent » et permis de se payer à crédit les m² en supportant les prix en hausse sensible qui les accompagnaient.

Mais, jusque là, tous les dispositifs financiers ou fiscaux qui avaient été portés sur les fonts baptismaux (depuis l’ancêtre, le PAP, jusqu’au PTZ en passant par le Pass Foncier ou même le PSLA) permettaient aux doux rêveurs en manque de grimpette sur l’échelle sociale, d’assouvir peu ou prou leur désir d’accomplissement résidentiel.

vente sur plan

Rââaâ… à chacun son Graal ! 🙂

Alors que, maintenant, accéder à la propriété (en zone tendue principalement) devient du sport de haut niveau pour les nouvelles générations.

Bref, un progrès qui régresse, c’est comme un chauve qui voudrait se faire des tresses. Un poil osé…

SOS logement. Un signal de des tresses ? 😉

Comment en est-on arrivés là ?

Simple.

On a laissé filer les prix de revient, l’état a renoncé à faciliter (l’accession et) l’ascension sociale des citoyens, Bercy a serré la ceinture, les corporatismes divers ont verrouillé leurs positions, et de fausses réponses ont été apportées à de vraies difficultés.

Détailler ou justifier la phrase précédente prendrait tout un livre.

Donnons juste quelques exemples sous forme de questions.

Pour rendre le logement abordable faut-il dépecer le foncier et le bâti pour alléger le fardeau financier, ou faut-il d’abord essayer de faire baisser les prix de revient pour éviter ce mauvais remède ?

=> C’est évident, non ? Au lieu de laisser gonfler les prix et de ramer avec des systèmes complexes et spoliatifs pour les ménages comme le duo OFS / BRS, il vaudrait mieux peser sur et maîtriser la chaîne des composantes des prix de revient afin de rester tout simplement en pleine propriété pour le même prix de vente. Ceci est affaire de volonté et de méthode à condition d’accepter de révolutionner quelque peu l’état des lieux actuel…

Car il y a toujours un moment où une rupture – technologique ou mentale – permet de prendre de la hauteur. A condition de le vouloir.

Tous les CROs savent ça. Notamment ceux de la cohorte des AéCROplanes ! 😉

S’envoyer en l’air, ça décontracte les neurones ! 🙂

Aéroplane en mode CRO
Youhou ! J’y vois enfin clair ! Trop bien de prendre de la hauteur !!!

Autres questions :

Pour faciliter l’accession à la propriété, un dispositif ouvert à tva réduite (sous conditions de ressources, comme d’hab) ne serait-il pas bienvenu ?

=> Si bien sûr, mais en dehors des zones ANRU ou du PSLA, rien de ce genre n’est prévu par l’état. Bercy serre la vis et l’absence de politique du logement lui rend les choses faciles. Une vision d’épicier au lieu d’une stratégie nationale.

Pour construire plus de logements et faire baisser les prix par une offre plus abondante, doit-on confier les manettes et faire une confiance aveugle à l’échelon local sous couvert (procédé cynique et pratique) de décentralisation ?

=> A l’évidence non, car si certains élus jouent le jeu, la grande majorité d’entre eux (et ils l’ont « abondamment » prouvé depuis 18 mois) rêve davantage d’être réélue facilement que de rentrer dans le Guinness Book des records de la construction…  🙂
En démocratie, tout pouvoir nécessite son contre-pouvoir. Or, il n’existe aucun contre-pouvoir réel (les tribunaux sont une ressource en trompe-l’œil) pour les porteurs de projets quand un permis de construire pourtant bien conçu, esthétique et respectueux de la règle du PLU est injustement refusé par un maire. A quand une commission d’arbitrage institutionnelle sous égide (et décision finale) du préfet pour défendre les dossiers abusivement rejetés ? (réponse : dans vos rêves, retournez regarder les vitrines à Noël ! 🙂 )
D’où l’expression favorite des promoteurs : « je me suis encore pris une vitrine ! » 😉

Et, des questions comme ça, il y en a un petit Wargon (oups, wagon !) sans réponse ou embryon de vraie solution.

Bah, puisque rien ne semble grave ni urgent, on va se garder des sujets pour plus tard. En supposant que tout ne va pas se régler dans la semaine ? 😉

Encore que… si un biplan vaut deux bons plans, on a peut-être un espoir de réussite ? 🙂

 

Allez, bonne semaine à tous les planeurs !
Et gare à l’atterrissage… 🙂

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