A la recherche du logement perdu ?

Actualités de l'immobilier, Billets d'humeur Laisser un commentaire

Il paraît que Marcel Proust a écrit « A la recherche du temps perdu » .

Et qu’Alain Prost s’intéressait au même sujet. 😉 Tour après tour.

Du côté des promoteurs, on pourrait dire la même chose. Ou s’intéresser aux clients perdus.

Le problème, c’est que – au delà des clients – on est surtout en train de perdre collectivement de gros paquets de logements qui ne vont pas se faire.

Et cette perte de logements n’est pas seulement anecdotique ou corporatiste.

Ce sont autant de solutions individuelles d’habiter qui sombrent dans l’indifférence des pouvoirs publics.

Ceux-ci prouvant avec constance et depuis des années leur nette préférence pour les institutions plutôt que pour les aspirations naturelles de toutes les générations actuelles.

Et l’humain dans tout ça ? 🙁

 

Bon. Comme on dit à la campagne, « on n’a pas le cul sorti des ronces » .

Et c’est vrai qu’en ce moment, ça pique.

Les statistiques, les raisonnements à l’emporte-pièce, la mauvaise foi : la douceur n’est pas de mise quand on s’intéresse de près aux enjeux du logement.

Et pourtant, ne dit on pas « Home, sweet home » ? 🙂

Quand la logistique du logis tique…

C’est la faute à la logistique !

L’offre, la demande, le foncier, le coût des travaux, les prix délirants, l’inflation, le crédit trop cher, tout ça… C’est de la logistique !

Les ratés de la machine, c’est de la faute à qui ?

Au foncier trop cher, au Pinel défaillant et à la conjoncture ?

On dirait bien que des réponses un peu courtes comme celles-là suffisent à nos ministres et à leur administration pour se donner bonne conscience.

A coup de discours convenus et factuellement faux et au mépris des résultats engendrés sur le terrain.

On parle là des pertes énormes de logements produits.

Mais perdre du logement quand celui-ci est qualifié d’improductif, que l’immobilier est une rente et que l’investissement locatif est affublé par la parole présidentielle d’une réputation de paradis fiscal…

Aïe ! Mais c’est là que le malentendu réside !
Dans la prononciation ! En 3 mots !

PAS   RADIS   FISCAL.

Oui, oui, oui, vous avez bien compris : notre président voulait dire qu’il n’y avait pas un radis fiscal à se mettre sous la dent !!! 😉

Et dire que personne ne l’a compris, malgré le surplus budgétaire de 50 milliards d’euros généré par le secteur du logement. C’était pourtant évident.

Non mais. Pas un radis… pour le logement, vous imaginez l’aveu ? 🙂

Alors que des carottes ! Mais non, pas carottes fiscales !
Cuites, les carottes, cuites…

Puisqu’il n’y a pas de besoin !  😉 Et que les carottes sont cuites ?
Enfin, c’est ce qu’on pourrait conclure en prenant un raccourci en toute bonne foi, hein ? 😉

Un petit point à noter cependant, concernant les carottes.
Sur la résolution des crises ayant affecté le logement dans les décennies précédentes :

– celle de l’invasion du Koweit dans les années 90
– celle de la bulle Internet au détour de l’an 2000
– celle des subprimes de Madoff et du De Robien de l’année 2008

La volonté des pouvoirs publics était jusqu’ici d’aider le secteur à passer le cap en période de gros temps (en ce sens le dispositif SCELLIER, par exemple en 2008).

Alors que là, pour la première fois, les pouvoirs publics sont schizophrènes : les paroles sont (à peine) aimables et les actes assassins.

Aucune relance et même une ponction supplémentaire de 2 milliards, via les économies budgétaires contre-productives annoncées début Juin sur le dos du PTZ et de la non reconduction d’un dispositif de soutien à l’investissement locatif privé.

Merci qui ? Merci l’état ? 🙁

Recherche désespérément logement !

On va bientôt voir fleurir ce type de petites annonces.

Exit les sites ou applis de rencontres entre personnes, en passe de devenir secondaires.

La rareté faisant la valeur, chacun va vouloir rencontrer son logement âme sœur.

Mais ça risque d’être de plus en plus compliqué, d’ici quelques mois ou années… 😉

Projetez vous un peu dans cet avenir radieux :

– Je suis en train d’écumer les petites annonces ; faut vraiment que je trouve un logement !

– Achat ou location ?

– Achat ? Avec les taux d’intérêt, les refus de crédit et les prix au taquet ? Non, non, location.

– Ben, pas de problème alors, t’as le choix, non ?

– Heu, j’avais cru avoir trouvé mais…

– Mais quoi ?

– Le proprio ne veut plus vendre à cause de l’encadrement des loyers ; il va laisser le logement vide, trop de frais et pas assez de rendement

– Pas grave, il y a sûrement mieux ailleurs ?

– Et après, j’ai repéré un super truc et j’étais sûr d’avoir trouvé, mais…

– Mais quoi ?

Le proprio ne peut plus mettre en location, logement avec DPE étiquette G, impropre à la location d’ici quelques mois.

– Ah.

– Et ensuite, j’ai vu un appart génial : DPE étiquette C, loyer encadré, bon état général, et tout et tout. J’ai pris RDV dès la parution de l’annonce !

– Et ça a marché ?

– Ben non, on était 50 pour la visite, ça a fini en ventes aux enchères et à savoir qui avait la plus grosse…

– Hein, qui avait la plus grosse ? Mais c’est dégueulasse !

– Mais non, tu t’imagines quoi, là ? La plus grosse caution !!!

– Ah, ouf ! Et t’as gagné ?

– Tu rigoles ? Je ne suis pas le fils d’un millionnaire, moi.

– Et du coup, tu t’es rabattu sur quoi ?

Sur le marché noir. Des offres improbables mais à ma portée.

– Comme quoi ?

– WC bien sous tous rapports, avec eau chaude et plaque chauffante ; matelas dépliable en mezzanine. Facile à chauffer, 2 mètres carrés et demi de surface.

– Ah, ouais, ça a l’air bien quand même ! 2.5 m², et tout confort. La vie de château !

– Oui, mais avec des contraintes ; on n’a pas le droit d’inviter des amis ; la proprio est très stricte sur les fréquentations.

– C’est sûr, on ne badine pas avec la qualité et le calme dans les immeubles bourgeois ! Le respect de l’étiquette, c’est essentiel, même quand ce n’est pas celle du DPE…

Et voilà. C’est comme ça que ça va se passer, mes amis.
Enfin, ce n’est qu’un scénario parmi d’autres, mais il illustre tellement bien la cohérence des choix des pouvoirs publics. 🙂

Entre les logements inaccessibles à l’achat à cause du manque d’offre nouvelle dans le neuf, ou du niveau des prix ou de l’accès au crédit immobilier ; ou inaccessibles à la location avec le retrait du marché des étiquettes DPE estampillées passoires énergétiques, les logements libres et sociaux non construits par dogmatisme et mauvaise foi…

on va être quantitativement très loin du compte.

Mais le compte, ça ne compte pas vu qu’on est au paradis fiscal, pas vrai ? 🙂

Ah bon, même les anges n’ont pas l’air persuadés ?

Alors, alors… il va bien falloir se résoudre à explorer de nouvelles voies, plus modestes, quasiment rétro.

Et même carrément CRO rétro ! 😉

CRO en cabine de bord de mer
Ah, enfin, une maisonnette pleine de charme !!! Et dans mes moyens !

En espérant que la fonte des glaciers et de la banquise ne fasse pas trop rapidement ni trop fort remonter le niveau de l’amer ?

C’est comme ça, les temps modernes. Comme tout va trop vite, des décalages se créent forcément.

Entre les aspirations des gens et les inspirations des élites faisant les lois et édictant des inepties hors sol.

Faut dire aussi… faire passer autant d’intelligence dans des cabinets… ministériels !
Est-ce bien raisonnable ? 😉
(note du CRO : on parle toujours des WC bourgeois bien sous tous rapports ?)

Enfin bref, vous l’aurez compris ; du côté des CRO(s), on est d’accord avec tout ce qu’on veut.

Mais on préfère quand même quand on peut choisir son logement avec un minimum de confort !

Et pour vous éviter des cauchemars quant à la possibilité de dormir confortablement dans des WC de 2.5 m², n’ayez crainte, il n’y a pas d’obligation de roupiller sur un matelas dépliable en mezzanine.

CRO envisage de déposer un brevet pour un harnais accroché à la chasse afin de dormir debout.

Comme les histoires qu’on nous raconte en ce moment !!!

 

Bonne semaine à tous, donc.
En toute décontraction ! 🙂

Je m'abonne aux articles
(je recevrai un mail quand un article est publié (pas de spam)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *