D’août ou doute ? La nuance est d’importance ! 🙂
Les titres de la presse, selon les jours, l’humeur ou les dernières infos, oscillent entre le pessimisme absolu « l’immobilier neuf sinistré » ou les messages de bonheur relatif « bilan assez clément pour les géants du logement neuf » , « les grands investisseurs sauvent le logement neuf » .
Bref, imaginez un peu la tête de celui qui essaie de se faire une opinion.
Faire la synthèse lui demandera quelque effort de compréhension !
Alors, on en est où dans le logement neuf ; en plein août ou en plein doute ?
A moins que l’espoir ou d’autres certitudes plus subtiles ne soient de mise ? 🙂
Notez, les appréciations les plus récentes marquent un net progrès par rapport à « l’annus horribilis » qu’on nous promettait, il y a peu encore.
Et dont on se demandait ensemble (ben oui, vous l’avez lu aussi, non ? 😉 ) s’il ne s’agissait pas plutôt d’un « annus » artificiel.
Tant il est naturellement difficile de mettre le logement au trou d’un seul coup ! 🙂
Des raisons d’oraison ?
Les pessimistes regardent les chiffres du premier semestre, et concluent que le marché est parti en sucette.
C’est pas faux.
Ce qui leur fait dire que le marché part vraiment en cacahuète.
C’est pas vrai.
Quelle différence entre sucette et cacahuète ?
A part le fait que l’on suce la première et grignote la deuxième (enfin, en théorie, hein ! 🙂 ), l’enterrement du logement neuf n’est pas encore à l’ordre du jour, et le pessimisme pas plus que d’oraison… 😉
En résumé, la crise sanitaire et le confinement ont accéléré des mécanismes régressifs déjà à l’œuvre de manière sous-jacente (non renouvellement de l’offre commerciale par manque de permis de construire délivrés en quantité suffisante) ou bloqué les débouchés commerciaux car vendeurs et acquéreurs ont besoin de se voir pour échanger, prendre confiance et signer les contrats de réservation (au-delà des parcours embryonnaires de dématérialisation).
Donc, sans offre et sans clients, enfermés chez eux, fatalement… les chiffres ne pouvaient pas être bons !
Ce qui ne veut pas dire que le secteur ou les acteurs soient forcément aux abois.
Tout dépend de quoi on parle ! 🙂
Déraison de saison ?
Donc, ça va bien et ça va mal.
Commençons par là où ça fait mal.
Le marché, pris comme un tout, va être riquiqui en 2020, avec moins de permis, moins de mises en vente et moins de vente (et en complément : un volume de logements sociaux financés attendu en forte régression) .
Et le non renouvellement quantitatif de l’offre à ce jour donnera également – par effet retard – pour 2021 des bases moins élevées qu’en 2019.
Mais le marché n’est pas une personne ni même une société.
Ca ne vous avait pas échappé ? 🙂
Evitons donc les analyses déraisonnables et voyons là où ça fait du bien.
Il y a deux volets distincts : les ventes en blocs et les ventes à particuliers.
Les pouvoirs publics ont demandé à leurs bras armés directs ou indirects (dont la Caisse des Dépôts et ses filiales et Action Logement) de soutenir le marché en procédant à des achats en bloc.
Et comme les grands promoteurs adorent limiter les risques (en simplifiant : la peur d’un arrêt du marché et la nécessité de générer du chiffre d’affaires au trimestre), et qu’ils connaissent bien ces acheteurs institutionnels qu’ils côtoient dans les sphères parisiennes, la rencontre entre ces acheteurs missionnés et ces vendeurs en quête de certitudes n’a eu aucun mal à se faire.
La conséquence directe de ce « marché de gros entre gros » va être le retrait du marché de détail de plusieurs dizaines de milliers de logements, alors même que l’offre commerciale était famélique. 🙁
Il va donc y avoir beaucoup moins d’offre disponible à la vente pour les particuliers, ce que réseaux de distribution et agents immobiliers ont déjà commencé à comprendre.
Du coup, les porteurs de projets (promoteurs) ayant décidé de ne pas vendre en bloc (hormis les VEFA de logement social, « obligatoires » en zones tendues) se retrouvent en position plus favorable avec une pression plus importante dans les tuyaux : offre beaucoup plus faible + demande présente = rythme commercial satisfaisant.
Et c’est où qu’on signe ?
Hola, mais il faut se calmer ! Car tout ça, c’est de la théorie !
C’est vrai à l’instant T, comme Théorie, mais on va guetter la pratique sur les mois qui viennent…
Car au-delà du micro écosystème du logement neuf, c’est la machine économique dans son ensemble qui sera à considérer : tenue du pouvoir d’achat, évolution de l’emploi (dégradation probable, mais dans une mesure soutenable avant rebond), confiance collective, appel à l’épargne etc…
Bref, on signerait tout de suite pour être certains que la pratique soit conforme à la théorie.
Vu que des certitudes d’août, c’est douteux ?
Mais encore faut-il avoir un bon stylo pour signer !
Et en avoir dans le slip ! Vu qu’un mauvais moral, ça vous mine ? 😉
Comme le disait d’ailleurs si benoîtement notre ancêtre StylCRObille du french clan clan des BIC (bénéfices industriels et commerciaux, bien sûr ! 🙂 )…
« Faut en avoir dans le slip pour signer…. Et si la mine te démange, gratte toi la tête, ça te donnera des idées ! » .
Parce que, quand on ne paye pas de mine, en avoir 4 au choix, ça permet de donner le change ! 😉
Et l’essentiel, c’est bien ça, finalement, être capable de changer la donne si l’histoire ne s’écrit pas comme prévu !
J’ai toujours été surpris par la sagesse de nos ancêtres… 🙂
Heureusement qu’on les connaît bien par ici ! 😉
Et vous, le mois d’août vous donne joyeuse mine ? 🙂
Bonne semaine à tous !