Congrès 2017 FPI : je sais tout mais je ne dirai rien ?

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Grand moment que ce congrès 2017 des promoteurs immobiliers à Paris.

D’abord parce que c’était à Paris et qu’on n’y avait plus mis les pieds depuis une bonne quinzaine d’années.

Mais aussi – et surtout – parce que le ministre de tutelle de la profession avait décidé de venir.

Ce qui marque un changement important et positif par rapport aux pratiques de la ministre précédente.

« Ah, mais il est venu, alors ? »

« Mais oui ! »

« Et qu’est-ce qu’il a dit ? »

« Mais non…. »

 

J’admets que « mais non » n’est pas une réponse techniquement correcte à la question qui précède.

Mais je n’y peux rien si c’est l’impression générale que m’a laissée le ministre. 🙂

Oh, pas une impression vraiment négative.

Juste une incapacité à répondre publiquement à l’essentiel. Pour l’instant au moins.

Veni, vidi, oui qui ? Ou à quoi ?

Jacques Mézard est donc venu au congrès organisé par la FPI.

Merci à lui.

Et il a vu. Et il a écouté et parlé.

Et il a dit oui ? A qui ?

Et à quoi surtout ?

En fait, il n’a – principalement – pas dit.

Père NoëlJacadi ? Non, Jacques n’a pas dit.
Rien dans la hotte du Père Noël.
Et, de toute façon, ce qu’il n’a pas dit et la manière dont il ne l’a pas dit est implicitement au moins aussi intéressant que ce qui a été entendu.

Le message explicite relevait ainsi des consensus politiquement ou techniquement corrects et le discours en creux de l’indicible.

Mais que ne peut-on donc pas dire ?

  1. Ce qu’on ne sait pas encore
  2. Ce que l’on sait déjà mais qu’il est délicat de claironner

Pour le consensus ou les pistes sérieuses, on pourra retenir :

  1. redonner confiance et sortir le pays des blocages
  2. il y a de grands besoins dans le logement
  3. simplifier le droit des sols et la construction en général
  4. s’attaquer vraiment au phénomène des recours sur les permis de construire
  5. aller au-delà des habitudes technocratiques avec volonté et courage
  6. envisager l’échelon intercommunal pour les autorisations de construire
  7. valoriser  l’innovation pour favoriser les économies de gestion et le lien social

Pour l’indicible ?

  • Le sort fait aux dispositifs actuels pour l’investissement locatif (loi Pinel ou autre), ou pour le financement de l’accession à la propriété (PTZ…). A court et moyen terme.
  • Les contours d’une éventuelle politique du logement largement revisitée ?

Finalement, à supposer que le ministre sache déjà tout et qu’il ne nous dise rien (ça, ce ne serait pas bien, M. Le Ministre, par rapport à l’écoute… 😉 ), ça nous changerait pas mal de certain(e)(s) qui ne savaient rien mais qui disaient tout, hein ?

Donc, « Veni, vidi » : c’est déjà pas si mal ! 🙂

Pour en savoir un peu plus ?

Veni, vidi, Wiki…pedia ? 😉

De la méthode avant toute chose

Pour passer au « Vici », le seul chemin est le triptyque annoncé sans ambages par le ministre pour sa méthode :

  1. Ecouter
  2. Décider
  3. Appliquer

Sur le principe, tout le monde ne peut être que d’accord.
Et dans la manière dont l’expression était rendue, il était très clair que l’action ferme devait être au rendez-vous d’une République remise en marche.

Ce qui renvoie au contenu réel d’Ecouter.

Car écouter n’est pas forcément entendre.
Que pèseront les arguments des professionnels – même fondés – face à des promesses ou des éléments de langage déjà affirmés par le Président ou son Premier Ministre (Impôt sur la fortune immobilière, rente, maîtrise des dépenses publiques).

A titre d’anecdote, le ministre a affirmé 2 fois que l’administration était excellente, juste avant de dire qu’il fallait redonner au politique le pouvoir qui devait être le sien…

Autrement dit, l’administration est là pour servir en s’effaçant et pas – état dans l’état – pour tenter d’imposer ses vues.

Ce qui ajoute au suspense créé par quelques phrases sibyllines, comme « les logements sont faits pour ceux qui les habitent, pas pour ceux qui les construisent » que l’on peut interpréter de plusieurs manières, par exemple :

  1. c’est l’occupant du logement qui compte, donc c’est l’occupant qui est éventuellement social et pas le logement (prélude à un changement de paradigme en matière de politique du logement social ?)
  2. je m’autorise, sous la pression ou avec la bénédiction de Bercy, à remettre en cause toutes les aides et dispositifs catégoriels dont bénéficient les professionnels (sociaux ou privés) puisque les habitants n’en bénéficient pas directement alors que le coût pour la collectivité est élevé

Autorisons nous simplement à rappeler qu’une méthode volontariste ne garantit pas de résultats positifs, si elle se prive de pertinence ou de cohérence en mettant trop tôt des œillères…

Et la sagesse dans tout ça ?

La question qui se pose après l’intervention du ministre est donc celle des latitudes réelles disponibles pour le champ du dialogue et de la négociation.

  • Page vierge ?
  • Liberté surveillée ?
  • Totems intouchables ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au-delà du signal de respect – remarqué et apprécié – à une profession, l’intervention dans son ensemble a été ressentie au premier degré comme un exercice de style d’une langue de bois dont on fait des charpentes de cathédrales.

Reflet transitoire d’une période de découverte et de mesure ? Espérons.

Ce qui ne nous dit pas si l’équilibre entre l’audace qui sera nécessaire pour faire bouger efficacement les lignes saura s’accompagner de la sagesse nécessaire à la compréhension des enjeux du réel au-delà des grimaces médiatiques ?

La même que celle des 3 petits singes ?

 

Ou leur version CROntemporaine contextualisée ?

Bas-relief d’un temple CRO époque pré Colombienne (ou post Macronienne ? 😉 )

 

Mais on n’apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces, n’est-ce pas ?

NON….. on le saurait déjà ! 😉

 

Bon, reste à travailler sincèrement avec le ministre pour en savoir plus ! 🙂

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