Docteur Mézard, c’est quel tarif la consultation ?

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En Août, ôte moi d’un doute !

Et en Septembre, garde la chambre ?

On supputait déjà que le logement était malade.

On en a officiellement la confirmation.

Le voilà en salle d’attente, celle des résultats de la consultation.

Quelle consultation ? Celle de la future loi Logement du bon docteur Mézard.

Médecin généraliste du logement et des territoires, spécialisé dans la cohésion.

Et dans la cohérence ?

« Houla, c’est pas pareil, pour la cohésion faut qu’ça colle, pour la cohérence faut qu’ça se tienne ! » 🙂

 

Les docteurs vont donc se pencher sur le berceau du nouveau nez.

Car il va en falloir du nez, et même l’avoir sacrément creux.

Or, avoir du nez, c’est pas inné ! 😉

Consulter pour mieux régner ?

Loin de moi l’envie de distribuer les bons et les mauvais points.

Pourtant, dans la consultation lancée par le ministère à l’attention des collectivités et des acteurs du logement, on trouve des motifs de satisfaction et d’inquiétude.

Tout est relatif… 🙂

Côté positif :

  • consulter largement (au moins sur la forme) pour recueillir analyses, avis et suggestions afin de nourrir le projet de loi « Logement » prévu à l’automne.

Côté négatif :

  • une consultation avec un rendu des contributions au 10 Septembre, un délai sacrément court pour une réflexion ambitieuse (surtout avec Août au milieu)
  • 6 axes de réflexion prédéterminés, ce qui définit nécessairement un périmètre étriqué par manque de vision d’ensemble

Que sont ces 6 axes ?

  1. Créer une politique de l’offre dans les zones tendues pour répondre à un besoin territorialisé important des ménages
  2. Favoriser une politique de la demande dans les zones détendues et les centres de villes moyennes
  3. Promouvoir la transition énergétique et numérique pour les territoires en ciblant tout particulièrement les ménages modestes
  4. Optimiser l’occupation des logements (parc social et privé) pour favoriser la mixité et la mobilité
  5. Accompagner l’accès au logement des jeunes
  6. Développer l’insertion par l’offre de logement pour les personnes sans domicile, en mettant en œuvre la stratégie du logement d’abord

Aucun de ces 6 objectifs n’est indigne ou illégitime en tant que tel, on est d’accord.

Mais… Quand un impétrant se penche sur le questionnaire, l’aspect directif se confirme : l’esprit de la consultation semble vraiment être celui d’une boîte à idées dans laquelle on veut rapidement faire le tri pour sortir quelques améliorations ou pistes intéressantes.

Mais toujours focalisées sur les seuls 6 axes mis en avant.

Donc, de deux choses l’une  :

S’il ne s’agit, dans cette loi Logement, que de booster rapidement et à la marge, en faisant sauter quelques points de congestion  😉 , les outils et processus actuels (ou imaginer le premier étage d’une fusée ?), alors pourquoi pas ?
Je plussoie.

Si, en revanche, on veut sincèrement dès cet Automne sortir un texte qui rénove – au point de la refonder – la politique du logement, alors là je ne comprends plus.

Le délai est bien trop court pour faire preuve à la fois de créativité et de cohérence dans le cadre d’une vision globale, impliquant nécessairement une redéfinition a minima :

  • des objectifs
  • des moyens
  • des rôles / missions de chacun (administration avec les carcans réglementaires multiples, spécialisation surannée et arbitraire des acteurs et de leurs périmètres respectifs HLM, Action Logement, Secteur privé etc…)

L’erreur la plus évidente dans ce type de démarche parcellaire et accélérée est de bricoler ou d’être contre-productif.

L’épisode récent des APL est un indice de ce qu’il ne faut surtout pas faire.

Une sorte de cha cha cha (perché ? 🙂 ) où l’impréparation et le manque de pesée de toutes les données (financières / sociales…) vont finalement conduire, à coups de marche avant et de marche arrière, à très peu de chose tout en ayant généré pas mal d’émoi et de signaux négatifs en termes de perte de confiance.

Ou de début de défiance…

En général, et même en (de) Gaul(l)e, une réflexion trop courte, empreinte d’une simple logique d’opportunisme financier, ne peut de toute façon pas servir de main-courante et n’aboutit le plus souvent qu’à des décisions prises à l’emporte-pièce.

Le rapport au réel et la recherche de l’efficacité globale d’un système, surtout en partant d’un existant « pesant », nécessitent au contraire de se colleter à la complexité, sans avoir peur d’y ajouter un peu de finesse (ou de subtilité) tant technique que psychologique, et ce afin d’optimiser l’efficacité.

Ce qui ne peut se faire que dans le cadre d’un grand projet, idéalement issu d’une vision pertinente ou, à défaut, d’une analyse critique charpentée et pertinente des dysfonctionnements actuels en regard d’objectifs affirmés.

La conclusion logique – sauf à supposer que les initiateurs de la consultation soient stupides – est que le binôme simplicité / rapidité a été privilégié.

Une fois de plus ?

Et le rapport à l’humain là-dedans ?

L’abandon d’une ambition de long terme réelle est certainement gênant.

Mais moins que la perte de vue que les politiques sont mises en œuvre pour améliorer le sort des personnes. Et pas celui des concepts.
C’est particulièrement vrai dans le logement.

Le vocabulaire utilisé pour la consultation révèle par ailleurs une coloration d’approche technocratique et théoricienne des problématiques de logement (offre, demande, occupation de logement, insertion par l’offre…).

Mais rien sur la notion d’amélioration du sort des gens : aucune référence à la notion d’ascension sociale par exemple.

Mais faut-il s’en étonner quand les gouvernants rêvent de gestion collective de parcs de logements au lieu de se pencher sur la somme et la diversité des aspirations individuelles de leurs concitoyens ?

A leur décharge (non, pas les poubelles ! 🙂 ), avouons humblement qu’accoucher d’un grand dessein est bien plus difficile que d’un petit CROquis…

N’est pas GynéCROlogue qui veut ! 😉

Gynécologue préhistorique
« Crie mon petit ! Tu arriveras peut-être à te faire entendre ! Foi de Doc GynéCRO ! » .

A défaut de gynécologue et de sage femme, serait-il possible que les hommes le deviennent ? 🙂

Et nous le prouvent…

Plus que 2 ou 3 mois à patienter ? 🙂

 

Mais qu’est-ce qu’on va être intelligents à l’automne ! 😉

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