Immobilier neuf et véhicules électriques : prise…de tête ?

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véhicule électriqueLa fée électricité n’a pas fini de faire parler d’elle !

Après les espaces publics et les maisons, la voilà qui investit en force l’automobile. Et pas en roue libre… avec comme conséquence une nouvelle obligation réglementaire appliquée à l’immobilier neuf.

Logique, en fin de compte, car comment donner à manger à ces gentilles batteries sans prévoir d’alimentation électrique ? Faisons donc la lumière sur ce que le législateur a prévu, de la conception du programme immobilier à notre usage quotidien…

 

 

Prise électrique, prise de tête, méprise ?

Peu de monde le sait déjà, car les programmes immobiliers qui incorporeront ces contraintes ne sont pas encore sortis de terre, mais de nouvelles dispositions réglementaires sont prévues en matière d’alimentation électrique pour véhicules.

Grande aussi est la perplexité des professionnels de l’immobilier neuf, à qui l’on montre une direction, mais qui essaient de deviner ce que seront les usages de demain, au-delà du simple aspect législatif.

Une réglementation qui prévoit des infrastructures pour véhicules électriques

Par un décret du 25 Juillet 2011 et un arrêté du 20 Février 2012, le législateur a prévu – pour les immeubles de logements dont le permis a été déposé après le 1er Janvier 2012 –  les dispositions suivantes :

  • sont concernés les bâtiments neufs d’habitation de deux logements ou plus, à condition qu’ils soient « équipés d’un parc de stationnement bâti clos et couvert d’accès réservé aux seuls occupants des places de stationnement »
  • dans ce cas, le parking doit être pourvu d’une alimentation électrique afin de permettre la recharge des véhicules électriques
  • cette alimentation électrique doit être reliée à un tableau électrique général basse tension, dans un local technique électrique
  • la conception du parking doit permettre pour un certain nombre de places l’implantation d’un point de charge permettant la recharge normale d’un véhicule électrique
  • ce point de charge doit être doté d’un système de mesure afin de facturer individuellement les consommations
  • le nombre de places à desservir est de 10 % du nombre de places au moins avec un minimum de 1 place
  • on peut desservir ces places soit de manière individuelle, soit par le biais d’un espace commun
  • la puissance maximale par point de charge est de 4 kw

Pour les constructions à usage tertiaire, des dispositions voisines sont également prévues.

Dans la pratique, ça fonctionnera comment ?

A priori, l’obligation de tirer des câbles vise à desservir 10 % des places de stationnement, mais sans qu’il y ait obligation d’autant de points de charge.

En effet, les places peuvent être desservies soit de manière individuelle soit en utilisant un espace commun, un peu comme une station de gonflage de pneus. L’obligation d’individualiser le comptage des consommations illustre bien la dualité de fonctionnement possible.

Une place desservie individuellement pourra ainsi peut-être bénéficier d’un comptage au niveau du tableau général (sous-compteur ou compteur) un peu comme pour la consommation électrique d’un logement. Mais il est aussi possible d’envisager un système de point de charge payant comme à la pompe à essence 24/24, avec paiement par carte bleue !

Ce qui veut dire que ce type de service peut également être proposé par des prestataires spécialisés, puisque n’est définie in fine que l’obligation de desservir 10 % des places et pas le mode opératoire ni le paiement de la prestation.

 Quelle place pour la voiture électrique dans un avenir proche ?

Les préconisations réglementaires sont certes un premier pas. Mais la vraie question est celle de l’usage au quotidien d’un véhicule électrique.

  1. Que sera la montée en puissance de la voiture électrique ?
  2. Devons nous calibrer notre habitat et les infrastructures privées ou publiques en fonction de ce critère ?
  3. Si la place des véhicules électriques devient prépondérante, ne faut-il pas aller au-delà de la simple contrainte pour penser qualité d’usage, service rendu, confort ?

Poser la question, c’est bien souvent y répondre. A titre personnel, je pense qu’il faut faire d’une contrainte raisonnable un tremplin pour une conception plus tournée vers un usage facile et agréable, quitte à anticiper un peu.

De toute façon, de la même manière que Léonard de Vinci avait commencé à poser les principes de l’hélicoptère, on sait depuis les hommes des cavernes qu’il nous faudra en passer par le véhicule électrique autonome.

La preuve ?????

voiture photovoltaïque
Voiture de demain… ou d’hier, Mr CRO ?

Allez, un petit sourire, un peu d’optimisme et circulez, y’a tout à voir !

 

Hop, à vous de vous mouiller, quelle place pour la voiture électrique dans les années qui viennent ? On ouvre les paris ?

 

 

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8 réflexions au sujet de « Immobilier neuf et véhicules électriques : prise…de tête ? »

  1. Je pense que la montée en puissance de la voiture électrique (notamment dans les grandes villes) dépend principalement de l’équipement proposé pour recharger ces voitures. Déjà que l’autonomie est faible, s’il faut faire de kilomètres à chaque fois pour recharger ce n’est pas possible. Et dans les grandes villes (qui sont pour moi le meilleur endroit pour l’utilisation de ce type de véhicule), peut de personnes disposent d’un garage personnel. A quand une loi pour des équipements obligatoires dans les résidences ? 🙂

  2. Elle existe ! Les textes auxquels je fais référence dans l’article prévoient aussi un volet sur l’existant. Cela va être aux copropriétés de jouer…

  3. Bonjour. Je représente une société spécialisée dans la recharge des véhicules électriques et hybrides-rechargeables dans un environnement collectif. J’apprécie énormément les personnes qui font l’effort d’être explicatif. Je souhaite juste soulever un point. Admettons que vous ayez un parking avec 40 places. Vous équipez un point de recharge pour 4 places en collectifs. Disons que vous le partagez donc à 4 car vous avez décidé de vous regrouper pour acheter 4 voitures électriques, bénéficiant au passage d’une petite réduction. Quand une 5ème personne décide à son tour d’acheter un véhicule électrique, il se branche où ? parce que le point n’est pas prévu pour 5, il est prévu pour 4. Je trouve cela amusant, mais la mise en commun d’un espace de recharge n’est que peu probable car cela pourrait toujours dépasser le nombre d’utilisateurs. Nous pensons que chaque personne doit disposer de son point de (re)charge sur son emplacement de stationnement. De surcroît un équipement collectif pourrait se voir refuser une autorisation d’installation ou d’extension si les autres copropriétaires ne souhaitent pas débourser d’argent. Et l’Assemblée générales des copropriétaires est souveraine dans une copropriété. C’est juste une réflexion (que nous avons eu).

  4. @ Patricia Les infrastructures seront en effet déterminantes, surtout pour les trajets moyenne et longue distance. Pour les tout petits trajets, rendre la recharge possible à domicile est déjà un bon début.
    @ Borne recharge La copropriété est souveraine, c’est vrai. Dans l’existant. Pour un programme neuf, c’est le promoteur qui prendra la décision initiale. La question du nombre d’équipements ramené au nombre d’utilisateurs est réelle, mais on peut l’aborder différemment. Exemple : la copro décide d’installer 1 ou 2 points de charge en espace commun. Elle confie un contrat à une société extérieure qui installe ces points de charge avec un système de paiement par abonnement (+ identification pour les consos) ou par paiement ponctuel par carte bleue. Tout le monde peut s’en servir.
    Ceci n’est qu’un premier pas, mais ne résout pas le problème lié à la démocratisation du véhicule électrique. Car le jour où une grosse majorité de gens auront un véhicule électrique, il faudra sans doute passer à un équipement individuel (mais la loi est faite pour évoluer, pas vrai ?) :-).

  5. Je pense que la voiture électrique est vraiment l’avenir. Quand le pétrole mondial se raréfiera, il sera obligatoire de passer à l’électrique. Beaucoup disent que l’autonomie des voitures électriques est faible, mais je ne suis pas vraiment de cet avis. Et puis, la technologie n’est pas statique, elle évolue.

    Une question me turlupine quand même : il y aura un sacré manque à gagner pour l’État qui taxe largement l’essence et le gazoil. Serons-nous aussi taxé sur l’électrique (ce qui paraîtrait normal) ? Pourquoi n’est-ce pas encore le cas ? Faudrait-il taxer l’électricité différemment suivant son usage ?

  6. J’ai aussi tendance à penser que l’électrique à un avenir, même si on parle aussi de moteurs fonctionnant à l’hydrogène. Pour le manque à gagner fiscal, c’est vrai, il faudra trouver un autre équilibre. Il passera peut-être par une baisse des dépenses de santé si on arrête de s’empoisonner avec les particules diesel ? 🙂

  7. Le problème de l’hydrogène, c’est qu’il en a plusieurs 🙂 : volume du stockage pour l’instant énorme, besoin d’électricité et/ou de pétrole et/ou d’autres sources d’énergie pour sa création. J’ai espoir qu’avec la fusion, l’électricité sera à profusion, je suis donc un pro-fusion !

    Pour baisser les dépenses de santé, il suffit qu’on reprenne confiance en la nature et en notre corps, et arrêter de s’empoisonner avec des médicaments inutiles ou dangereux.

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