Avec un titre pareil, je savais que j’allais en mettre plein la vue.
Parce que, construire pas cher, c’est déjà bien trop cher et en plus, c’est une notion ambigüe.
Pas cher par rapport à où, à quoi, à qui, à quand ?
Non, à l’œil, c’est quand même beaucoup plus parlant visible, dans les intentions au moins…. 😉
Imaginons même que vous ayez deux yeux (c’est fou, hein, d’avoir autant d’imagination ? ), ce serait encore deux fois moins moins cher.
Quoique… deux fois moins cher qu’à l’œil, même avec un don de double vue, je ne vois pas bien comment ce serait possible !
Voyons un peu tout ça ensemble…. 🙂
Ah ? On n’est pas le 1er Avril ? Déjà passé ?
Et les cloches de Pâques ne sont pas encore là ? 😉
Ben zut…. parce que vous savez, l’histoire du gratuit, surtout pour des logements neufs, c’est un peu une jolie histoire qu’on aimerait se raconter….
Et si on s’y mettait ? 🙂
De la mythologie au mythe au logis
Obtenir un logement à l’œil… mais quelle idée !
Allez donc demander à un promoteur de vous céder gratuitement un logement (j’en connais quelques uns très gentils… 🙂 )
Il vous inciterait probablement et en termes fort policés à tenter bonne fortune chez les Grecs… 😉
Allons donc vérifier si cet univers mythique mi-raisin est fécond.
Il était une fois….
(mais non, pas dans l’Ouest, c’est galvaudé tout ça !)
Il était une fois, donc, il y a longtemps, fort longtemps, à une époque où les Cités hellènes étaient balbutiantes et les imaginations fertiles (un peu comme en période préélectorale), le coût de la construction n’était vraiment pas un problème…
C’était donc bien avant l’invention des labels (à part Label Hélène, qui allait indirectement causer la guerre de Troie 🙂 ) et autres règles de construction contraignantes.
C’était aussi bien avant le malthusianisme foncier (vu que Malthus n’était pas encore né), et la crise du logement, quand le monde entier fonctionnait au pifomètre.
Car – particulièrement chez les Grecs – pour construire à l’oeil, il faut d’abord avoir du nez (grec, bien sûr).
Extrait d’un (à peine imaginé 😉 ) dialogue d’époque épique :
Télémaque : Père, quel est donc ce nez dont vous me rebattez si souvent les oreilles pour construire à l’œil ?
Ulysse : Le nez grec, mon fils, celui qui a permis de bâtir nos cités pour Troie fois rien !
Télémaque : Par quel miracle le nez en serait-il la cause, Père ?
Ulysse : Par la vertu d’un besoin impérieux. Comprends bien que « Nez, c’est, cité fait loi », mon fils… Rappelles-t-en toute ta vie !
Pénélope : Comment, mon époux ? Mais par quel miracle les aveugles seraient ils devenus de grands constructeurs ? Nez cécité, avez vous dit ?
Ulysse : Ecoutez moi attentivement tous les deux : la nécessité est un puissant moteur qui donne bien des clés pour ouvrir bien des portes. Et aussi des fenêtres quand les portes sont fermées !
Télémaque : Oui Père, et quand les fenêtres sont fermées également ?
Ulysse : Groumpf… restons calme… C’est une image, mon fils. Que seules des paires d’yeux exercés sauront exploiter.
Pénélope : Les pères Dieux de l’Olympe ?
Télémaque : C’est sûr qu’il faut avoir de bons yeux depuis les nuages !
Ulysse : oh non, les boulets… Ce que je veux dire, c’est que les aveugles voient mieux que le commun des mortels car ils voient avec leur cœur. Et construire à l’œil, ça les motive !
Télémaque : c’est beau, ce que vous dites, Père, j’en ai la larme à l’œil !
Ulysse : l’alarme à l’œil ? Tiens c’est une idée ça, on n’est jamais assez prudent, faudra que j’en touche deux mots à Ménélas !
Pénélope : et vous allez tous les faire gratuits les logements ?
Ulysse : mais non, Pénélope, on va juste en faire très très peu. Pour nourrir la légende. Un îlot de pertes dans un océan de profits. Le chant des sirènes pour attirer le chaland.
Pénélope : c’est beau cette philosophie commerciale ! Et si on lui donnait le nom de notre fils ? Le Télémaqueting !!!
Ulysse : si tu veux, ma Pénélope, mais faudra le garder à l’œil lui aussi !
Pénélope : c’est CRO gentil, Ulysse, mon héros !
Ulysse : bon, redevenons sérieux, on en est où de la vente des terrains à bâtir ? Télémaque, quid du lot 9 ?
Télémaque : Le lot 9 est vendu.
Ulysse : le lot 10 ?
Télémaque : Le lot 10 ? Trop grand. On l’a découpé en plusieurs morceaux.
Ulysse : et ?
Télémaque : en 3 morceaux, A, B et C.
Ulysse : et ?
Télémaque : Le lot 10-A est vendu. Lot 10-B ? Vendu.
Ulysse : et le C ?
Télémaque : Lot 10-C ? Heu, non Ulysse, en ce qui concerne ce lot 10-C, tout reste à faire. C’est un peu la galère…
Ulysse : laissez donc ! Lot 10-C ? Je vais m’en occuper moi-même !….
Je suppose que vous le savez déjà, mais c’est amusant comme l’Histoire nous apprend parfois que de grandes choses tiennent à de petits détails.
Ou à de profondes incompréhensions ? 😉
De toute façon, le logement gratuit, c’est forcément une fable, pas vrai ?