Lamentable. Je me fais (presque 🙂 ) honte tout seul.
Oh, le vilain titre racoleur que voilà !
Mais si j’avais dit « les dessous », quelle banalité…
Et on aurait pu supposer que j’avais des infos souterraines.
Alors que c’est tellement mieux de prendre de la hauteur.
Et puis, deux sous, c’est quand même bien une marque des recherches d’économies qui sous-tendent le PLF 2018, non ?
A chacun selon ses valeurs, mais… mobilières ou immobilières ? 😉
C’est toujours sympa, la période de présentation du Projet de Loi de Finances.
Se dire qu’il y a des gens qui ont bossé tout l’été pour nous proposer un peu de lecture à la rentrée.
Eux en escadrille et nous en espadrilles.
Et le PLF 2018 ne déroge pas à la règle. A calcul !
PINEL et PTZ sont dans un bateau
Menés en bateau ! Et pendant 4 ans de plus !
(jusqu’au 31-12-2021)
Une galère ?
Mais non, justement, c’est pour éviter de ramer !
On va traverser ces 4 ans en paquebot.
Mais c’est pas que beau, c’est bon aussi. 🙂
La prolongation de ces deux dispositifs, PINEL et PTZ, figure donc en bonne place dans le PLF.
Et heureusement. Car maintenir l’activité de production immobilière neuve passe aussi par des acquéreurs motivés et solvables.
Le bémol est que ce maintien de l’activité ne se fera pas partout.
Ou pas partout de la même manière en tout cas.
En effet, la prolongation « inconditionnelle » du Pinel est bien de 4 ans, mais dans les zones les plus tendues seulement, à savoir A, Abis et B1.
Pour B2 et C, c’est terminé, ne pourront défiscaliser en Pinel que les réservations ayant acquis date certaine avant le 31-12-2017 et actées avant le 31-3-2018.
Il est néanmoins possible que les pros essaient d’obtenir un peu mieux avant le vote définitif de la loi de finances (on l’a déjà vu dans le passé, à partir d’un fait générateur comme le dépôt du permis de construire, pour ne pas casser les opérations qui étaient en préparation).
A suivre.
Le PTZ est quant à lui recentré sur le neuf et les zones tendues A, Abis et B1.
Avec une sortie « progressive » des zones B2 et C. C prenant la sortie dès 2018 et B2 bénéficiant d’un an de répit avant son éviction en 2019.
Dans ces 2 zones, B2 et C, la nouvelle logique du PTZ est la revitalisation des centre-bourgs et donc l’acquisition-rénovation de logements anciens.
On arrête le mitage et le soutien au neuf pour reconquérir les cœurs des villages et des villes.
A défaut d’être satisfaisant pour les opérateurs et les entreprises de travaux, l’axe est clair et peut se défendre.
A condition de s’assurer de la pertinence du zonage car il existe certainement des territoires dynamiques économiquement et démographiquement, pour lesquels il faudrait envisager un changement d’étiquette ?
Comme un passage de B2 en B1 ?
Juste un détail : si on parle bien d’une stabilisation de ces deux dispositifs jusqu’au 31-12-2021, le danger serait donc 2022, puisque Janvier 2022 précède Mai 2022, année d’élection présidentielle ?
Deuxième détail : une évaluation des dispositifs est prévue à fin 2019.
Pour changer les règles avant fin 2021 ou pour envisager 2022 et la suite ?
On verra bien !
ISF et IFI, c’est pas du gâteau
J’ai beau écouter les explications officielles, j’ai l’entendement engourdi.
Sûrement parce que je n’ai pas l’esprit assez dégourdi ?
Mobilier contre immobilier ?
Fléchage de l’épargne vers les entreprises contre rente immobilière ?
L’élégant mais grotesque pipeautage médiatique que voilà…
Si je boursicote et que j’achète et revends des actions du CAC 40 ou d’autres multinationales (du genre Nestlé ou autres), ou des obligations, ou des valeurs mobilières en général, je suis donc vertueux.
A part la recherche de plus-value rapide du boursicoteur, je ne vois pas en quoi ces boîtes ont besoin de mon épargne pour créer de l’emploi alors que la pratique des grosses entreprises est plutôt « d’optimiser les ressources humaines » pour maximiser leur bénéfice et les dividendes…
D’un autre côté, chaque programme immobilier crée des milliers ou dizaines de milliers d’heures de travail, et la gestion des ensembles immobiliers sur la durée de leur vie fait travailler toutes les petites fourmis que sont les sociétés de service locales.
Sans compter que l’investisseur Pinel, par exemple, se comporte davantage en preneur de risque (start-upper de son patrimoine) en empruntant sur 10-15 ou 20 ans pour acheter et mettre en location un bien immobilier tout ce qu’il y a de plus concret.
Rien à voir avec une rente ou un comportement de rentier.
La propagande idéologique simpliste mériterait d’être affinée et la sanctuarisation des valeurs mobilières limitée à celles qui sont vraiment utiles à l’économie.
Le marquage psychologique négatif de l’immobilier – et même si l’impôt sur la fortune immobilière, alias IFI, ne s’applique a priori qu’au-delà d’un seuil de l’ordre de 1 300 000 euros de patrimoine immobilier – ne s’impose pas.
A moins que…
Il n’y aurait donc de fortune (puisque impôt spécifique « infamant » 🙂 ) qu’immobilière ?
Et de valeurs vertueuses que mobilières ?
Un raisonnement simpliste, très pratique, voire CRO…
Vous avez dit CRO… commode ? 🙂
Mais c’est merveilleux alors, tous les actionnaires sont des pauvres qui s’ignorent !
Arrêtons donc de nous plaindre, et accompagnons joyeusement nos clients immobiliers sur le chemin de la rente ! 🙂
La vie d’impôt ou l’avis de château ?
Il est parfois permis de douter.
Ce qui est souvent bien plus facile que permis de construire….. 😉
Le choc d’offre attendu et annoncé est pour l’instant un choc mou.
Certes, la plupart des mesures utiles au choc d’offre sont techniques et recouvrent d’autres domaines ou logiques que celles du PLF (coûts de construction, réglementation, recours etc…) mais l’amorçage de la pompe est aux abonnés absents.
L’inversion pourtant annoncée de la fiscalité sur les cessions foncières, supposée (à juste titre) motiver les propriétaires à vendre et donc accélérer le volume des droits à bâtir potentiels tout en modérant ou réduisant le coût du foncier, ne figure pas dans le PLF.
Snif. La vie d’impôt continue ?
Suppositions :
- Simple effet d’annonce ?
- Réticence de Bercy qui peine à se laisser convaincre ?
- Tactique politique pour laisser un peu de place à d’éventuels amendements parlementaires qui viendront compléter le dispositif et corriger le tir ?
On verra bien, mais sans ce dispositif, pas de relance quantitative et de maîtrise des prix.
Sachant également – et en parallèle – que convaincre les maires (ou se substituer à eux…) de valider des PLU ambitieux et de signer sans regret les permis de construire est le deuxième et indispensable volet législativo-réglementaire du décollage quantitatif souhaité.
Et on n’a rien vu là-dessus non plus par ailleurs pour l’instant (et en dehors du PLF 2018).
La peur de mettre le feu au château ?
Il ne reste donc plus qu’à espérer que ces fâcheuses absences soient bientôt réparées.
Après des débats animés ? 🙂
Débats, des hauts, c’est notre lot.
On meuble comme on peut, pas vrai ? 🙂