PINEL : le CDD de l’investissement locatif

Billets d'humeur, Investissement locatif 4 commentaires

crobotPINEL, un CDD ? Allons donc….

Rassurez vous, je ne parle pas de la ministre.
Car pour les ministres, le CDD est la règle.

Les pauvres, ils se voient éternels dans la fonction, mais ils ne durent que très rarement plus longtemps que la prochaine élection.

Non, le PINEL dont je vous parle c’est le dispositif fiscal en faveur de l’investissement locatif.

Un avatar fiscalo dépendant, issu du dispositif Duflot dont il s’est fort heureusement émancipé au niveau idéolog hic. Car il y a un hic !

Le danger du court terme rôde…. 🙁

 

Vous pensez peut-être que mon histoire de court terme, c’est de la provoc ?

A peine.
Bien sûr, c’est mieux d’en rajouter une petite louche quand on raconte une histoire.

Mais ce qu’il y a de plus louche, c’est la fin de l’histoire.

Car pour l’instant, on n’en a écrit que le début !
Apparemment bien sûr… 🙂

L’avenir du Pinel est-il déjà derrière lui ?

D’une certaine manière, oui.

Au risque de déstabiliser les adorateurs de l’éphémère ou les surfeurs de l’immédiat, je sens poindre un danger qu’il vaudrait mieux identifier, nommer et traiter.

Pour l’heure, l’ambiance est au soulagement et à la satisfaction car les scores commerciaux sont en hausse depuis quelques mois.
Ambiance de cigales ?

L’amélioration des ventes et la hausse des températures poussent naturellement à baisser la garde et à apprécier l’instant.
Qui semble n’être (ou naître ?) pour la plupart que le début d’un cycle de renouveau ardemment souhaité ?

De là à prendre ses désirs pour des réalités….

A ce stade du cycle commercial, je ne conteste pas, ni ne critique, la réussite relative (par rapport au Duflot) du dispositif Pinel.
Et je partage le sentiment de soulagement d’une profession plus demanderesse de pragmatisme que d’idéologie.

Mais la réalité qui m’intéresse le plus (si vous commencez à mieux me connaître 🙂 ), c’est le coup d’après.

Et là, on parle de demain : 31 Décembre 2016.

A la fois devant et derrière nous, si on ne se retourne pas très vite ! 😉

Pourquoi crier au loup dès maintenant ?

Parce que c’est le bon moment et que dans quelques mois il sera déjà trop tard.

Développer un programme immobilier prend de 12 à 24 mois la plupart du temps.
Et le commercialiser intégralement peut prendre jusqu’à la livraison, voire davantage quand il y a 10 % du stock restant à commercialiser à la livraison.

Donc, les programmes qui se montent actuellement seront lancés d’ici 12 à 24 mois et commercialisés en intégralité d’ici 24 à 42 mois.
Et il reste 20 mois (un peu moins) jusqu’au 31 Décembre 2016.

Ah oui… Pour les distraits du Pinel….

Le Pinel c’est un CDD ! Le dispositif prend fin au 31 Décembre 2016.

C’est bien pour ça que je vous bassine avec cette date depuis le début ! 🙂

En clair, si rien n’est fait, à partir du 1er Janvier 2017, plus de dispositif fiscal en faveur de l’immobilier locatif.
Et 2017, c’est l’année de la Présidentielle et des législatives qui suivront.

Et ce sera donc une année morte pour l’immobilier neuf.

Le calendrier législatif et l’économie réelle du logement

Pour avoir eu cette conversation avec d’autres pros, parfois haut placés, je suis frappé de l’incapacité à se projeter au-delà de quelques semaines.

Pourtant, pour éviter toute rupture dans le processus économique de la chaîne du logement, c’est maintenant qu’il faut faire des propositions pour que l’année 2017 soit une année de transition et pas une année de désolation.

Inutile de se plaindre du manque de PIB du à l’atonie du marché du logement, si on ne comprend pas qu’il faut raisonner non pas à 4 mais à 8 ou 10 ans minimum et s’obliger à laisser un délai de latence d’au moins 3 ans avant toute modification des règles du jeu.

L’hypothèse d’une modification ou prorogation du Pinel approuvée dès la prochaine loi de finances (promulguée en Décembre 2015) permettrait ainsi de rassurer 1 an à l’avance les pros et leur donner un peu de visibilité sur 2017.

Reste à définir le portrait robot de la mesure.

crobot
Le portrait robot ? C’est CRObot pour être vrai !

Car si on attendait la fin 2016, outre l’incertitude qui règnerait jusqu’au dernier moment (avec les dérives possibles liées aux tentations démago électoralistes des candidats), on n’aurait aucune garantie de continuité et même aucune idée du lendemain.

C’est donc bien dès aujourd’hui que l’avenir se prépare, sinon on risque de l’avoir vraiment dans le dos !
(l’avenir.. mais pas que ! 😉 )

Allez, les fourmis, au boulot !

 

Alors, ce Pinel, quel avenir pour 2017 et au-delà ? A vous la parole !

Je m'abonne aux articles
(je recevrai un mail quand un article est publié (pas de spam)

4 réflexions au sujet de « PINEL : le CDD de l’investissement locatif »

  1. Mais il y a des dispositifs de défiscalisation immobilière depuis que les ministères du logement existent ! 🙂 Malraux, Perissol, Besson, Robien, Girardin, Demessine, Borloo (hips). On en aura d’autres. La construction immo est sous transfusion de l’Etat, payée par le contribuable…

  2. @ Martine : juste un petit bémol. Les aides à l’investissement locatif coûtent moins cher à l’état qu’elles ne lui rapportent. On en a déjà parlé sur ce blog. Le contribuable est donc sauvé, avec un coup de pouce à l’emploi en prime.
    Pour autant, je ne suis pas sûr que la sphère politique soit assez intelligente (je ne parle pas de QI ou de lucidité, mais de comportement et d’action) pour s’en rendre compte sans à coups. Il suffit de regarder les hésitations du Duflot, nimbé d’idéologie et mis en place avec le soutien d’une majorité, puis désavoué et critiqué. Tant que la politique dans sa version « idéologiste » passera avant l’économie, les esprits rationnels ne seront sûrs de rien… hélas.

  3. Merci. Pas faux mais sans vouloir troller, l’esprit économique est différent de l’esprit de rationalité :). Ca aussi c’est de l’idéologie. Mais je comprends ce que vous voulez dire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *