Protéger l’acquéreur et le locataire : erreur de diagnostic ?

Conseils immobiliers 7 commentaires

diagnostic : s'accrocher aux certitudes ?– Dites, Docteur, est-ce que c’est grave ?
– Faites Aaaahhhh
AAAaaaaaahhhh…..
– Bizarre, vous avez la voix caverneuse, vous savez ? Sûrement un problème de grotte, heu, pardon, de glotte. Ca fait combien de temps que vous n’avez pas eu de diagnostic immobilier ?
– Houlà… quelques dizaines de millénaires, au moins !
– Bon, asseyez vous, on va discuter un peu, vous avez du rater quelques étapes…

Effectivement…

Imaginez un peu notre bon vieux CRO, trisaïeul de toutes les tribus de la terre, innocent dans sa primesautière spontanéité, confronté aux affres des obligations réglementaires contemporaines et aux bons docteurs chargés d’établir un diagnostic immobilier… Déjà qu’à titre personnel il m’arrive de me prendre pour un dinosaure (non, non, pas en regardant un miroir, merci) en me remémorant les règles du jeu antérieures à l’an 2000. C’est beau la nostalgie…

A moins qu’il ne soit préjudiciable d’avoir de la mémoire ? Oublions ça !

L’invention de l’administration dans l’immobilier

Ben oui, l’administration et le fonctionnaire, ce n’est peut-être pas né de la dernière pluie, mais c’est quand même postérieur à la dernière glaciation. Il y a donc bien un moment où un Schtroumpf à couronne a posé les bases de la codification de certaines règles de comportement et désigné de gros costauds chargés de les faire appliquer.
Parce que, de jurisprudence constante, « force reste à la loi » et qu’en des temps lointains il valait mieux ne pas être gringalet pour aller réclamer son dû.
L’autorité et son bras armé, c’était ça le duo gagnant.

Alors que maintenant, avec deux petits tendons à la place des biceps et à condition tout de même d’avoir un gros engin (du style ordinateur quadricoeur avec logiciels dernier cri), pas besoin d’être chef de clan et d’avoir tué dix ours à mains nues pour faire respecter la loi.

C’est quand même beaucoup plus facile de s’appuyer sur le droit que de taper comme un sourd (difficile de s’entendre dans ces conditions là). Surtout pour faire entrer dans les moeurs une ordonnance qui impose des diagnostics…

Pour en finir avec cette digression, comprenons bien que les pouvoirs publics sont aux petits soins avec les locataires et les acquéreurs immobiliers. C’est grave, Docteur ?

Les règles de protection actuelles et les diagnostics liés à la vente

Termites aujourd’hui, termitières, termites à deux mains : la relativité du diagnostic ?

Comment dire…

Les progrès sont indéniables.

Imaginer que personne ne recherchait la présence d’amiante dans une caverne ou dans tout autre habitat troglodytique est tout bonnement insoutenable pour de tendres créatures évoluées comme nous…

Tout comme le fait de ne pas avoir de certificat ou d’attestation et de risquer d’ignorer la présence de termites, alors que leur détection aurait pu servir à nourrir toute la tribu !

A en croire le sourire de CRO, une belle source de protéines semblait valoir davantage que toutes les certitudes administratives qui nous sont devenues indispensables. Comme autant d’opportunités si tôt manquées d’accélérer vivement la course du progrès ?

Foin de regrets, ne boudons pas aujourd’hui le bonheur de constater les succès administratifs conquis de haute lutte, symboles de l’avancée du progrès immobilier à travers les siècles, pour aboutir au paroxysme actuel de l’extase formelle et informelle !..

Ne tournons pas plus longtemps le dos à notre plaisir pour découvrir ensemble la liste des diagnostics exigibles pour une vente immobilière :

  • Loi Carrez (calcul de surface)
  • Plomb
  • Amiante
  • Termites
  • Gaz naturel
  • Risques naturels et technologiques
  • Performance énergétique
  • Installation électrique
  • Assainissement

D’accord, il n’y a pas de raton-laveur, mais c’est beau et poétique comme un inventaire à la Prévert, avec ce petit charme supplémentaire des durées de validité différentes pour chacun des diagnostics. Je vous sens frémir de plaisir….

Non ? Ah bon…

L’utilité objective des diagnostics immobiliers, et leur coût

Bon, on ne va pas être bougon ou de mauvaise foi non plus tout le temps, pas vrai ?

Alors, on va avouer à voix basse que l’intérêt de tels diagnostics c’est quand même d’y voir plus clair sur l’état technique ou les performances, un tant soit peu objectives, du bien immobilier que l’on envisage d’acheter. Surtout quand on n’est pas un professionnel de l’immobilier, ce qui est le cas du plus grand nombre.

Mais, à côté du bien fondé des diagnostics, il y a leur coût. Et là, c’est parfois le grand écart d’un diagnostiqueur à un autre. La solution évidente, c’est d’en consulter plusieurs, ce qui peut vite devenir fastidieux.
A moins d’utiliser les services de sites comme www.prodiagnostic.fr qui mettent en rapport les particuliers et les diagnostiqueurs en fournissant plusieurs devis à l’internaute qui en formule la demande.

« Dura lex sed lex »(1) disaient les romains. Mais tant qu’à obéir à la loi, autant le faire à un prix normal. La douleur est moins vive…

 

Allez, allez, ne soyez pas timides, certains d’entre vous ont bien une petite anecdote sur un diagnostic bizarre ?

(1) pour ceux qui n’ont pas lu l’intégrale d’Astérix : « la loi est dure, mais c’est la loi »

 

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7 réflexions au sujet de « Protéger l’acquéreur et le locataire : erreur de diagnostic ? »

  1. Heureux que le ton vous plaise (de toute façon, le ton c’est bon !). Et merci pour l’encouragement !

  2. « A moins qu’il ne soit préjudiciable d’avoir de la mémoire ? » Oui, je crois en effet que ce n’est pas toujours appréciable d’utiliser sa mémoire pour des comparaisons. Ce qui est, est, c’est tout 😉 !

    Au fait, je ne l’avais pas vu, mais il est très beau le footer !

  3. Les erreurs dans les diagnostics immobiliers peuvent avoir des conséquences graves, d’ailleurs récemment une société a été condamnée par la cours de cassation à payer la démolition et la reconstruction d’une maison à cause de termites non détectées à temps.

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