Logement social : stop ou encore ?

Actualités de l'immobilier, Billets d'humeur 4 commentaires

crowieQuand tout va de travers, on a intérêt à filer droit.

Pas filer à l’anglaise, car eux ils filent à gauche.

Ils se défilent, quoi… Alors qu’il faut faire face.

Pour le logement social aussi, il faut faire face.

Sauf que pour faire face, il faut savoir de quel côté se tourner.

Sinon on fait tout de travers. Or, il n’y a pas de travers sain. 🙂

Sauf à pratiquer la politique de l’oreiller ? 😉

Dormez braves gens, car le logement social veille sur vous…..

 

Vous savez quoi ? J’ai travaillé pour le logement social.

A une époque, je faisais partie de ces chevaliers blancs.
Une sorte de caste JEDI du logement.

Ce qui suppose à l’opposé l’existence de personnes aux desseins plus sombres….

Des anti héros en quelque sorte.

crovador

 

Mais de là à vous faire le coup du sombre héros….
Pas CRO envie de finir au ballon, moi ! 😉

Mais qu’est-ce qui ne va pas dans le logement social ?

Il y a de temps en temps des résurgences de l’information qui mettent le doigt médiatique sur des travers, parfois ponctuels, parfois généralisés, qui ne sont pas à l’honneur des chevaliers JEDI.

Dont la devise de bonne conduite est manifestement pour certains : « Faites ce que JEDI mais pas ce que je fais » ! 😉

Pourtant, ces éruptions cutanées erratiques – pour aussi dérangeantes qu’elles soient – ne sont pas à considérer pour elles-mêmes ou de manière circonscrite.
Elles ne sont hélas que le reflet d’un système globalement inefficace et donc collectivement stupide.

Jouons ensemble au jeu des 7 questions :

  • pourquoi un système qui ne marche pas devrait-il perdurer ?
  • pourquoi porter le taux de logement social à 25 % quand on n’arrive déjà pas à faire 20 % ? (secouer le thermomètre augmente-t-il la température ?)
  • pourquoi accepter comme définition du logement social que 70 % des ménages français au moins y soient éligibles ? (le seuil de pauvreté logement est-il si bas ?)
  • pourquoi tolérer que des ménages aux revenus bien plus élevés que les plafonds de ressources HLM continuent à occuper stériliser une part significative du parc social alors qu’on prétend par ailleurs qu’il n’y a pas assez de logements sociaux ? (parce que ces foyers sont supposés mieux payer leur loyer et constituer un mieux dans la mixité sociale dans une logique de bons frères, car – paradoxalement – moins sociaux que ceux qui sont à l’intérieur des plafonds)
  • pourquoi clamer ensuite qu’il y a X dizaines ou centaines de milliers de demandes de logement en attente, alors que le vrai besoin est sans doute beaucoup plus faible ? (supposez que vous baissiez le taux de français éligibles de 70 à 40 % et que vous fassiez quitter leur logement à ceux qui dépassent 2 ou 3 années d’affilée le plafond de ressources)
  • pourquoi considérer que c’est le logement qui est social et que donc l’opérateur est forcément spécialisé et dispose d’un statut et de financements spécifiques et exclusifs ?
  • pourquoi imposer en conséquence dans les PLU ces mixités sociales qui contraignent les opérateurs privés – par le biais des permis de construire – à des ventes en bloc ? Et à des prix qui conduisent souvent à de la vente à perte et à une péréquation au détriment du prix de vente des acquéreurs « libres » ? Ou à une impossibilité de faire (quand aucun accord avec opérateur social n’est trouvé) qui transforme un permis de construire en papier hygiénique (le fameux permis de construire – à mon sens totalement illégal – « sous conditions suspensives »)

hamster dame

Bref, n’y aurait-il pas une autre manière de faire ?
Moins dogmatique, plus intelligente et plus efficace ?

Y a-t-il un avenir pour le logement social ?

Mais bien sûr ! La seule question, c’est « lequel » ?

Hervé Mariton croubadour

(non, pas baryton !!!) a sa propre réponse et n’y va pas avec le dos de la cuiller puisqu’il envisage de supprimer purement et simplement le logement social.

Diable ! crotanMais c’est crollandplus fort que Hulk, ça !

Mais en fait, il ne fait que nous copier…. puisqu’il dit qu’il faut supprimer l’aide à la pierre pour se concentrer sur l’aide à la personne et qu’il parle d’un secteur banalisé.

Et on disait quoi d’autre ici en affirmant que ce n’est pas le logement qui est social mais l’occupant ?

Dommage que cette évidence ne soit pas davantage partagée et ne s’impose à tout le monde….

Piste de travail pour mise en musique d’une autre politique du logement social

La base d’une réflexion saine n’est pas de conserver un pré carré à des opérateurs mais de se demander ce que l’on veut vraiment.

Si la réponse est « donner à des ménages modestes un accès au logement à un prix compatible avec leurs ressources », on voit bien que l’action sociale est en direction des humains et pas en direction des immeubles.

C’est donc bien l’occupant qui est concerné par le social et le parc social devrait donc être la somme des logements occupés par « des ménages au profil social ».

On pourrait donc envisager de changer de musique ? 🙂

Dis moi oui CRO, dis moi OUI !!!

crowie
David CRO OUI : metteur en musique ancestral du changement….

Supposez donc que tous les logements soient potentiellement ouverts à l’accueil de ménages modestes, cela veut dire que le taux de logement social n’est plus de 20 ou 25 % mais potentiellement de 100 %. 🙂

Cela veut aussi dire une mixité très fine, n’importe où sur le territoire, pas forcément dans un immeuble estampillé social.

Cela implique bien sûr de changer de pratiques, de décloisonner, de banaliser les acteurs et les produits et de basculer pour l’avenir à une logique d’aide à la personne et pas d’aide à la pierre.

J’entends déjà les sirènes : « mais l’aide à la personne va coûter cher » . 🙁

Ah…. outre le fait que l’APL existe déjà dans tous ces logements conventionnés, qu’y a-t-il de coûteux à ne donner qu’aux ménages concernés le strict nécessaire à la réussite de l’objectif collectif ? (précisons aussi que les barèmes d’aides à la personne sont révisés tous les ans à la discrétion des pouvoirs publics, ce qui veut dire que le pilotage est interne ou que la réponse est contenue dans la question).

N’est-il pas plus coûteux de maintenir un double système clanique, dépensier en subvention d’aides à la construction (même si elles ont bien baissé, ce qui explique aussi l’incapacité de produire notoirement plus de logements sociaux) et inefficace de surcroît ?

Bon, je laisse tout ça à votre réflexion en faisant appel à votre sagesse. 🙂

Je précise en parallèle que je n’ai aucune animosité envers le monde social où je conserve des amis et qui regorge de personnes intelligentes et responsables.

Ce ne sont pas les personnes mais le système qui est à bout de souffle.
Et on ne peut pas en vouloir à ceux qui sont dans un système confortable et protecteur pour eux de pousser à la conservation de ce système. Même obsolète et collectivement négatif.

 

Allez, je vous engage malgré tout à la paix sociale.
En musique ? 😉

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4 réflexions au sujet de « Logement social : stop ou encore ? »

  1. Je partage totalement ton point de vue. Juste pour te signaler que tu as oublié dans ton constat de départ de parler du sous-travail dans ces organismes sociaux, des avantages dont ces salariés bénéficient (oui même le boss qui gagne 10 000€ par mois et qui a un chauffeur), du sur-coût d’entretien, de la non responsabilisation des différents niveaux hiérarchiques car ce n’est l’argent de personne, des liaisons politiques pourris, des clans de copains qui dirigent ces organismes bref du mélange privé-public qui profite mais pas aux plus pauvres

  2. @ Stéphane : Bonjour Stéphane, toujours en forme à ce que je lis ! 🙂
    Ce que tu ajoutes du contexte est parfois vrai mais pas toujours, c’est pour cela que je n’en parle pas en tant que généralité puisque c’est une dérive « non obligatoirement corrélée » à l’activité de gestion de logements sociaux.
    Je me suis sagement cantonné à l’aspect « politique du logement » qui est déjà assez copieux et explicite à mon sens…
    Je te laisse faire la police Oui Qui Leaks ? 😉

  3. Il y a quand même un décalage entre leurs moyens, leurs petit 35h, la gabegie de moyens et leur efficacité réelle…avec ce qui se fait dans le privé. Un bon 30% d’écart. Et cela je l’ai constaté à Paris, Lyon, Marseille.

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