Alors là… Emprunter une voie d’avenir, c’est toujours mieux que de suivre une voie de garage, comme dirait ma grand-mère !
Bon, en vrai, elle ne l’a jamais dit. Mais elle aurait pu ! 🙂
Car c’est l’illustration du genre de vérité alternative que nous expérimentons actuellement.
A notre corps défendant et à crédit.
Ou plutôt, en manque de crédit ; alors qu’il s’agit d’une thèse à qui on peut en accorder.
Du crédit.
Vu que celui-là n’est plus financé par les banques.
Pile comme le logement, dis donc ! Plus financé… Snif. 🙁
Il faut toujours forcer un peu le trait, c’est trait trait très efficace. 🙂
Quand on dit que les banques ne prêtent plus par exemple, ça interpelle.
Alors qu’en réalité, elles prêtent toujours, mais « un peu » moins.
Enfin, un peu, si peu…
Crédit et logement : quel rapport ?
L’Observatoire CREDIT LOGEMENT / CSA vient de sortir une étude mettant en évidence l’évolution du marché du crédit sur une grosse vingtaine d’années.
Ce document de Crédit Logement est riche (il en a de la chance ! 😉 ) d’enseignements divers, dont le principal est de rappeler qu’en matière de logement plus encore qu’en général, l’argent est le nerf de la guerre.
Et que, sans argent, pas de logement.
Et que sans crédit immobilier, pas d’argent et donc pas de logement.
Car, si tout le monde se gargarise régulièrement de l’effet levier du crédit pour la constitution d’un patrimoine immobilier, encore faut-il que le levier existe.
Or, quand les banques ne prêtent plus beaucoup (et maintenant à des taux souvent supérieurs au rendement attendu de l’investissement), étant donné le budget colossal que représente un logement par rapport à un salaire, quasiment plus personne ne peut acheter.
De fait, quand le cash joue à cache-cache et que le robinet du crédit fuit… les emprunteurs 🙁 , le volume de logement produit se réduit comme peau de chagrin.
Ceci nous ramène au principe de vérité alternative qu’aurait pu soutenir ma grand-mère 😉 .
On a donc le choix entre 1- croire que « le besoin annuel de logements se situe entre 302 et 360 000 » (vous vous rappelez de France Stratégie ? Quand on est infichu d’atteindre des objectifs utilement ambitieux, on préfère prétendre que le besoin est moindre ; c’est la même logique que pour l’apprentissage des acquis fondamentaux depuis des décennies) ou 2- ne pas le croire, mais constater tout de même l’ampleur des dégâts et la courbe descendante de production de logements en tous genres qui va nous conduire en-dessous de ce chiffre pourtant bidonné.
Le résultat est ainsi apparemment garanti et sans ambivalence : c’est donc la (fausse) vérité dans toute sa toxique splendeur, mais seulement pour ceux qui ont envie d’y croire ! 😉
Pour les autres, ceux qui sont conscients des mécanismes à l’œuvre et des postures officielles, il vaudra mieux essayer de tirer des enseignements du rapport de Crédit Logement !
Au fil du temps et du tant ?
Une première indication tirée du document de Crédit Logement : l’indicateur d’activité dans le neuf met en avant (ou en arrière, plutôt 🙂 ) un nombre de prêts accordés au plus bas.
Plus bas qu’en 2020-2021 pendant les années de fort COVID, plus bas qu’entre 2012 et 2015 quand Cécile Duflot avait plombé le secteur et plus bas qu’au sortir de la crise des subprimes de M. Madoff en 2008-2009 !
Record battu.
Sachant que la courbe continue à plonger, les statistiques de ventes de logements neufs ne sont pas près de s’améliorer (au moins pour les ventes aux particuliers, puisque Action Logement et le groupe Caisse des Dépôts, eux, vont faire leur petit marché perso à prix réduit sur des ventes en bloc auprès d’opérateurs encalminés…).
Ce qui ne perturbe néanmoins absolument pas les pouvoirs publics, déni de réalité et vérité alternative obligent !
Petite coquetterie (page 15 du document), en glissement annuel, la production de crédits du marché du neuf a réussi à baisser de presque 50% au 2ème trimestre 2023 par rapport à la même période un an plus tôt.
Bah, tant qu’on n’est pas à 100%, c’est que le malade n’est pas mort !
Enfin une nouvelle réjouissante… 🙂
La bonne santé des taux d’intérêt est, elle, beaucoup plus enthousiasmante. Pour les banquiers, certes, mais ne soyons pas mesquins.
Avec leur pente ascendante, ils sont déjà revenus dans les eaux de 2010, autour des 4%, et rien ne dit qu’on ne pourra pas faire encore mieux.
Ca nous rajeunit tellement de remonter à la source des années 2000 ! 😉
Percussions et répercussions ?
Quand un secteur d’activité est percuté à la fois par les décisions gouvernementales (durcissement de la réglementation technique, abandon de mesures de soutien fiscal notamment) et par la dérobade des principaux auxiliaires de financement, le budget logement des ménages va devenir assez vite un sujet probablement insupportable.
Et pour trouver un équilibre ?
Une seule solution : économiser sur le budget automobile ! 🙂
« Rouler » en coccinelle va devenir un impératif financier absolu, tout autant qu’écologique… Comme CRO !
Une coccinelle rouge à pois noirs, pour lutter contre les effets de bord de la crise du logement, c’est la recette du jour de CRO !
Une autre vérité alternative ? Non, une idée farfelue seulement ! 🙂
Mais les idées farfelues ont un énorme avantage par rapport au crédit immobilier : elles sont gratuites et non contingentées !
Allez, faites vous plaisir de votre côté.
Sortez de votre cache, mais pas votre cash ! 🙂