Charte logement : un Nanterre ment de 1ère classe

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crotyrolBon d’accord, le titre est un poil raccoleur.

Mais un poil, c’est au poil pour se poiler !

Et un jeu de mots qui vous fait un clin d’oeil, ça ne se refuse pas.

C’est CRO tentant….. 😉

De toute façon, Nanterre n’avait qu’à éviter de pondre une pareille charte sur le logement neuf. Façon poil… à gratter.

Mais où va se nicher la bêtise, sous couvert de bonnes intentions !

Dont l’enfer est pavé, comme chacun sait… 🙂

 

Non, la bêtise n’est pas une exclusivité de Cambrai.

Mais au moins, là bas, elle a le bon goût d’être sucrée et revendiquée.

En d’autres lieux, elle se veut plus discrète, mais la bêtise commune est d’autant plus amère.

Nanterre : palme d’or du scénario catastrophe

C’est pas mal, le cinéma. A Cannes. Ou sur de grands écrans.
Et à condition d’avoir un bon scénariste.

Même des chartes qui font du cinéma, on en a vu.
Mais à Nanterre, franchement… Et avec un script de ce niveau là….

Mettons les chose au point : je n’ai rien contre Nanterre.

Mais c’est la plus récente et la plus caricaturale des chartes à la mode.
Et avec la possibilité de faire un jeu de mots qui tue.

Parce qu’un Nanterre ment de 1ère classe, c’est tout le cynisme et la duplicité des fossoyeurs de la liberté d’entreprendre, du point de vue du promoteur.

Quand on vous dit quels types de logements vous devez faire, quelles surfaces respecter, et à quel prix vendre, reste-il encore beaucoup de leviers sur lesquels jouer ?

Pas ceux de l’architecture (sans quoi l’obtention du permis devient aléatoire), ni même ceux de la relation client puisque on vous explique gentiment comment faire, y compris pour les visites de chantier.

Et pour ceux qui croyaient que les logements étaient pour les humains et les animaux de compagnie…. sachez que votre prix de vente permet également d’installer des nichoirs !

La République est trop bonne fille d’accepter de tels dérapages de la part d’élus…

Illégalité et gestion de fait

Si la FPI a réagi récemment, c’est que la cote d’alerte est atteinte et au-delà.
Nous en avions déjà parlé entre nous tout récemment.

Au prétexte de faire mieux (que quoi ?), nos collectivités se transforment en micro républiques bananières.

Au-delà des aspects illégaux évoqués par la FPI et qui devraient déjà interpeller des élus soucieux du respect d’un ordre républicain, l’immixtion massive des collectivités dans la définition des programmes immobiliers pourra bientôt poser un problème d’une tout autre nature.

Celui de la requalification de cette immixtion en dirigeants de fait ou gestion de fait.

Car tant que les promoteurs font des bénéfices et vendent tous leurs logements (grâce à la conjoncture, au Pinel, au PTZ 2016 et aux taux d’intérêt bas), personne ne sera inquiété.

En revanche, pourquoi un promoteur, conduit à des pertes ou acculé, ne se retournerait-il pas contre celui qui a fixé toutes les règles (dont types de logements, surfaces, prix de vente plafonné, éléments supplémentaires de prix de revient, etc) et qui a causé ses pertes ?

Entre la frustration, la fureur et les pertes, les motifs et la motivation de procès ne manqueront pas en cas de conjoncture moins favorable.

Pour bien toucher du doigt la stupidité de la contrainte administrative et financière aveugle (appelée faussement maîtrise des prix), on pourrait aller jusqu’à se demander pourquoi :

  • les municipalités n’obligent pas les entreprises de construction à respecter d’autres normes que les légales et à faire le prix qui convient aux promoteurs….
    Allez expliquer ça aux artisans et aux PME du bâtiment !
  • nous faire croire que le logement est un bien fondamental et ne pas appliquer une TVA à 5.5 % pour tous les accédants sous conditions de ressources

Mais hélas…
Il n’en est pas moins vrai que les promoteurs portent une part de responsabilité dans le développement de ces pratiques par un comportement trop peu collectif.

Car il reste encore que certains CROllègues CROmoteurs semblent confondre enterrement de 1ère classe et mise en bière ! 🙂

On ne leur en voudra pas trop. 🙁
Quand on continue à croire (ou à faire semblant de) aux histoires qui font rêver les enfants et à se promener en shorts à bretelles, c’est qu’on a un problème de maturité intellectuelle.

Ou de vision à long terme de la profession, au profit d’un cynisme court-termiste porteur de désillusions à échéance pas si lointaine ?
(tous les promoteurs ne fonctionnent pas sous la dictature des CA au trimestre ou des exigences de fonds de pension)

Mise en bière d'un promoteur immobilier
CRO n’en bourre : « Oh ! Une mise en bière ! Va falloir faire mousser tout ça !!! » .

Un éco système sans écho

Le monde de l’immobilier neuf, et singulièrement la promotion immobilière, évolue dans un éco système spécifique.
Pour bien comprendre son importance et celle de le respecter, on peut facilement se rattacher à certaines comparaisons.

Par exemple, le gaz de schiste : les tenants des gaz de schiste mettent en avant l’augmentation des volumes de gaz produits et la baisse du prix. Ce qui détruit l’éco système écologique (nappes phréatiques notamment) avec des répercussions à la fois immédiates et sur le long terme également.

C’est pareil avec les chartes : la France est déjà un pays hyper administré  à l’échelon national, avec des normes de construction en inflation constante et une politique du logement inepte.

A l’échelon local ce n’est guère mieux, avec un malthusianisme foncier patent, des permis de construire donnés aux forceps et au compte-gouttes, avec un chantage permanent au refus, des préfets qui ne s’auto saisissent ni sur les PLU qui dédensifient ni sur les permis refusés sans cause légitime.

Et, là-dessus, des recours des tiers contre les permis s’appuyant sur le sentiment de propriété du riverain – premier arrivé auto proclamé nimbé de sa légitimité historique (parfois depuis quelques mois seulement…) – avec le soutien fréquent des édiles locaux, plus soucieux de leur réélection que des quelques molles convictions qu’ils peuvent avoir en matière d’urbanisme et de politique du logement.

Et on vient nous surajouter les chartes

Qui ne sont finalement que la chantilly sur la cerise du gâteau.
Ou la goutte d’eau qui fait déborder le la vase…. 🙂

Car ces chartes ne sont en réalité qu’un faux-nez et un artefact destiné localement à contraindre et gérer par l’arbitraire, sous couvert d’un consensus vicié et imaginaire, en prenant de mauvaises décisions et en déresponsabilisant les acteurs de leur sujet.
Avec hélas parfois leur soutien implicite – fruit de lâcheté et d’opportunisme sans lendemain – matérialisé par une forme de fuite en avant et une esquive du combat frontal contre le politique local décisionnaire.

Triste effet secondaire d’une décentralisation par trop pervertie à certains égards.
Qui mériterait un recadrage musclé de l’échelon national pour limiter les pertes en oxygène des professionnels.
A moins que je n’hallucine ?

Mais le manque d’oxygène peut donner vertiges et hallucinations, n’est-ce pas ? 😉

Chartes et oxygène, l’art et la manière de se laisser pomper l’air ?

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