Peut-on renvoyer les idées reçues ? A leurs études…

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Le logement n’échappe pas à la règle.

A calculs… Celle des idées reçues qui ont la vie dure.

Combien de fois le professionnel de l’acte de construire doit se mordre les lèvres en entendant de grosses bêtises proférées avec beaucoup d’aplomb ?

Sans perdre le fil (à plomb, bien sûr), pour tenter de rester droit dans ses bottes et tout en expliquant aux Docteurs es Dogmes que toujours plus, c’est souvent moins.

Mais comment faire quand l’interlocuteur – de par sa fonction – ne comprend pas les subtilités de l’addition infinie puisqu’il ne la paie jamais ?

Toujours plus ou toujours mieux, est-ce que cela peut tenir lieu de règle absolue ?

Pas facile quand on a appris qu’en multipliant moins par moins ça fait plus, de se dire que plus que plus, ça pourrait faire moins.

Echec et maths ? 😉

 

C’est le principe de la relativité. Pas celle d’Albert.

Juste celle qui consiste à comparer deux affirmations ou deux visions d’un sujet.
Quand on peut.

Dans un dialogue déséquilibré, l’émetteur a souvent le beau rôle quand il s’agit d’une personne publique. Mais pourtant….

Est-on toujours condamné à se taire devant une idée reçue ?

Ou peut-on se faire le petit plaisir de la renvoyer à ses chères études ? 😉

C’est CRO tentant comme question… 🙂

L’accession à la propriété et les vases communes niquant

C’est quasiment une légende urbaine.

Comme celle du loup garou à la campagne.

Une idée fort commune dans les communes.

Il paraitrait que l’investissement locatif ferait la nique à l’accession à la propriété.

Non ???

Funeste et crétine idée, s’il en est, que celle de cet investissement locatif prédateur.

Il est vrai que dans bien des agglomérations de zones dites tendues, les scores tournent largement en faveur de celui-ci.

Si on neutralise les ventes en bloc de logements sociaux, il n’est pas rare que l’accession à la propriété ne représente que 10 à 30 % du volume des ventes.

Du coup, quand des élus analysent les statistiques, leur réflexe pavlovien est de dire « il faut rééquilibrer » . Sans blague ?

Et comme ils réfléchissent trop souvent (pas tous et pas toujours, heureusement) de manière statique et avec une créativité bridée par l’obsession trop répandue de la réélection (qui borne l’horizon comme les esprits), ils raisonnent à volume constant, en pensant que tout logement qui ne se ferait pas en locatif serait forcément vendu en accession. 🙁

Ce qui est la marque d’une cruelle inculture quant au fonctionnement des processus d’achat de logements neufs par les ménages.

Première interrogation de béotien :

  • est-ce que c’est l’investissement qui fait de l’ombre à l’accession, ou bien
  • les conditions d’épanouissement de celle-ci qui ne sont pas réunies ?

Question subsidiaire : Dézinguer l’investisseur crée-t-il l’accédant ?

Aides à la réflexion :

  • Du désherbant sur un poireau aide-t-il  à faire pousser les salades ?
    (pas celles qu’on nous raconte, hein.. 🙂 )
  • La retraite d’Ussain Bolt rend elle plus rapides ses adversaires ?
  • Masquer le soleil changerait-il la taille de la lune ? (hors éclipses… 🙂 )

Des questions toutes simples qui servent à remettre les idées en place et à combattre l’idée que la production de logements neufs serait forcément un système de vases communicants où l’accession serait le dindon de la farce.

Créer est toujours beaucoup plus difficile que détruire, et trouver de mauvaises raisons est beaucoup plus simple que de travailler en profondeur un sujet.

Posez la question à C3Pcro si vous voulez un avis objectif !

C3Po préhistorique
Et un robot qui pense, c’est un humain qui débloque un peu CRO, par compensation ?

Notons aussi que le logement locatif d’aujourd’hui c’est l’accession à la propriété de demain (lors de la revente post période de défiscalisation 10 à 15 ans plus tard) qui nourrit dans sa première vie le parc privé indispensable à la mobilité revendiquée d’aujourd’hui.

vente sur plan

Du coup, la véritable question est en réalité celle de la qualité d’usage de ces logements qui doivent répondre aux attentes de leurs occupants, qu’ils soient locataires d’aujourd’hui ou accédants de demain.

Et le sujet de l’accession à la propriété dans le neuf reste un thème à part entière, continent toujours quasiment vierge et guère favorisé par les évolutions récentes du PTZ (cf zonage B2 par exemple) ou par la suppression de l’APL accession.

Le budget de l’Etat a ses raisons que l’état du budget des accédants ne connaît pas…

CQFD et Snif.

Guère épais, de Tolstoï (story…)

Guère épais, pas de quoi en faire un roman ( 😉 ), mais c’est plutôt mince comme argument ! Même pour un immeuble.
Pourquoi ?

« Vous comprenez, mon bon monsieur, il nous faut des logements traversants ; c’est beaucoup mieux, les gens peuvent ventiler leur logement. Alors que là, ce n’est vraiment pas de la qualité… » .

C’est vrai. C’est comme ça quand le logement n’est pas traversant.

Avec des orientations moins bonnes sur certains d’entre eux et la création de courants d’air moins facile pour les chaudes nuits d’été.

Mais là, au moins, il est globalement plus raisonnable :

Quand on a un immeuble plus épais (par exemple 15 m au lieu de 10 m) :

  • on consomme moins de foncier en mettant plus de logements sur une même emprise
  • le coût des travaux est nettement moins cher et la consommation de matériaux est maîtrisée (économie de l’ordre de 20 % sur le linéaire de façades, diminution du nombre de cages d’escalier et d’ascenseurs etc…)
  • le coût d’entretien est également plus faible : meilleur rendement thermique, moindre linéaire de façades à entretenir, poids plus faible des charges d’entretien de parties communes
  • le prix de vente est donc mécaniquement moins élevé et favorise par ailleurs l’accessibilité financière des logements
  • l’accession à la propriété, très sensible à la solvabilisation des acquéreurs, en est ainsi facilitée

Bref, contrairement au raisonnement simpliste de la qualité opposée à la facilité, on est plutôt en présence du classique duel « c’est mieux » contre « c’est bien ».

L’arbitrage est donc plus subtil qu’il n’y paraît en première lecture entre de pseudos tenants vertueux d’un mieux disant théorique et les gros bourrins productivistes (coucou maman ! 😉 ) dont la pratique comporte pourtant plus d’atouts en matière de développement durable.

Qui s’appuie, s’il est besoin de le rappeler, sur trois piliers : écologique, économique et social.

Ce qui suggère de pousser la réflexion un cran plus loin : mais pour qui fait on les logements ?
Pour les bien pensants ou pour l’immense majorité de ceux qui doivent avoir les moyens de se les approprier (au moins en termes d’usage sinon de propriété) et de les entretenir ?

Roooo, la vilaine question que voilà !

 

Je vous laisse y répondre ! 🙂
(les commentaires, c’est fait pour ça)

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