Il y a des métiers vraiment trop faciles à exercer.
Où il ne faut aucun talent particulier pour faire une carrière honnête.
Des exemples ? Facile : politicien, footballeur professionnel, et…
Promoteur immobilier ! 🙂
Le genre de métier où l’absence de diplôme le dispute à l’argent facile, c’est une bénédiction pour les opportunistes, les médiocres et les cupides, pas vrai ? 😉
On est d’accord à quelques détails près, comme la notion de prise de risque et de durée dans le métier ?
Bah, comme tout le monde se moque des détails, on ne va pas faire dans la finesse, quand même ??? 😉
La promotion immobilière, c’est vraiment trop facile !
Qu’on se le dise… Et qu’on y pense. 🙂
L’inclination à la facilité, c’est un penchant naturel ?
Demandez à quelqu’un s’il veut attaquer la montagne par la face nord, la plus rude et la plus escarpée, ou arriver par le sud avec du soleil et une route praticable.
Pouvez-vous prédire le résultat ? Oui.
C’est vrai. C’est tellement facile. 🙂
De la facilité en toute chose…
Depuis 2009, les promoteurs ont embauché tout un tas de personnel pour surfer sur des conditions favorables.
Un contexte de demande de logements soutenue.
Des dispositifs fiscaux et financiers venant épauler et border la demande, en contrepartie de conditions de zonage, de ressources et de prix ou loyers plafonnés.
Et, aussi – et surtout ? – des conditions de crédit jamais vécues aussi bien en termes de facilité d’accès au financement que d’allongement des durées de prêt et de baisse des taux d’emprunt.
Le résultat a été – entre 2009 et 2022 – une parenthèse globalement magique (hormis l’épisode Duflot) pendant laquelle toutes les ambitions de conquête de parts de marché ou les erreurs de montage d’opérations immobilières (équilibre du bilan d’opération) ont pu trouver réponse dans une fuite en avant, par la grâce d’une hausse continue des prix de vente (également nécessaire du fait de la hausse des matériaux, notamment, et des exigences réglementaires accrues).
Bref, la période a été bonne fille et a toléré les écarts de conduite ; ce qui a pu mener certains, trop inexpérimentés, trop avides à court terme ou trop peu critiques, à penser que les arbres pouvaient monter jusqu’au ciel.
Trop de facilité, oui, oui !
Mais les à coups de 2020 (COVID), 2022 (Guerre en Ukraine + matériaux + énergie + début de remontée des taux et du resserrement du crédit…) ont mis à mal l’amélioration continue des paramètres de l’équation.
Immédiatement, l’avenir n’a plus permis de rêver de passer un coup d’éponge sur les déséquilibres et il a fallu penser à se payer sur la bête telle qu’elle était.
Sauf que la bête n’est plus du tout en forme ! Oh surprise ?
L’état au secours ? Un peu court, jeunes gens !
Le premier réflexe de tous les acteurs a été de penser que l’état allait voler (vu que c’est un très grand voleur ? 😉 ) au secours de la filière, objectivement ardente pourvoyeuse de richesse locale et nationale.
Mais non, la rationalité ordinaire porte maintenant des œillères sémantiques, dogmatiques et économiques, depuis que le Q.Q. Gland est à la manœuvre.
On est donc là en face d’une première, celle où l’état français dit à tout un pan de son économie, contrairement à toutes les autres fois, « je ne vais pas vous sauver et, même, je vais vous enfoncer parce que c’est plus vertueux » .
Sublime de bêtise et de contre-vérité économique, ce comportement où la trique (subjective) l’emporte sur les métriques (objectifs).
On n’aura donc pas le hat trick mais la hard trique 🙁 , qu’on se le dise également !
Enfin, tout ceci n’étant vrai qu’au stade où nous en sommes, car l’économie, comme la politique, peut réserver (chouette, des réservations !!! 😉 ) bien des surprises et des revirements de situation (l’opportunisme ayant supplanté depuis longtemps une saine analyse de long terme).
L’avenir nous le dira, mais la facilité semble avoir changé de camp.
Y a plus d’métier tranquille ! 😉
Syndrome post trauma trique ?
La trique ayant supplanté la facilité, il a été urgemment créé (enfin… dans une réalité parallèle 🙂 ) un groupe de parole pour dédramatiser la situation et permettre aux promoteurs de verbaliser les traumatismes latents.
Les psychologues ont bien voulu nous remettre quelques extraits de ces séances de soulagement collectif.
On les en remercie grandement ! 😉
Le psy : quel est votre sentiment, vous sentez vous bien dans votre tête ?
Albert Muda : pas depuis que je me suis fait tailler un short !
Honoré Duku : le marché s’affaisse, ça nous laisse sur… le derrière.
Raymond Dalenvers : on n’y comprend plus rien, tous les repères sont chamboulés.
Annie Depool : le chemin est rempli d’ornières !
Amélie Lipussien : on se sent tout petits devant la conjoncture !
Luc Hilluc : on n’a même pas eu le temps de dégainer le plan B !
Philomène Parlebouduné : et on n’a aucune latitude ! C’est cousu de fil blanc !
Claire Aubskur : il faudrait faire la lumière sur les intentions réelles des pouvoirs publics !
Le psy : et comment voyez vous l’avenir ?
Marcel Degairande : on est en train de se faire assaisonner, rien de positif !
Lucas Cahouète : tout part en… eau de boudin. Noir.
Laura Bougri : je le vois tout riquiqui, en réalité diminuée !
Le psy : bon, on va se détendre, un peu de sport ensemble pour vous délasser et vous entraîner au contexte et renforcer vos aptitudes !
Tous ensemble : quoi, vous nous mettez tous dans le même sac ???
Le psy : mais non, mais non, chacun le sien bien sûr, c’est déjà assez coton comme ça ! 🙂
Pour la performance, ça ne va pas être évident, évident…
C’est forcément moins facile qu’avant.
Mais, bah, tant que ce n’est pas la tête qui est dans le sac !
Et puis, un sac de jute, c’est juteux ?
Et un promoteur, indécrottable ? 🙂
Tant qu’à être opportuniste…
La vraie difficulté, c’est la coordination.
Et la cadence ! Comme pour vous mes amis !
La rentrée approche et il va falloir tenir la cadence !
Bonne semaine à tous ! 🙂
