Songes ou mensonges de la politique du logement

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Il y a des enchaînements de décisions et d’actions qui prêtent parfois à rêver.

Oui, à rêver. Comme dans une fiction.

Pas à réfléchir, non, car ce serait mal élevé.

Supposer que certaines corporations ou entités pourraient envisager des stratégies de billard à 4 bandes dans leur propre intérêt, est-ce simplement concevable ?

Budget de l’état, logement, logement social ; mais que serait donc ce terrain de jeu pris en otage par des manœuvres (mais ne dit on pas que c’est au pied du mur qu’on voit le maçon ?) tenant plus de l’enfumage que de l’ouverture ?

Epoque charnière qui prendrait acteurs et observateurs pour des gonds…

Attention aux gonds, car certains peuvent grincer.

Et on est toujours le gond de quelqu’un d’autre ! 🙂

 

J’adore la fiction.

C’est comme la vie, mais pas en vrai. On invente, on affabule, on met en scène.

On scénarise, on se projette dans l’avenir, on échafaude des hypothèses improbables mais crédibles.

On suppute, en un seul mot, même quand la haute probabilité de certains coups tordus aurait de quoi vous faire transpirer. 🙂

Et aujourd’hui, j’ai bien envie de transporter les méandres du logement dans un petit jeu de séance fiction… 😉

Toute ressemblance avec une situation ou des personnages existants serait bien sûr une pure coïncidence. ( y a pas de raison de s’en priver, hein ? 🙂 )

Mais chacun peut toujours faire des rapprochements inopinés selon son degré d’imagination… 🙂

Psychodrame chez les mous du clan

On dira que c’est en Ecosse que ça se passe.

D’abord, parce qu’on y a certains repères visuels suite à une visite précédente.

Et on a beau dire, un béret, un kilt et une cornemuse, ça vous plante tout de suite… le décor !

En plus, tout à fait entre nous, les clans, c’est bien pratique en matière de fiction, pas vrai ? 😉

Surtout pour un dialogue rêvé….

Le ministre des finances du French clan clan, Adam Mac Simum :
Mon seigneur, il serait bon d’assainir nos finances en taillant dans les aides du Housing Program versées à la populace chaque mois.

Brian Mac Circle (seigneur du dit clan) :
Mais bien sûr, économisez, Adam, un penny est un penny ! Que les bouseux participent à l’effort du clan !

Adam Mac Simum :
Oui, mais ils vont hurler et se rebeller ; pour éviter la révolte, il nous faudrait donc demander aux notables bailleurs des Mansions de diminuer leurs prétentions de rentes mensuelles à due concurrence.

Brian Mac Circle :
Mais oui, Adam, yes, c’est une fucking good idée ! Mais eux… est-ce que chacun de nos notables bailleurs peut supporter cette ponction dans ses revenus ?

Adam Mac Simum :
Heu, à vrai dire je ne sais pas, mais c’est un détail. Pris tous ensemble, ils constituent le plus gros patrimoine foncier de tout le pays et leur profit est tellement gros que nombreux sont ceux qui tentent de le dissimuler.

Brian Mac Circle :
Shocking ! Prélevez donc, Adam, ils n’auront qu’à se regrouper pour faire front à nos légitimes et royales ponctions.
Allez négocier de ce pas !

Adam Mac Simum (de retour devant Brian après avoir parlementé avec les notables bailleurs) :
Sire, les notables ne veulent pas tout payer d’un seul coup ; il faudrait échelonner nos prélèvements et sans doute en transférer une partie sur les taxes grevant les constructions nouvelles.

Brian Mac Circle :
C’est à dire ? Ils voudraient nous donner plus de taxes sur la construction pour que nous leur prenions moins de taxes sur les rentes tous les mois ?

Adam Mac Simum :
C’est tout à fait ça. Il y a juste un détail qui me chiffonne, mais je crois qu’ils ont fait exprès.

Brian Mac Circle :
Quoi donc ?

Adam Mac Simum :
Ils veulent faire porter l’essentiel de cette augmentation des taxes de la construction sur les Housing Developers qui leur vendent une part de leur production.
En leur faisant croire qu’ils ne vont plus acheter ou beaucoup moins cher.
C’est un jeu de dupes pour ceux-ci mais cela allège la facture des notables bailleurs. Et rend plus facile notre négociation.

Brian Mac Circle :
Qu’à cela ne tienne, Adam, un penny est un penny. Et un penny oui oui aussi.
Ah ah… pauvres Housing Developers, ils n’ont rien vu venir !

Adam Mac Simum : (quelques semaines plus tard)
Sire, il y a une mouche dans le whisky (traduction CRO libre : « une couille dans le potage »).
Les notables bailleurs se disputent entre eux. C’est le mess le plus complet. Notre pari risque d’échouer.
Notre scenario est au bord de la mise en bière.

Brian Mac Circle :
Bière qui roule n’amasse pas mousse, mais notre pari vaut bien un mess, Adam, quel est le problème ?

Adam Mac Simum :
Il faut éviter que la mousse tâche, seigneur.
Les notables bailleurs ayant prêté serment d’allégeance à des chefs de clan ombrageux refusent de signer. Heureusement, ceux du Housing Action acceptent de nous suivre.
Ils prétendent ne pas vouloir vous affronter alors qu’ils tiennent de vous leurs privilèges.

Brian Mac Circle :
Ha, les braves gens et la saine vision que voilà. Mais quelle est donc cette grimace qui vous tord la bouche ? Un mauvais whisky ?

Adam Mac Simum :
Certes pas ! Notre whisky est le meilleur.
Seulement, la volonté de nous tendre la main n’est pas seulement le reflet d’une bonne éducation.
Les bailleurs du Housing Action sont plus riches que leurs cousins et espèrent bien pouvoir racheter les plus faibles ou une partie de leur patrimoine à bon compte.
Par ailleurs, nos espions nous rapportent qu’ils comptent en réalité construire moins, ce qui leur coûtera moins. Et en commençant par ne plus acheter aux Housing Developers pour favoriser leur propre production.

Brian Mac Circle :
Résumons la situation, Adam :
Si les notables bailleurs construisent moins, nous aurons moins de taxes pour le budget. Et moins de logis pour la population.
Mais il nous reste encore la production des Housing Developers ; s’ils n’ont pas les achats des notables, ce n’est pas grave, ils feront sans ! Brillante idée que la mienne !

Adam Mac Simum :
Heu, non, pas tout à fait sire. Ils sont obligés de leur vendre ; c’est la loi que nous avons faite il y a 2 ans qui les y oblige. Nous avons exigé des hameaux mixtes dans tous les clans en expansion démographique.

Brian Mac Circle :
Et ils forniquent tous comme des rabbits en rut ! Damned !
Donc, si l’un ne fait pas l’autre non plus ? Sans orge, ni bière, ni whisky ?

Adam Mac Simum :
C’est cela même, et c’est le piège. Les notables bailleurs veulent nous forcer la main, sire. Mais en douceur, les sneaky guys !
Si on n’intervient pas, ils construiront moins en bloquant des programmes entiers de construction et en transférant en grande partie le poids des taxes sur les Housing Developers en leur imposant des prix dérisoires et moins élevés qu’avant.
Ceci nous fera moins d’argent pour le budget. Et moins de demeures dans le pays.

Brian Mac Circle :
Mais pas moins de demeurés…. et sinon ?

Adam Mac Simum :
Sinon, ils peuvent espérer que devant ces résultats en régression et la pression des Housing Developers, nous revenions en arrière d’une manière ou d’une autre.

Brian Mac Circle :
Mais c’est insupportable d’être aussi machiavélique ! Ils ont oublié d’être stupides et ils sont très bien organisés !
Mais que font les Housing Developers ? Ils dorment ?

Adam Mac Simum :
Ils se tâtent, sire.

Brian Mac Circle :
Ils se tâtent ? Mais est-ce bien le moment de passer au tactile ? Ils feraient mieux d’adopter une stratégie solide eux aussi !

Adam Mac Simum :
Leur problème c’est qu’ils sont un peu gaulois, vous savez, nos anciens cousins celtes continentaux ? Et bien moins disciplinés que les notables bailleurs.
Certains aimeraient négocier, et d’autres faire appel à vous…

Brian Mac Circle :
Comment cela ?

Adam Mac Simum :
Si nous modifions ou annulons la loi qui les oblige à travailler systématiquement avec les notables bailleurs, ils pourront au moins construire les logements qui leur reviennent.
Et si nous leur octroyons des droits proches de ceux des notables bailleurs, ils pourraient même répondre plus largement en se substituant à eux, qui essaient de nous tordre le bras avec le sourire.

Brian Mac Circle :
Des bailleurs qui baillent et des développeurs qui dorment c’est…. une vie de rêve !
Mais ce serait une révolution de permettre à chacun de travailler sans chaînes, Adam, n’est ce pas ?

Adam Mac Simum :
Une révolution en marche avant, sire.
Or et pour l’heure, c’est la marche arrière qui est enclenchée.

Brian Mac Circle :
Mais du point de vue tactique, faut-il vraiment révolutionner, ou juste suggérer que nous pourrions le faire, pour ramener tout le monde au point de départ ?

Adam Mac Simum :
Cela pourrait marcher sire, la peur de perdre très gros pour les notables bailleurs serait importante.
Mais ramener tout le monde au point de départ, est-ce vraiment avancer ?

Brian Mac Circle :
Ca, c’est la politique, Adam ! Il va falloir que je réfléchisse.

Adam Mac Simum :
Et que dis-je à tous ceux qui me pressent de prendre position ?
D’aller se faire voir ? Ou se brosser ?

Brian Mac Circle :
Mais oui, c’est le bon mot, qu’ils se brossent, Adam !

Quand le réveil sonne

C’est à ce moment là que CRO s’est réveillé ; le dentifrice faisait tellement de mousse dans sa bouche qu’il l’aurait avantageusement remplacé par une bière.

En provenance directe des Aïe Glandes (traduction CROmicogéographique  approximative des Highlands 🙂 ), comme cet ancêtre, splendide spécimen éCROssais du clan CROmoëlle.

Avec chaussettes bio en fil d’Ecosse (pour garder les orteils au sec ! 🙂 )

éCROssais du clan CROmoêlle
C’est dingue les bêtises auxquelles on pense quand on rêve !

Heureusement que ce n’était qu’un rêve, car qui pourrait sincèrement penser que – dans la vraie vie – des spécialistes du logement social, du gouvernement, d’Action Logement et d’autres, auraient pu ne serait ce qu’imaginer un petit bout d’un scénario aussi biscornu ?

Pas nous, hein… 🙂

Tout ça pour aboutir dans une impasse, faute d’avoir su anticiper – comme un joueur d’échecs de petit niveau – le résultat final engendré par le déplacement des pièces ?
Avec un blocage structurel du système pour avoir voulu ajuster un budget conjoncturel.

Non, personne ne peut imaginer ça un seul instant, pas vrai ?
Les échecs…. alors qu’une seule belle réussite suffirait ?

 

Et vous, vous y croyez au scénario écossais ?
Non ? Même pas en rêve ? 🙂

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