Crédit immobilier : qui va banquer ?

Financement immobilier 4 commentaires

Dans un monde parfait, les établissements bancaires sont des acteurs économiques dignes de confiance dont le métier consiste – en un résumé simpliste – à transformer des dépôts en crédits aux entreprises et aux particuliers.
Certes, nous ne vivons pas dans un monde parfait, cela se saurait.

Ce qui est « amusant » dans la situation actuelle, c’est que les banques hésitent à se prêter entre elles par crainte de défaut de paiement. Mais que les particuliers n’en obtiennent pas pour autant leur crédit immobilier dans de meilleures conditions, tout occupés que sont ces mastodontes financiers à se regarder le nombril et à générer des liquidités dans la perspective du respect des ratios prudentiels dits Bâle 3.

A qui faire crédit de confiance ?

Dans ce contexte particulier, quel crédit accorder aux propositions des banques ? La question est apparemment paradoxale. L’opinion ne fait en effet plus crédit aux banques depuis la crise de 2008, mais ce sont bien les banques qui détiennent les cordons de la bourse du crédit.

Dire qu’à une époque les belle-mamans rêvaient de gendres banquiers… Ma brave dame, les choses ont bien changé !

Enfin…, nous n’en sommes tout de même pas à réviser la liste des nuisibles, si ?

Quoique….

Bâle 3 et la conjoncture incitent donc les banquiers à moins prêter, avec plus de parcimonie et avec un durcissement de leurs critères internes. Au moment d’une demande de crédit immobilier, chaque emprunteur immobilier est ainsi pesé en termes d’intérêt clientèle et de risque (niveau de revenus, nature des revenus, endettement existant etc…) et son projet d’investissement est regardé de près.

Malheur à celui qui se pense encore dans les années 2000 ! Car il est devenu très difficile d’emprunter à 100 % et la présence d’un apport significatif (supérieur à 10 % du montant du projet) permet souvent de décrocher son Sésame et des conditions de taux plus favorables.

Déni d’initié : quelle sanction ?

Oui, oui, je sais, d’habitude on dit délit. Mais comme tout se délite, je prends des libertés !

La question se résume à ceci : jusqu’à quand les banques (les initiées) vont-elles dénier au bon peuple l’accès normal au crédit ? Début de réponse : concurrence et intérêt.

  1. Il faut toujours se rappeler que le crédit immobilier est le fer de lance des établissements bancaires dans le cadre de campagnes de conquête et de fidélisation de clientèle. Les crédits étudiant ou autres crédits à la consommation sont des amorces, mais le moyen de fixer durablement une clientèle, c’est le crédit immobilier. En parallèle, le crédit immobilier génère aussi des revenus qui alimentent le produit bancaire brut et pendant longtemps. Faire bouillir la marmite à petit feu…
  2. On gardera aussi en mémoire qu’il n’y a pas une banque unique, mais une somme d’établissements dont les situations et les besoins, en termes d’encours, de produit bancaire, de liquidités, de niveau de risque ne sont pas les mêmes au même moment. La conclusion logique ? Faire jouer la concurrence pour ne pas rester prisonnier d’un tête à tête avec sa banque habituelle (sauf si votre banquier est sympa et qu’il vous fait d’emblée des propositions honnêtes).

La concurrence en matière de crédit immobilier, c’est quoi ?

Déposer un dossier de demande de crédit est quelque chose qui demande quand même un peu de temps (regrouper des pièces administratives, des bulletins de paye, un ou plusieurs rendez-vous dans son agence). Autant dire que multiplier les parcours avec plusieurs intervenants va rapidement devenir fastidieux et consommateur de temps et d’énergie… sans garantie de résultat, surtout si l’on ne fait pas partie du haut du panier en termes de profil d’emprunteur.

La solution la plus raisonnable consiste plutôt à se rapprocher de courtiers en crédit (quelques noms à titre de simple illustration : IN&FI, Empruntis, Meilleurtaux…). L’avantage est qu’en montant un seul dossier on est certain que plusieurs banques seront consultées, car le métier de courtier repose sur des partenariats multiples avec les banques et sur un savoir-faire en matière de présentation de dossier.
Une demande peut donc vous valoir plusieurs réponses et la possibilité de choisir la proposition de crédit de votre choix : un luxe !

 

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4 réflexions au sujet de « Crédit immobilier : qui va banquer ? »

  1. Tout d’abord, bravo pour la qualité éditoriale de votre blog (et son look) !

    Les banques traversent en effet une période complexe. Aussi doivent-elles s’adapter. Et cela ne fait que commencer. Les contraintes réglementaires et l’exigence de fonds propres sont planifiées sur plusieurs années. A cela s’ajoute une crise sans précédent qui dure, et dure… Tout cela rend plus complexe le financement de l’économie et rend le crédit bancaire plus rare.

    Aussi, je ne peux m’empêcher de vous faire part d’une alternative au courtage. En effet, la plateforme innovante nommée icicredit.com, soutenue par Oseo Innovation et l’Union Européenne, a vu le jour mi-2011. L’innovation ? A ne pas confondre avec un courtier, cet outil permet aux entreprises comme aux particuliers de dématérialiser leur dossier de demande de prêt en ligne et de le rendre consultable gratuitement et instantanément à plusieurs banques de son choix. Sur cette plate-forme, c’est l’emprunteur qui décide des banques qui consulteront son e-dossier, et il est en direct avec les banques. De plus, il peut suivre l’avancement de son e-dossier en temps réel.

  2. Merci pour l’appréciation générale. Quant au commentaire, bien qu’étant à la limite de l’auto pub, il apporte une info réelle et peu connue. A titre perso, je ne connaissais pas l’initiative et je ne savais pas qu’Oseo avait soutenu ce type de dispositif pour les particuliers. Bien joué !

  3. Autre solution aussi : certaines agences immobilières proposent plusieurs services à la même adresse, comme le financement. Dans ce cas, c’est un conseiller financier qui fait partie de l’équipe de l’agence, ce qui facilite les démarches…

  4. Il n’est pas inutile, selon les cas, d’accompagner aussi le client sur le plan financier effectivement. Cela étant, depuis la parution de l’article le panorama a un peu changé ; les banques prêtent à nouveau plus facilement (même si les conditions d’accès sont moins souples qu’il y a 2 ou 3 ans) et une réglementation plus stricte est en vigueur depuis peu sur les IOBSP (intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement) soit les professions de courtier en crédits et les mandataires.

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