Aïe Tech, no logis ?

Billets d'humeur 2 commentaires

Les nouvelles technologies sont partout.

Et elles voudraient envahir ce qui reste !

Ca devient dur d’envisager un mouvement de résistance… Pour ou contre ?

Le logement, et l’immobilier en général, emboîtent gentiment le pas aux autres secteurs, souvent moins originellement conservateurs.

Mais pourquoi devrait-on résister, au fait ? Pas par principe.

Sauf que, quand la High Tech se transforme en Aïe Tech (ou tèque ? 🙂 ), on se dit qu’on pourrait se passer de la Tech.

Après la Tech, la pastèque ? Le nouveau fruit défendu… 😉

 

Il n’y a pas si longtemps, être contre l’avancée technologique était réac.

Mais, si ça continue, ça va être tendance et furieusement positif : se rebeller comme Robin des Bois, être anti Linky, pro développement durable, contre la prolifération des ondes et pour la protection des données personnelles, pour un retour à la nature et à la frugalité, etc…

C’est in.

Donc, être Tech ou ne pas être ?
Ou rejoindre incidemment le nouvel ordre de la Pastèque ? 🙂

Juteux débat…. On s’en paye une tranche ?

Mais c’est quoi, la techno dans le logement ?

C’est de plus en plus de choses :

  • les sites internet des professionnels
  • les blogs de promoteurs désœuvrés… 🙂
  • la signature électronique du contrat de réservation
  • la production d’images, vidéos, configurateurs de programmes ou logements
  • l’extranet de suivi commercial des programmes immobiliers (options / réservations…)
  • les logiciels permettant au maître d’œuvre de piloter les levées de réserves
  • l’extranet qui vous permet de suivre la construction de votre logement et de préparer sa livraison, puis de suivre vos levées de réserves
  • le BIM
  • et de plus en plus de sites qui proposent des environnements liés à la communication interne à la copropriété ou des services divers
  • le retour en force de la « domotique », avec des services ou applis de gestion de la plupart des équipements électriques et des accès au logement ou au parking.

Avec, généralement, des promesses tendant à faire mentalement de nous des surhommes grâce à l’exosquelette de ces nouveaux services, souvent survendus au niveau du marketing immobilier (détournement du concept de réalité augmentée ? 🙂 ) .

Notamment quand certains utilisent des arguments péremptoires mais fallacieux (que j’ai entendus moi-même) comme « d’autant que ces services sont gratuits car compris dans le prix de vente » . Vraiment ?

Finalement, ces services n’étaient dans ce cas précis payés que pour 5 ans.
D’où la question : après 5 ans, le client est-il bien conscient qu’il devra commencer à payer ?
Quid de la pérennité du service et de sa réversibilité ?
(le service rendu peut-il être abandonné sans diminuer sensiblement la qualité d’usage du logement ? Sinon, quelle responsabilité du vendeur ?)

Bref, la techno n’est pas près d’arrêter de bouleverser les modes de vie, mais il va falloir assainir et sécuriser les approches volontairement « pudiques » des professionnels et des vendeurs quant aux inconvénients générés.

High Tech yes, Aïe Tech no ! 😉

Et on la reçoit comment, dans le public ?

Aaaahhhhh…. c’est une excellente question !

A priori, on la reçoit comme on peut, en fonction de son âge, de ses centres d’intérêt, de sa culture, de son parcours personnel, de son niveau intellectuel, de sa curiosité… et du temps qu’on a à perdre y consacrer.

Car c’est finalement une constante.
Très peu nombreux sont ceux qui veulent se prendre le chou sur leur temps libre juste pour faire fonctionner ce qui devrait être si simple et quasi automatique (dans leur esprit).
Alors que les concepteurs se font plaisir avec des fonctionnalités et de la technicité.

C’est, en tout cas, ce que je constate personnellement à chaque livraison de programme immobilier et avec des publics de 20 à 70 ans indifféremment.
La nouveauté interpelle et séduit parfois, mais l’efficacité et la simplicité d’usage au quotidien est ce qui compte le plus (sinon, on ne s’en sert pas).

Et là, ce n’est pas gagné au niveau des interfaces usagers, bien souvent, quand on voit qu’un simple programme gestionnaire de chauffage ou de chauffe-eau thermodynamique prend des allures de QCM pour polytechniciens. 🙂

Il y a de quoi multiplier les quiproquos et les dysfonctionnements.

Entre l’interface peu claire, la compréhension brumeuse, les pannes, les bugs, les connections informatiques hackées.

A quai ? C’est l’utilisateur qui peut y rester !

Vous imaginez un peu le truc ? Si, si… Faites un effort ! 😉

Scénario fiction pour 2019 :

Votre frigo intelligent et connecté qui reçoit le mauvais flux d’infos, celui de votre play list musicale préférée, et qui s’ouvre en vous jouant la Vache qui Rit de Wagner, au lieu de vous commander tout seul du Saint-Nectaire ? 🙂

De quoi perdre contenance (et le contenu du frigo aussi, s’il ne se referme pas tout seul !) même si on ne veut pas en faire tout un fromage !

L’eau qui se met à couler à 19 ° dans la baignoire, pendant que la température de consigne de votre chauffage grimpe à 37°2 le matin ?

Les volets roulants qui se ferment pendant que la porte d’entrée s’ouvre, alors que vous allez prendre un bain ? Hum….

Remarquez, c’est moins grave, vu qu’à 19 ° vous allez y rester moins longtemps qu’à 37°2, vous pourrez toujours aller fermer la porte avant que les voisins ne s’invitent tous seuls pour l’apéro… 🙂

L’avantage, c’est que la vie sera moins monotone ! 😉

Comme ce zouave de Plumette qui mélange Emma Peel et John Steed au moment de dessiner le CRO hedomadaire, alias ChaCRO melon et bottes de cuir !

Il s’est emmêlé l’ADN des personnages, et ça donne un CRO mixte & hype, un peu trop techno !

La Aïe Tech a encore frappé ! 😉

ChaCRO melon et bottes de cuir
Ben quoi, on me reconnait quand même, non ? Technologie ou pas !

Donc : l’appli qui gère les accès tombe en rade, le fournisseur fond les plombs, le cloud est momentanément coupé de votre box ?

Mais rien d’important ! Il y a sûrement un plan B qui vous a été proposé, non ?
(votre voiture restera dans la rue en attendant)

Non ? Ha, c’est dommage.
Au fait, il y a toujours une serrure mécanique sur votre porte ?
Et les flux d’infos transitant par votre installation électrique et votre box ont bien été hyper sécurisés ?

Aussi bien que ceux des grosses boîtes qui se font pirater ?

Et la web cam de votre portable est sous contrôle ? Vous êtes sûrs ?

Pssttt… regardez par dessus votre épaule ! 😉

Tolérance réseau ? Ou zéro ?

Et sinon, c’est bien la techno ?

Ben oui, plutôt.
Faut bien suivre la marche du temps quand on a des orteils ! 🙂

Mais il faudra défricher encore un peu et aller vers plus :

  • d’efficacité (du service rendu sans surcouche marketing cosmétique)
  • de simplicité (d’usage et d’entretien)
  • de sécurité (maintien du fonctionnement traditionnel du logement en mode non connecté, maîtrise des données et informations issues du logement)
  • d’universalité (protocoles des matériels pour une compatibilité / interchangeabilité maximale)
  • de modicité (des prix des biens et services)

Il y a sans doute bien d’autres paramètres ou garde-fous à prendre en compte pour une techno désirable, amenée à maturité dans son mode d’emploi.

 

Mais je vous laisse le soin d’en faire part en commentaires !
J’ai un bout de pastèque à aller grignoter ! 😉

 

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2 réflexions au sujet de « Aïe Tech, no logis ? »

  1. Hello,
    Super blog Marc, très instructif.
    Justement en parlant de technologie je me demandais ce que vous êtes en train de mettre en place dans votre métier de promoteur (soit vis à vis des acheteurs ou pour votre suivi opérationnel ou prospection) pour optimiser des choses?
    Pour avoir acheté un appart récemment sur plan je me rends compte que certains promoteurs sont loin (et peut-être même pas intéressés) d’adopter de nouvelles technologies dans leurs opérations,
    Merci d’avance,
    Gus

  2. @ Gus80 : merci pour la question, mais je n’ai pas la totalité de la réponse. 🙂
    A l’heure actuelle, il y a énormément de startups qui cherchent une place au soleil et profusion de pseudo-solutions, aussi bien en termes de produits que de solutions au sens large. Mais toutes sont loin de se justifier du point de vue de la plus-value de qualité de vie apportée à l’occupant des logements ou de la sécurité de ces services ou du prix affiché pour une prestation non exprimée par des acquéreurs dont le principal souci est de trouver un bon produit au bon endroit et à un prix abordable.
    Sans compter certaines initiatives qui ne visent qu’à prendre à leur compte des séquences du process de production, discutable apport qui prive à terme les structures de promotion de savoir-faire de base et gratuit jusqu’ici.
    Bref, il est urgent de prendre son temps pour peser l’intérêt réel des initiatives émergentes, tout en restant à l’affût des vraies bonnes idées !
    Avec le risque de se tromper bien sûr…

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