La responsabilité personnelle appliquée au logement

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L’individualisme forcené de notre époque a quelque chose de pathétique.

Et de pas d’éthique ? Oui, aussi. 🙁

Du côté obscur du monde hyper rationnel des affaires et de la construction réunis, l’important c’est de gagner.

Les doux rêveurs qui proclamaient que « l’important, c’est de participer » ont – en fin de compte – gagné la médaille olympique de la défaite en rase campagne.

C’est vrai quoi ! Comment faire comprendre à des acteurs du logement à qui on assène du soir au matin que la fin justifie les moyens et que leur sort dépend de leurs résultats, comment leur faire comprendre, donc, que la responsabilité individuelle est essentielle car elle s’oppose à l’irresponsabilité collective.

On développe ensemble ? 🙂

 

Développer ? C’est le cœur du débat.

Car pour développer du chiffre d’affaires et du bénéfice, on embauche des développeurs.

A qui on demande des résultats probants. Et rapides.

Allez donc leur expliquer les vertus et délices de la modération et du temps long.

Ou de certains concepts si abstraits, comme :

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ?
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ?

Pas gagné… 😉

Quand le Dalaï-lama ferait une bouddherie…

Dans la catégorie des hommes paisibles et aptes à la réflexion (pas à l’arrêt flexion, hein, on n’est pas en cours de gym ! 🙂 ) – du genre Dalaï-lama ou Mahatma Gandhi – le monde du logement est mal servi.

On y rencontre surtout des hommes et femmes pressés (de réussir) et désireux de le montrer.

Et qui pensent que le meilleur moyen de réussir est de ne pas s’encombrer de considérants inutiles.

Ah, les boulets… 🙂

Faut dire aussi que, parmi toutes les sessions de formation proposées aux étoiles montantes du montage d’opérations immobilières, on ne trouve pas grand chose sur la prise en compte du temps long et du respect des partenaires dans la durée.

Comme si ces étoiles montantes étaient en fait des étoiles filantes, ou des participants à une régate ne prenant en compte que la première bouée.
(les bouées et les couleurs, ça ne se discute pas ? 😉 )

Le plus drôle, c’est qu’ils ne sont pas conscients de leur rôle ni de l’impact global d’un comportement individuel répliqué à l’infini ou presque.

Mais peut-on en vouloir à de bons petits soldats de ne pas avoir la vision d’un généralissime, quand tout l’état major est indécrottablement atteint de cécité ?

Par nez cécité ? 😉

Faudrait déjà en sentir… l’utilité ! 🙂

L’irresponsabilité collective, somme des responsabilités individuelles

Ou plutôt, somme des abandons de prise de responsabilité individuelle !

La réaction la plus courante à des comportements idiots, c’est qu’ils sont considérés comme normaux. Car généralisés.

Comme si les néo adorateurs du round-up ou autres produits chimiques prétendaient promouvoir un monde plus sain. Et des rendements élevés.

C’est possible, ça ? 😉

Et la mise en quarantaine de l’orthographe parce que tout le monde ferait des fautes ?

Non… ça se saurait ! Pas vrai ? Pas sûr ? Ah… 🙂

Quelques cas de figure non exhaustifs ? On pioche dans le vécu récent ? Ok.

Le foncier :

– Mais, pourquoi tu vas proposer 800 euros du m² de surface de plancher, alors que cette valeur te met dans le rouge au niveau des prix de sortie ou de ta marge ???

Parce que si je ne le fais pas, je vais me faire léser (note du rédacteur : CRO a souvent confondu le B et le L 😉 mais il faut rester pudique…) par mon concurrent qui va me piquer le terrain.

– Mais tu n’en sais rien, et tu fais grimper le marché, ce qui va pousser tout le monde à faire pareil et créer des références plus élevées pour la suite ! Tu sais bien que le foncier ne redescend quasi jamais spontanément !

-…. (appui du doigt sur la touche Enter, cellule B10 valeur 800)

Le prix des travaux :

– Mais tu fais quoi là : -5% ??? Tu veux leur demander ça ?

Oui, c’est un minimum ; j’ai du mal à rentrer dans mon budget.

– Tu m’étonnes, t’as vu le prix de ton foncier ?

Et il me faut au moins gratter 5 %, minimum sur le prix des offres reçues, sinon je ne passe pas !

– Tu es conscient que tu pousses les entreprises à la faute ? Et qu’il y en a forcément qui risquent de te péter dans les doigts en cours de chantier ?

Ouais, pas sûr, et puis si elles disent oui, c’est qu’elles peuvent. Et puis je ne vais pas me priver de leur demander une belle remise commerciale alors que tous les autres font pareil. Et pourquoi je m’handicaperais en ayant des coûts travaux plus élevés que les autres ?

– Peut-être parce que si tu prends une position moins agressive, en restant plus raisonnable, tu auras un prix correct et que cette entreprise sera encore en vie dans un an. Et qu’elle répondra plus volontiers à ta consultation qu’à celle des autres si tu l’as respectée. Et qu’elle t’en sera reconnaissante sur la durée, ce qui te permettra de mieux maîtriser et de sécuriser tes prix de revient sur 2 ou 3 ans au moins.

Mais je m’en fous de 2 ou 3 ans, je serai où dans 2 ou 3 ans ? Moi, c’est tout de suite qu’il me faut un résultat !

Et voilà. Cette petite musique du « si ce n’est pas moi, l’autre va le faire et donc j’ai le droit (et le devoir) de le faire très très vite pour être aussi efficace que l’autre » est une affligeante banalité et une plaie du quotidien.
Que l’on peut décliner sans difficultés sur des thèmes comme les chartes illégales, les négociations de permis de construire (…), les tarifs de VEFA sociales, les pratiques commerciales, etc.

Une petite musique d’abandon de souveraineté personnelle qui sonne comme une insulte à l’éthique, au temps long ou à la stratégie.

L’apologie des gloutons… 🙂

Et c’est pareil chez les politiques et dans l’administration !

En fait, c’est même pire.

Car, quand on tient le manche, on doit montrer l’exemple (qui, comme chacun sait, est un ordre secret 🙂 ). Et la voie à suivre.

Or, les pouvoirs publics pris au sens large et sur une échelle de temps longue ont une appétence immodérée pour les postures (qui confinent à l’imposture sur la durée) et pour la communication, le tout au détriment du traitement de fond du sujet.

Ce traitement symptomatique des dysfonctionnements leur vaut d’ailleurs la défiance croissante de tout un peuple mais ne modifie hélas pas leur appréhension du monde et la nature des réponses apportées
Etonnant, non, venant de personnes supposées intelligentes ?

Bref, si l’exemple est un ordre sucré, la note sera-t-elle forcément salée si on prône le mauvais exemple ? 🙂

Mais oui ! Essayez donc de manger un yaourt abondamment salé.
Concours de grimaces garanti ! 😉

Il y a ainsi le feu aux fondamentaux. Pour éviter la propagation de l’incendie, on va donc devoir faire appel à un pompier.

Coup de bol, on a ce qu’il faut parmi les CROs ! 🙂

Un pompier ! Lancelot ! Ca, c’est du pompier !

Pompier, bon œil, le Lancelot ! 😉

Et s’il lance l’eau du lac, il va sûrement trouver le Graal !
(désolé… 😉 )

On est sauvés !

Lancelot ou LanceCRO ?
Hem… moi, c’est plutôt LanceCRO ! Mais je veux bien vous sauver, d’accord ?

Sortir par l’eau ou par le bah ?

Ce n’est pas parce qu’un système prend l’eau qu’il faut se résoudre à l’accepter.

Et une fois qu’on est dans le bain, sortir par l’eau paraît tout indiqué ! 🙂

Et plutôt que de s’en ficher (de rester bas bah, quoi !), essayons de suggérer la nécessité (mince, mais il y tient à ses aveugles !) d’une large place à l’intelligence collective et au temps long.

A commencer par un sursaut des pouvoirs publics (zut, encore des aveugles) ?

Car les fables passées du choc d’offres (un choc en creux, ou un choc au lac ?) ou de la loi ELAN (élan caustique, personne n’en a rien à cirer ?) n’ont rien de jubilatoire comparées à celles d’Olaf Fontaine (vous vous rappelez ? 😉 ).

Et elles n’apportent rien aux acteurs ni aux gens ordinaires pour lesquels le logement est un besoin fondamental.

Un peu de lucidité dans un monde de brutes, ça vous dirait ? 🙂

Ben, zut, un peu CRO lyrique comme épilogue…
On se croirait autour de la Table Ronde.
Faut pas abuser ! 😉

 

Allez, amis chevaliers, faites en le serment !
Et passez une bonne semaine ! 🙂

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