Les plans de relance du logement sont de plus en plus fabuleux.
Remarquez bien que dans fabuleux, il y a fable….
Peut-être faut-il essayer de nous faire croire à une histoire ?
Celle de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf ?
Ou plutôt à une histoire drôle, car à 35 cts d’euros par tête de pipe, on ne se moquerait pas un peu du monde ? 🙂
C’est notre brave ministre Sylvia Pinel qui en a fait l’annonce.
Sylvia, c’est le service avant-vente du logement.
La (bonne ?) Samaritaine avec des cadeaux dans les dossiers de presse et des guirlandes plein les bras.
Les boules ? C’est pour les autres ! Bientôt Noël… 🙂
Pourquoi un plan de relance à 35 centimes ?
C’est mathématique : 70 000 000 d’euros sur 3 ans pour 66 millions de français, ça nous fait 35 centimes d’euros par français et par an.
Une force de frappe ébouriffante, un chiffre renversant.
Le symbole éclatant de la détermination de l’état.
Au service d’une cause logement déclarée priorité nationale….
J’imagine à peine ce qui est réservé aux sujets secondaires !
A bien y réfléchir cependant, la manoeuvre est d’une subtilité absolue…
L’effet domino appliqué au battement d’aile d’un papillon sous les tropiques, capable de déclencher des tempêtes à distance.
Mais c’est bien sûr ! Notre Sylvia est un papillon !
Ce qui est bien mieux qu’une grenouille ou qu’un boeuf.
Même si c’est nous qu’on prend pour des veaux… 😉
Le contenu de ce 3ème volet du plan de relance
La première question est celle du vocabulaire.
Soyons honnête, il ne s’agit pas d’un plan de relance autonome, mais de la troisième étape du plan de relance.
Mais il y a des seuils psychologiques à prendre en compte.
Quand on claironne sur 70 millions comme s’il s’agissait d’une grande victoire on risque d’obtenir l’effet inverse.
Que cette aumône ne soit prise comme telle par le public.
Et que l’on trouve affligeant de s’enthousiasmer (ou de faire semblant, ce qui n’est guère plus glorieux) pour aussi peu. Et surtout de le faire savoir.
Avec un effet « déceptif » supérieur à l’effet d’annonce.
En ce qui concerne la destination de ces 70 millions :
– un plan de transition numérique du bâtiment
– un plan de recherche et de développement sur l’amiante dans le bâtiment
– un plan d’action pour la qualité de la construction et la transition énergétique
Chacun jugera en conscience de l’effet déterminant de ces sujets sur l’acuité de la crise actuelle et sur leur capacité à aider à la résoudre….
Mais il est peut-être très musclé le papillon ! 🙂
Des mesures très mesurées
Après les annonces de Juin et celles du 29 Août, le premier ministre est plutôt optimiste, lui qui voit dans la situation actuelle « des signes encourageants pour 2015 » pour le secteur du bâtiment…
On aimerait bien savoir lesquels.
Cette posture intellectuelle est sans le doute le fruit des amours coupables de finances publiques exsangues et d’une méthode Coué (blessures 🙂 ) à destination des foules amatrices d’effet Placébo.
Pour se résumer, même si les mesurettes annoncées le 4 Décembre vont dans le bon sens, elles ne constituent jamais que quelque chose de très ordinaire et sans envergure.
La queue de la comète ?
C’est d’ailleurs là que le bât blesse. Le syndrome de la comète qui passe aussi vite que les annonces et dont on se demande après coup – en constatant son absence – si elle est vraiment passée.
Car toutes les annonces intervenues depuis 6 mois n’ont eu que très peu de retranscriptions concrètes : entre des mesures de simplification qui traînent en longueur et un vote du budget 2015 à la remorque du Parlement, rien de puissant n’est encore réellement entré en vigueur.
Exemple à ce jour, le dispositif Pinel (ex Duflot) n’est toujours pas voté définitivement et ni la rétroactivité promise au 1er Septembre ni les assouplissements ascendant-descendant ne sont officiels (et donc certains).
Comment signer des ventes définitives avant le 31 Décembre sur ces bases ?
Parler de la queue de la comète aux investisseurs ? 🙂
L’attitude à adopter en pareille circonstance ?
La lenteur de l’appareil d’état est incompatible avec les enjeux des individus et des acteurs économiques. Il faut se faire une raison.
Dorénavant, la meilleure attitude consiste à pratiquer l’autosuggestion pour atteindre la zenitude absolue au lieu de se heurter frontalement à une réalité décevante.
L’éviter ou léviter ?
That is the CROuechtieun ! 😉
L’étape suivante consistera à comparer les réalités de la loi de finances rectificatives pour 2014 et de la loi de finances 2015 avec toutes les annonces des mois écoulés.
On saura alors si annonces veut dire « réalité anticipée » ou « réclame ».
Sans aller jusqu’à porter réclamation ?
Allez, respirez un grand coup. L’effet papillon vole à notre secours ! 😉